INVENTIONS « ÉBRUITER OU GARDER LE SILENCE ? »


INVENTIONS

ÉBRUITER OU GARDER LE SILENCE ?

« Découvrir un élément est une belle chose, mais le décomposer et trouver sa composition, cela en vérité serait une découverte tellement plus importante »

Michael Faraday (1860)

Monsieur et Madame n’importe qui, INVENTEUR, est certainement à l’origine de notre Bien-être si petite soit son Invention, voilà bien une contribution Noble !.. qui est noble. En se rapprochant de ces énigmatiques personnes, force est de constater que, non seulement elles sont caricaturées sur toutes les formes dans l’imagination des uns et des autres ; comme Monsieur où Madame qui ne ressemble pas à tout le monde, qu’il où elle porte une chaussette bleue au pied gauche et une chaussette verte au pied droit, sans oublier leurs lorgnons en guise de lunettes.

Monsieur et Madame n’importe qui du commun des mortels, a une énergie vitale de VIE et un cerveau or, le cerveau humain possède une aptitude prodigieuse à traiter l’information, ce qui lui confère, dans ce domaine, une supériorité certaine sur tous les autres êtres vivants et sur les ordinateurs les plus performants connus à ce jour.

L’homme peut, au moyen de ses sens, directement ou par l’intermédiaire de capteurs artificiels, collecter des données en provenance du milieu extérieur : ces données constituent l’information (on pourrait aussi dire : la connaissance) au sens le plus large de ce terme. Elles peuvent être utilisées immédiatement pour déclencher une action, mémorisées pour une utilisation ultérieure, combinées entre elles ou communiquées ou échangées par les moyens les plus variés, allant des paroles, gestes, mimiques, attitudes, écrits, dessins, etc. jusqu’aux moyens les plus sophistiqués que nous offre la technique moderne : signaux acoustiques, électriques, électroniques, optiques, quantiques, et peut-être dans la suite des temps par télépathie ou téléportation….

Les informations captées en temps réel peuvent être combinées ou comparées avec d’autres informations conservées en mémoire. La possibilité de rapprocher des informations qui n’avaient entre elles aucun lien immédiat ou apparent permet à l’homme de créer des structures nouvelles ; c’est essentiellement ce qui le distingue de toutes les autres espèces animales et constitue la base de son intelligence et surtout de sa créativité.

Cette faculté créatrice, plus ou moins développée selon les individus et leur environnement matériel, climatologique, social, culturel, a dû s’exercer depuis l’aube de l’humanité, depuis l’émergence de cet homo sapiens qui, bien inspiré (le monolithe y serait-il pour quelque chose ?), prit un jour un silex dans sa main droite et une pyrite ou une marcassite dans sa main gauche (à moins que ce ne soit l’inverse de l’habilis..), observa que leur choc provoquait une étincelle capable d’enflammer de la mousse ou des brindilles sèches, et réalisa plus ou moins consciemment qu’il y avait un lien de cause à effet entre le geste de l’action et ses conséquences, et qu’il venait de créer du feu. Se posa-t-il la question de savoir s’il venait de faire une invention ou une découverte ? On peut en douter…. Mais ce qui est probable, c’est qu’il sut certainement faire une sorte de parallèle entre le feu qu’il venait de produire et celui que la nature lui offrait parfois lors d’un incendie de forêt déclenché par la foudre ou par la projection de roches volcaniques incandescentes.

Tels que caricaturés par des Peintres, ces Extraordinaires personnages, marginalisés à tord ou à raison comme s’ils sont des Extraterrestres, et que leurs présences dans la société posaient problème dans notre évolution. Le public se rend ainsi compte au fil du temps, que les créations des inventeurs répondent bel et bien à des nécessités, qu’elles facilitent notre vie et qu’à l’extrême, notre vie en dépend. Il va donc convenir où se permettre de dire que finalement, ces personnes sont très fortunées « Riches » ; ils le sont ailleurs et comme tout le monde, nous sommes des « rich-men » quelque part.

Un illustre personnage disait, « l’homme naît bon mais, c’est la société qui le rend mauvais » ; sur la trame de cette pensée, on va se permettre de dire que « l’Inventeur invente, Innove et découvre seulement, c’est la société qui le clochardise avec sa/ses paternités et ses droits exclusifs sur son/ses inventions et découvertes ».

