Nanotubes, disques durs


Depuis quelques temps, l’évolution de la capacité des disques durs ralentit. Les fabricants doivent rivaliser d’ingéniosité pour nous proposer des disques toujours plus denses et recourent à des technologies toujours plus poussées. Cette année a notamment vu arriver le perpendicular recording. Pour le plus long terme, de nouvelles avancées seront nécessaires.

Une des voies possibles est de rapprocher au maximum la tête de lecture/écriture de la surface du disque. En effet, plus elle est proche plus elle peut écrire sur des secteurs étroits et donc plus la densité de données augmente. Or, la surface d’un plateau de disque dur est protégée par une couche de lubrifiant chargé d’éviter frottements et corrosion du précieux media. Pour rapprocher la tête de lecture, il faut donc réduire l’épaisseur de la couche lubrifiante, et donc mettre au point des lubrifiants plus efficaces. Fujitsu, a découvert un tel produit en irradiant un matériau classique par UV.

Seagate a suivi une autre idée et pense intégrer sur la tête de lecture, une tête laser, dont le rôle serait de chauffer la zone où les données sont sur le point d’être écrites. Ce procédé, connu sous le nom de HAMR (Heat Assisted Magnetic Recording) permet d’augmenter la densité de données, même si le matériau est alors moins stable (durée de vie supérieure à 10 ans toutefois). Surtout, cela a pour effet d’éliminer le lubrifiant à chaque endroit où le laser est passé. Seagate a donc prévu un système de reconstitution de la couche lubrifiante par évaporation/condensation du lubrifiant. Un réservoir constitué de nanotubes de carbone aurait pour rôle de réguler la pression de lubrifiant afin d’assurer le bon fonctionnement du processus. D’après Seagate, la vapeur de lubrifiant se condenserait sur la zone découverte du plateau en moins d’une rotation, évitant ainsi que la tête ne détériore le plateau. Le disque dur étant parfaitement étanche il n’y a pas de risque de perte du lubrifiant dans l’atmosphère.

A l’énoncé de toutes ces inventions, on peut avoir froid dans le dos. Certes, d’après Seagate, elles permettront d’atteindre des capacités dix fois supérieures à celles d’aujourd’hui. Mais, les nanotubes sont des matériaux extrêmement coûteux, dont la fabrication n’est pour l’instant pas maîtrisée à grande échelle. De plus, le système mis au point par Seagate est d’une telle complexité que l’on peut craindre pour sa fiabilité. Le futur proche du stockage de données passera plus probablement par la mémoire flash. Mais peut-être que dans cinq ou dix ans…

Auteur : Matthieu Lamelot

Source : laruche.it


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