Tout le monde semble parler d’ « innovation ». Comme si le terme « invention » était virtuellement tombé en désuétude. On ne peut plus évoquer la création d’emplois dans une entreprise ou le remède à la crise économique sans évoquer l’innovation. Devenue aux yeux des chefs d’entreprise, économistes, politiques, journalistes et sociologues la potion magique de la croissance économique.
Bien sûr, la grande différence entre innovation et invention réside dans la capacité de sortir une idée du laboratoire (l’invention) et la lancer sur le marché (innovation). Autrement dit, l’innovation transforme la virtualité d’une invention en une réalité économique et industrielle. Or la raison d’être des entreprises dans la nouvelle économie, c’est précisément de mettre des nouveaux produits sur le marché en deux temps trois mouvements. Avant que la concurrence ne se profile à l’horizon. Il s’agit de gagner vite des parts de marché.
Au plus fort de la révolution industrielle et technique de la fin du XIXe siècle, Thomas Edison s’est imposé comme l’un des inventeurs les plus prolifiques. Peut-être même celui dont les réalisations eurent le plus d’impact sur la vie de millions d’êtres humains sur la planète. Pourtant, nous savons qu’il se montra souvent incapable de passer à l’acte, c’est-à-dire de transformer son invention en réalité industrielle. De ce point de vue, il serait considéré aujourd’hui comme tout le contraire d’un Bill Gates ou d’un Steve Jobs : un piètre innovateur. À l’heure de la mondialisation de l’économie de marché et de la globalisation du savoir, inventer sans innover c’est littéralement faire du surplace, au risque de se voir supplanter par des « second movers ».
Auteur : Jacques Bonjawo, PDG de Genesis FT, vient de publier Mes années Microsoft (Cosmos Publishing).
Source : www.economiematin.com
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