Cela peut bien paraître comme une utopie mais, il faut pénétrer dans le grand fond pour commencer à réaliser l’écoulement du pire. Au sortir des carcans et caricatures faites sur les Inventeurs, une prise de conscience des Politiques, ne pouvant pas ou plus, comme les génocides des temps coloniaux et modernes se défaire de ces personnes « Astucieux et Ingénieux » il fallait agglomérer davantage, l’école basée sur la Littérature contemporaine, l’histoire et la géographie selon une vision de protectorat.

Les Sciences techniques étaient devenues des Arts spécialisés à part entière comme celle, Littéraire qui a toujours porté la Toge à la distinction de l’intellectuelle. Au bilan des arts littéraires, on se surprend de réaliser que les Scientifiques occupent une grande place dans cette discipline notamment, dans la philosophie ; loin de ce contexte de valorisation et revalorisation sur la question d’intellectualisme, œuvres littéraires et artistiques tiennent lieu d’un vaste champ de compétences et de connaissances.

C’est pour dire que l’on a une fois de plus, par expérience sur le passé, à défaut de raser l’existence des ces énigmatiques personnages, choisi de les catégoriser. Enseignant OUI ! Chercheur OUI ! Enseignant-Chercheur et pourquoi pas ! Il en découle donc, des activités de ces enseignants et chercheurs, Inventions et découvertes à cette différence, qu’ils sont des Chercheurs et Inventeurs pour qui, de grosses subventions sont allouées, même avec un minimum de financement, ayant accès à des Laboratoires ultra sophistiqués, des coopérations inter-disciplinaires d’institution à institution, des communautés qui se forment dans tout le monde entier et qui facilitent les échanges tout en transcendant l’aspect Frontières et Républiques quand il sera question d’immigration.

La seconde catégorie voit le jour avec la notion Recherche et Développement dans les Sociétés Privées et publics quelle que soit la taille, Recherche et Développement entraîneront assurément, inéluctablement à des dépôts d’inventions près des offices spécialisés ou alors, des inventions protégées par le SECRET. Pour ce qui est de la Découverte, des Découvertes, il faudra tout de même le faire savoir au Monde entier « le premier à avoir Découvert X ».

Le pôle intermédiaire vient alors coupler ces deux premières catégories ; Chercheurs d’Institutions publics, Enseignant-Chercheurs d’Institutions Publics/Privées et Chercheurs-Développeurs de sociétés privées. Ces derniers temps, on assiste à des signatures de contrats de coopération entre les Unités d’Enseignements et de Recherches (UER), Laboratoires de Recherches et d’Expérimentations (LRE) avec les Laboratoires de Recherches et Développement des Sociétés Privées (LRD-SP). Tous ces mélanges sont de gros investissements et, on ne peut pas nier que les résultats ne contribuent pas aux nécessités et Bien-être des populations.

La troisième catégorie est Monsieur et Madame tout le monde, Chercheur où encore Inventeur Indépendant ; celui qui, par passion nage dans l’activité inventive en interactivité avec les œuvres de l’esprit ; celui qui invente avec peu de moyen, innove et développe de nouveaux concepts dans un Laboratoire de fortune mais aussi, qui se fait voler ses idées, celui, par des promesses fallacieuses, ouvrira les portes à ébruiter son/ses inventions ; celui qui enfin de compte, en ce 3ème millénaire, est très mal connu de tous. Ebruiter son concept où son invention c’est contribuer à s’appauvrir davantage car, concept et invention repris par les Grands Manitou, seront des essences de gros bénéfices que ces industrielles se font sur le dos des Inventeurs et Chercheurs Indépendants.

Pour mieux appréhender le message contenu dans cet article, il est fort intéressant de revenir sur l’Histoire ; l’histoire des hommes mais plus précisément, l’histoire d’un homme car, elle cadre bien avec les subjectivités que l’on se fait des Inventeurs et Chercheurs Indépendants sans pour autant les connaître.

