Il faut reconnaître le rôle des centres de recherche industrielle

Des centres de recherche se sont regroupés afin d’unir leurs voix pour rappeler et réaffirmer aux gouvernements le rôle stratégique majeur des centres de recherche au service de l’industrie dans la réduction des écarts de productivité et l’amélioration de la compétitivité des entreprises du Québec. Ce groupe s’identifie sous l’acronyme IDTEQ, soit le regroupement pour « l’Innovation et le développement technologique de la région de Québec ».

Les centres de recherche membres d’IDTEQ comptent environ 765 employés, versent annuellement quelque 55 M $ en salaires et réalisent aussi annuellement près de 1000 contrats de R-D pour l’industrie. Ils détiennent de plus quelque 330 brevets d’invention à la suite de leurs travaux de recherche.

Au cours des dernières années, les gouvernements du Québec et du Canada ont investi massivement dans le financement de la recherche universitaire en vue d’accroître et d’accélérer le développement de technologies transférables dans l’industrie. Par contre, le soutien à l’innovation dans les produits et procédés courants des entreprises n’a pas été aussi bien priorisé. Il correspond pourtant aux besoins plus immédiats de ces entreprises.

Le Québec est une des provinces du Canada dont le développement économique dépend le plus largement du secteur manufacturier. Toutefois, depuis la fin des années 1980, la performance du Québec n’a jamais dépassé celle de l’Ontario et des États-Unis en termes de productivité et de compétitivité, et cet écart s’accentue encore.

Pour combler ce déficit, les entreprises manufacturières ont donc recours à des expertises externes, dont les centres de recherche à vocation industrielle. Mais ces derniers sont aujourd’hui confrontés à des exigences d’autofinancement qui découlent de réductions parfois importantes du soutien gouvernemental, ce qui compromet leur mission de services scientifiques et techniques auprès des entreprises.

Face à la situation actuelle des manufacturiers québécois, des centres de recherche de la région de Québec, SOVAR et le Parc technologique du Québec métropolitain, qui ont à cœur le développement économique de la région et représentent une masse critique d’expertises scientifiques, techniques et d’accompagnement d’entreprises, se sont regroupés pour sensibiliser les gouvernements à l’importance de la recherche industrielle publique et privée ainsi que pour leur signifier qu’ils sont des intervenants de premier plan pour aider les entreprises par l’innovation.

Parce qu’ils sont près des entreprises, les membres d’IDTEQ connaissent bien les enjeux qui interpellent actuellement le secteur manufacturier et sont en mesure de l’accompagner dans le développement et l’introduction d’innovations susceptibles de stimuler leur compétitivité et leur productivité. À l’instar de plusieurs pays qui ont instauré des mesures pour permettre aux centres de recherche à vocation industrielle d’aider les PME, les centres de la région de Québec estiment que les gouvernements doivent reconnaître leur rôle de soutien auprès des entreprises québécoises et profitent au maximum des avantages que ceux-ci sont en mesure d’offrir. En fait, ils sont une voie toute désignée pour faciliter l’implantation de nouvelles technologies dans ces industries.

Mais, pour remplir leurs missions, les membres d’IDTEQ doivent compter sur un financement stable et assuré dans le cadre des priorités convenues avec les gouvernements, qui leur permettent de préserver et consolider leurs fonctions auprès des entreprises et, aussi, de stimuler des initiatives de collaboration avec les centres collégiaux de transfert de technologie et les centres universitaires. Ils souhaitent, en outre, que ce financement soit associé d’indicateurs de performance autres que les seules augmentations de revenus provenant de sources non gouvernementales, constituant la part d’autofinancement de ces entités.

IDTEQ recommande que les gouvernements reconnaissent le rôle important que les centres de recherche à vocation industrielle doivent jouer dans la réduction des écarts de productivité et l’amélioration de la compétitivité nationale et internationale des entreprises du Québec, en les accompagnant dans leurs stratégies et leurs activités d’innovation.

*Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), Consortium de recherche minérale (COREM) ; Forintek Canada Corp ; Institut national d’optique (INO) et Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) ; Société de valorisation des applications de la recherche (SOVAR) ; Parc technologique du Québec métropolitain.

L’auteur est président du regroupement des centres* de recherche pour « l’innovation et le développement technologique de la région de Québec » et vice-président – Division de l’Est de Forintek Canada Corp.

Auteur : Jean-Claude Mercier

Source : © 2006 Le Soleil.