Le papier électronique réinvente le papier


L’e-paper présente les mêmes caractéristiques que le papier, mais en plus il est communiquant et réinscriptible.

Comme la musique a quitté le support physique pour devenir digitale, le monde de l’imprimé vit aujourd’hui la même révolution. Le principe de base en est simple. Des pigments noirs et blancs sont encapsulés dans un film plastique transparent. Ils réagissent selon leur charge à des impulsions électriques. Les pigments noirs sont chargés négatif et les blancs positif. Une simple impulsion électrique permet ainsi l’affichage de textes et d’images. Par exemple, un champ électrique positif provoque la migration de pigments noirs vers le haut. Ils deviennent visibles en surface et forment des caractères. Les particules restent alors stables, sans consommer d’énergie. L’éclairage provient uniquement de la lumière ambiante naturelle. Les dispositifs e-paper ne sont pas des écrans. Ils ne sont pas rétro-éclairés et c’est la raison pour laquelle leur confort de lecture est comparable à celui du papier.

Aujourd’hui les professionnels considèrent qu’il s’agit là d’une technologie de rupture, dans le sens où ils sont persuadés que le jour approche où le papier que nous utilisons sera devenu minoritaire. La fameuse scène du métro dans Minority Report de Steven Spielberg, ou le Daily Prophet, journal animé d’Harry Potter ne seront bientôt plus de la science-fiction.

Presse et édition en phase de transition

2007 est l’année de l’e-paper. Dès janvier, la société britannique Plastic Logic annonce investir 100 millions de dollars dans la construction d’une première usine européenne au cœur de la Silicon Saxony à Dresde. En février, Polymer Vision et Telecom Italia annoncent la commercialisation prochaine du Cellular Book, premier mobile doté d’un affichage e-paper sur lequel les abonnés pourront lire leurs journaux actualisés en permanence. En mars, le reader e-paper iLiad d’Irex Technologies débute sa commercialisation en France. En avril, le quotidien économique Les Échos lance une édition sur tablettes e-paper, de l’épaisseur d’un journal plié et avec quatre actualisations quotidiennes. Le doute n’est plus permis : le numérique envahit le monde de l’imprimé.

A moyen terme il est prévisible que le marché du livre connaisse la même évolution que ceux de la musique et de la vidéo. Gérer les DRM et l’interopérabilité des contenus, lutter contre le piratage vont devenir les nouvelles préoccupations de l’édition qui doit aujourd’hui s’adapter et anticiper.

Un écobilan plus positif que le papier

Mais cette révolution va aussi avoir des aspects positifs. Seconde vie et nouveau souffle pour le livre et la lecture, nouvelle implication des lecteurs de plus en plus habitués avec le Web 2.0 à être actif. Mais ce n’est pas tout. Il faut aussi considérer que les dispositifs de lecture e-paper participent du développement durable. Commercialisés en Asie et aux États-Unis depuis fin 2006 ils présentent un écobilan plus positif que le papier classique.

A l’occasion du Salon du Livre de Paris de mars 2007, Greenpeace a rappelé qu’un cinquième du papier produit dans le monde l’est encore à partir de coupes de forêts primaires. A terme les lecteurs e-paper flexibles présenteront de plus des batteries parfaitement écologiques, sans métaux toxiques comme le mercure ou le cadnium. Réinscriptible et résistant à l’eau, l’e-paper devrait également s’imposer comme une alternative au papier dans les pays à forts taux d’humidité. L’Inde, par exemple, qui après la Chine, et avant le Brésil, sera l’un des grands marchés pour l’e-paper.

Auteur : Lorenzo Soccavo

Source : www.metrofrance.com


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