En survolant sur l’archétype Américain Thomas Alva Edison, personnage très indépendant, Né à Milan (Ohio) le 11 février 1847, qui a grandi dans une ferme, a quitté le lycée prématurément et a travaillé comme porteur de télégrammes puis comme télégraphiste. Autodidacte, il a su satisfaire la soif des Américains pour les biens matériels dans les années 1860-1870. Les nouveaux émigrants partis d’Europe étaient pour la plupart assez pauvres. Ils rêvaient non seulement de liberté politique, mais également de richesse matérielle. Edison a su répondre à cette demande avec les choses qu’il inventait, comme le phonographe ou l’éclairage électrique. Tout ceci a fait de lui un héros américain. J’étudie Edison pour tenter de saisir, ne serait-ce qu’à titre personnel, l’essence du caractère américain.

L’enthousiasme resté de cette époque est qu’au début du 20e siècle, pour les Américains, ils étaient persuadés que les machines, comme celles inventées par Edison, allaient produire les biens dont ils rêvaient. Ils ne pensaient pas tellement à un éventuel impact de la technologie sur nos vies. Ils n’envisageaient uniquement comme une source des biens matériels désirés. Ce n’est qu’après la Première et la Seconde Guerre mondiale que le doute des capacités à maîtriser la technologie a commencé à naître dans l’esprit des gens.

La bombe atomique, par exemple, est une technologie très différente d’un système d’éclairage électrique. La lumière électrique, invention d’Edison ; doit tout à fait bien convenir dans le contexte de la recherche du Bien-être… L’enthousiasme technologique suscité par les inventions d’Edison et de plusieurs autres inventeurs indépendants s’est quelque peu refroidi après les deux conflits mondiaux, lorsqu’on a découvert le pouvoir destructeur de la technologie.

La découverte de l’électricité est certainement l’aventure technologique la plus passionnante que l’homme ait vécu. Elle était entourée d’un mystère : on ne peut pas la voir, mais on peut la sentir. On peut s’en servir pour produire de la lumière, ou pour envoyer des signaux télégraphiques. Les gens qui travaillaient sur l’électricité comme Edison étaient considérés comme des sorciers, des magiciens qui apportaient des présents d’une nature insoupçonnée.

Il faut le dire, l’électricité était beaucoup plus fascinante que les sources de vapeurs. Bien des gens ayant vécu au début du siècle ont dit que l’impact de la vapeur sur la vie des gens n’avait rien à voir avec celui de l’électricité. Décidément, quel mystère que cette force qu’on ne peut voir mais qui fait avancer les trains et éclaire les villes ! Un mystère qui intrigue toujours. Edison est celui qui nous l’a apportée, et qui savait la maîtriser. Ce mystère qui plane sur l’électricité a contribué à faire d’Edison un héros bien plus populaire que ne l’ont été les inventeurs d’instruments mécaniques.

THOMAS P. HUGHES est un grand Ecrivain, il s’intéresse beaucoup des inventeurs indépendants du temps d’Edison. Il n’a pas sa langue dans la poche dans toutes les conférences qu’il donne, il explique mieux comment l’histoire en fait finalement si peu de cas sur les Inventeurs Indépendants.

Les inventeurs indépendants des années 1880, 1890, 1900 ont créé toutes sortes de mécanismes et systèmes. Imaginez : l’un d’entre eux, Edison, nous a apporté l’électricité, la lumière et des systèmes énergétiques. Les frères Wright – Orville et Wilbur nous ont légué un système d’aviation performant. Alexander Graham Bell a inventé le téléphone. Sans oublier les pionniers de la radio, la  » TSF « , comme on disait alors. Tous étaient des inventeurs indépendants, de même que Reginald Fes-senden, l’un des grands précurseurs américains de la radio. La liste des inventeurs de systèmes encore utilisés de nos jours est longue.

Nous sommes entourés d’appareils sans fil comme la radio ou la télévision, de systèmes électriques d’éclairage et de production d’énergie, de techniques de navigation aérienne, etc. Nous vivons dans un monde qui s’est structuré grâce à ces inventeurs, le plus souvent des Américains et des hommes.

Le génie de la femme connue autour de 1900 pour avoir inventé quelque chose d’important. Edison et d’autres ont créé les systèmes électriques d’éclairage et de production d’énergie, et les grandes sociétés comme General Electric ou Siemens et AEG en Allemagne n’ont fait que fabriquer et améliorer les composantes de ces systèmes inventés par des Chercheurs indépendants.

Au début du vingtième, les scientifiques du laboratoire de General Electric par exemple étaient avant tout chargés d’améliorer ce que les inventeurs indépendants avaient créé. Ils ont apporté des perfectionnements, comme p.ex. le filament incandescent de l’ampoule électrique, mais le système a été inventé par Edison. Ces scientifiques et techniciens se contentaient d’apporter de légers mieux, tout en affirmant que les initiateurs du progrès technique, c’était eux, et non les inventeurs indépendants. Ils ne pouvaient créer de nouveaux systèmes, car les firmes qui les employaient avaient ce qu’on appelle aujourd’hui une ligne de produits : éclairage électrique et énergie. Les grandes sociétés, seulement soucieuses de perfectionner leurs produits, ont donc créé une nouvelle espèce, le Chercheur Industriel, qui s’est substitué à l’Inventeur Indépendant.

Il y a eu aussi de grands inventeurs à l’époque de la Renaissance. THOMAS P. HUGHES fait la part dans ce qu’il l’intéresse et décrire ce qui différencie des génies comme Léonard de Vinci et les inventeurs des temps modernes.

Les inventeurs indépendants de la fin du XIXe siècle n’étaient pas moins novateurs ou imaginatifs que les grands cerveaux de la Renaissance comme Léonard de Vinci pour ne citer que le plus célèbre. La différence essentielle entre les inventeurs de l’époque d’Edison et ceux de la Renaissance est qu’en 1900, nous étions capables de recréer le monde pour en faire un univers en adéquation avec ce que nous pensions être un environnement souhaitable et agréable.

Vers 1900, notre pouvoir sur la nature était tel que le monde naturel pouvait devenir un monde créé par l’homme. Les inventeurs comme Edison avaient la responsabilité de créer un monde dans lequel l’être humain pouvait se sentir bien. Les inventeurs et scientifiques de la Renaissance ne maîtrisaient pas la nature à ce point. A l’époque de la Renaissance, la nature était pour la plupart le monde environnant et rien d’autre.

Au début du XXe, l’environnement, du moins dans le monde occidental industrialisé, était en revanche un monde créé par l’homme. Nous, les hommes, avons créé ce monde, pour le meilleur et pour le pire. Nous ne pouvions plus reprocher son inadéquation à Dieu ou à la nature. Nous ne pouvions nous en prendre qu’à nous-mêmes : nous avions créé ce monde, nous l’avions conçu, nous avions décidé de quoi il serait fait. Pour Edison, c’était l’électricité, pour Bell, le téléphone, et pour les inventeurs militaires, les sous-marins et les mitraillettes. Nos aïeuls, en 1900, se soient rendu compte de leur responsabilité dans le monde qu’ils créaient. Il faut le croire ou pas !

Le rôle que jouait l’armée dans ce contexte est tel que : Pour la lumière électrique et les systèmes énergétiques, Edison ne recevait pas de subsides militaires. La lumière et la production d’énergie n’ont pas été financés par l’armée, contrairement à la télégraphie sans fil et à la radio. C’est une vision de la période de 1900 à 1910, quand Marconi, Fessenden et De Forest ont fait de la radio un appareil utilisable par tous. L’armée a accordé de nombreuses aides financières, que ce soit aux États-Unis, en Angleterre ou en Allemagne. Pourquoi ?

La marine était hautement intéressée par la télégraphie sans fil et l’a beaucoup soutenue, car jusque là, les navires en haute mer ne pouvaient communiquer que par l’éther, comme on disait alors. Certains capitaines de navires n’aimaient pas trop cette innovation, car auparavant, s’ils étaient officiellement sous les ordres d’un commandant, du moins étaient-ils seuls maîtres à bord en haute mer.

Avec l’apparition de la communication sans fil, les centres de commandement à terre ont pu communiquer avec le capitaine et lui dire ce qu’il devait faire. La télégraphie sans fil n’a pas fait le bonheur des capitaines, mais elle a permis d’améliorer la coordination et le contrôle des navires.

Absolument, le feed-back, ou rétroaction automatique, est donc devenu essentiel pour la hiérarchie et le commandement et l’Empire britannique a, lui aussi, inventé et perfectionné diverses choses dans ce domaine pour garder le contrôle sur ses colonies éloignées et assurer leur cohésion. La télégraphie sans fil était importante à cet égard, car elle reliait l’Empire britannique (comme d’ailleurs les colonies allemandes) à la mère-patrie. La télégraphie sans fil était donc beaucoup plus fortement soutenue par les gouvernements et l’armée que l’électricité, qui était un bien de consommation accessible à tous.

L’électricité dans les années d’après-guerre au XXe siècle va évoluer car, après la guerre, les grandes avancées techniques étaient toutes en rapport avec l’électricité, avec l’aménagement de systèmes d’énergie électrique à grande échelle, aux États-Unis comme en Allemagne. Un trait marquant de cette période d’entre deux guerres est l’électrification des zones rurales, car l’électricité comme source d’éclairage se concentrait au départ dans les villes.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle s’est étendue à tout le pays grâce aux techniques développées pour la création de vastes réseaux énergétiques interconnectés. Puis il y a eu, entre les deux guerres, plusieurs plans de développement par l’électrification et l’aménagement de bassins fluviaux navigables. D’une région à une autre, il fallait stimuler la croissance économique des sous-régions pauvres en favorisant la mise en culture des terres et le reboisement. L’aménagement de la vallée du Tennessee par exemple était un grand projet lancé pendant la récession dans le but de promouvoir la prospérité d’une région parmi les plus pauvres des États-Unis. L’électricité a joué un rôle essentiel dans ce plan, et ce jusque dans les années 30. L’ironie du sort veut que ces grands barrages pour l’électrification de la vallée aient permis de traiter l’uranium qui devait être utilisé à des fins destructrices.

L’électrification et la construction de réseaux, une arme à double tranchant peut-être et THOMAS P. HUGHES pense que Oui car, les constructeurs de grands systèmes tendent toujours à renforcer leur emprise. Walther Rathenau était l’un d’eux en Allemagne. Aux États-Unis, il y avait Samuel Insull et Henry Ford, le constructeur automobile. Leur trait dominant est qu’ils cherchent à contrôler tout ce qui est susceptible d’entraver leur liberté d’action. Prenez Henry Ford. Pour construire des voitures, il voulait contrôler les sources de matière premières, l’énergie, les ouvriers, bref tout ce qui d’une façon ou d’une autre pouvait limiter ses possibilités de production. Les constructeurs de systèmes sont positifs en ce sens qu’ils concentrent de vastes moyens de production, mais ils ont aussi un aspect négatif, qui est leur soif de contrôler tout ce qu’ils délèguent et créent. … et de cette manière, ils tordent le cou à toute expérimentation  » Étrange contraste avec l’état d’esprit des inventeurs indépendants » Il y a quelqu’un qui contrôle, et celui qui contrôle vraiment a tendance à exclure tous les impondérables, tout ce qui ne peut être prévu d’avance. Le constructeur de systèmes a une certaine ambivalence psychologique qui ne fait que nourrir ce désir, cette ambition de contrôler. Il y a donc les deux côtés de la médaille. Napoléon était un tel homme, dans un empire qui n’était pas encore dominé par la technologie.

Le défi de l’électricité pour un technicien est tel que, dans les défis les plus stimulants pour un ingénieur de contrôle, c’est de maîtriser cette force invisible qu’est l’électricité ; elle demande à être maîtrisée, mais elle est aussi elle-même l’une des méthodes les plus efficaces pour le contrôle de machines. La plupart des instruments de contrôle fonctionnent à l’électricité. Un exemple : sur les grands navires de guerre de la Première Guerre mondiale, on se servait de l’électricité pour localiser l’ennemi, puis pour positionner les canons en direction de l’ennemi. Elle était un facteur essentiel pour le bon fonctionnement de ces grands bâtiments puisqu’elle permettait de régler la force de feu des canons. On le voit, le contrôle est une fonction centrale de l’électricité, y compris de nos jours. En regardant nos appartements et résidence. Nombre d’instruments de contrôle comme p.ex. le thermostat de votre chauffage sont des instruments électriques. Regardez votre voiture, et vous verrez que la plupart des instruments de contrôle sont électriques.

Pour évanouir les subjectivités qu’on se fait des inventeurs indépendants où concepteurs de systèmes, devrait-on les comparer à des artistes ?

Il faut croire que non car, les artistes sont obsédés par le contrôle comme le sont les concepteurs de systèmes. Après la Seconde Guerre mondiale, de grands artistes comme les expressionnistes abstraits se sont efforcés de produire des œuvres dénuées de tout désir de pouvoir. Les projections liquides ou  » drips  » de Pollock en sont un exemple. Les artistes entendaient ainsi réagir au besoin de contrôle irraisonné des concepteurs de systèmes, à l’emprise du complexe universitaro-militaro-industriel ; aux yeux des expressionnistes abstraits, le contrôle était l’essence même de la technologie négative, et l’art ne devait donc pas en faire l’apologie, mais au contraire lui échapper. John Cage, ce compositeur américain très inventif, était célèbre pour ses compositions laissant libre champ à l’improvisation spontanée des interprètes. De la musique sans partition, donc sans contrôle. Donc, les artistes ne sont pas des concepteurs de systèmes. Aujourd’hui, le lien entre artistes et inventeurs se resserre à nouveau, mais on ne peut dire que tous les inventeurs soient des concepteurs de systèmes. Certains le sont, comme l’était Edison, bien d’autres NON.

Des caricatures et peintures illustrant Chercheurs, Inventeurs et Concepteurs Indépendants de systèmes comme des mégalomanes, il faut prendre en compte que s’agissant de projets de grande ampleur, ils se rendent rapidement compte qu’il est impossible de tout contrôler, un projet d’autoroute, un projet d’armement ou autre. Ils deviennent réalistes dès lors qu’ils sont confrontés à des risques et des incertitudes.

Les meilleurs d’entre eux sont ceux qui trouvent un équilibre instable entre impondérables et contrôle. Ils savent que certaines choses ne peuvent être contrôlées alors que d’autres peuvent l’être, et qu’ils doivent faire un choix entre ce qui est contrôlable et ce qui ne l’est pas. Un bon concepteur de systèmes ne s’essaie pas à contrôler des individus imaginatifs, car il sait qu’ils ont besoin de liberté pour être créatifs. En revanche, on peut contrôler des ouvriers exerçant une activité répétitive. L’idéal serait bien sûr un contrôle intégral d’un projet de A à Z, mais ceci s’avère impossible dès qu’un projet atteint une certaine complexité. Les écoles d’ingénieurs apprennent aux étudiants à résoudre les problèmes en s’efforçant de tout contrôler, mais cela ne fonctionne pas dans la réalité. Le problème est que les étudiants sortent de l’école en croyant que le monde est contrôlable, et font ensuite l’expérience du contraire.

Le principal changement survenu dans le domaine de l’électrotechnique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale vient du fait que Dès le début du XXe siècle, les Allemands ont été très précis et concrets dans leur description de l’électricité. Il y avait le Starkstrom, le courant haute tension, et il y avait le Schwachstrom, le courant basse tension. La haute tension, c’est l’énergie, la lumière. La basse tension, elle, est utilisée par ex. pour la télégraphie, la radio et les ordinateurs. Les applications dans la haute tension étaient connues dès la Seconde Guerre mondiale : il n’y a pas eu de développement fondamentalement nouveau dans l’énergie et la lumière par la suite. En revanche, on a fait des découvertes technologiques dans le domaine de la basse tension (radars, communication, ordinateurs). Après la Seconde Guerre mondiale, l’électricité n’est plus considérée comme seule source d’énergie, elle devient un moyen de commande et de communication, car c’est là qu’apparaissent les nouvelles évolutions. A partir de ce moment, on a besoin d’un autre type d’ingénieur. A l’école d’ingénieur, on étudiait l’énergie électrique et la lumière. Dix ans plus tard, on enseignait les communications et la commande dans le domaine électrique. A présent, les départements d’ingénierie électrique sont en charge du développement informatique. C’est toujours de l’électricité, mais sa nature a radicalement changé.

On peut ou se permettre de dire que l’armée est à l’origine de la  » montée en force  » des semi-conducteurs aux États-Unis, où l’informatique a fait des progrès ahurissants (OUI, employons les grands mots), ne serait-ce qu’en raison de tout l’argent investi, l’armée a financé le développement des premiers gros ordinateurs numériques. Le premier prototype auquel on ait donné le nom d’ordinateur a vu le jour tout près de Philadelphie, à l’Université de Pennsylvanie ; il a été financé par l’armée. Après la guerre, l’armée de l’air américaine a financé un autre gros ordinateur, baptisé Whirlwind Computer et mis au point au MIT. Il était conçu comme ordinateur de contrôle. Les ordinateurs peuvent calculer et faire des analyses scientifiques, mais ils peuvent aussi contrôler des appareils. Le Whirlwind Computer de MIT était conçu pour guider des avions chargés d’intercepter des avions soviétiques qui feraient irruption dans l’espace aérien des USA. Il s’agissait donc, une fois de plus de contrôle, du contrôle de l’armée de l’air. Certains de ces avions étaient sans pilote. Un ordinateur géant calculait la direction et la vitesse des avions intrus, puis l’itinéraire que devait prendre le chasseur américain pour stopper l’intrus. C’est là une véritable machinerie de contrôle, une machinerie électrique.

Dès lors, on peut bien se demande s’il n’y a pas un moyen d’échapper à l’emprise de l’armée ; pour les cas des USA, le National Research Council a créé un comité chargé d’étudier les origines de l’industrie informatique aux USA. Il s’avère que la révolution informatique aux États-Unis a été financée par le gouvernement, plus précisément par l’armée. Dans les années 50, 60 et le début des années 70 où l’informatique se vulgarise rapidement, le financement par l’armée de l’air a joué un rôle primordial. A la fin des années 70, des sociétés privées prennent le relais de la recherche, mais auparavant, l’armée faisait figure de chef de file.

Dans ces conditions, on peut bien se demander si cela n’aurait pas été possible  sans l’armée et, pour cette notion, aujourd’hui, l’industrie informatique n’est plus financée par l’armée. Aux États-Unis, les plus gros investissements sont réalisés dans le domaine médical. C’est maintenant la recherche médicale qui est soutenue par le gouvernement, via l’Institut National de la Santé. Rien de militaire dans cela. En 2001, l’armée n’a plus de rôle notoire à jouer dans la recherche et le développement. Son rôle se limite aux Trente Glorieuses, où elle faisait figure de chef de file en matière de développement informatique pour la surveillance et le contrôle aériens. Là, effectivement, la liste des aides publiques est longue. Il est difficile de dire si tout cela aurait été possible sans l’armée.

Il serait bien de retrouver dans la technologie, une approche civile et moins militaire et pour cela, il faut mettre en avant, la notion du désarmement des uns et des autres, des anti-mines etc. l’armée n’a plus eu ces trente dernières années le rôle majeur qui était le sien en matière de recherche et de développement au cours des trente années précédentes. Venons-en à l’échec des systèmes évoqué par Charles Perrow, qui s’intéresse avant tout aux systèmes hiérarchiques, à structure pyramidale, avec à leur tête un groupe dominant ou même parfois une seule personne. Si un incident survient en haut de la pyramide, c’est tout le système qui s’effondre. Le risque est donc énorme dans un système sous contrôle hiérarchique. Cela peut être un système d’énergie électrique, téléphonique ou d’armement.

Internet est exactement le contraire d’un tel système. Il ne comporte pas les mêmes risques, car il n’est pas structuré sur un mode hiérarchique. C’est un système très ramifié, où le contrôle s’opère en une multitude de points dits nodaux. Il n’y a pas de centre où tout converge. C’est ce qu’on appelle un  » contrôle réparti « . Le risque d’effondrement du système est nettement moindre.
Internet est un système aux multiples ramifications, conçu d’emblée de façon à ne pouvoir être détruit par une seule attaque. Il faut bien savoir que l’armée, et plus exactement l’armée de l’air, a été le sponsor initial de l’Internet via l’agence ARPA. Mais l’armée de l’air voulait un système à l’échelle mondiale, pour qu’en cas d’attaque aérienne sur les USA par un ou plusieurs bombardiers soviétiques, le système ne puisse être détruit. On pouvait toucher un point du système, mais il y avait toujours moyen de le contourner. Internet a été développé et conçu à des fins militaires, mais des gens soucieux d’un contrôle démocratique des systèmes sont aujourd’hui très heureux qu’il ait été ainsi conçu. Il s’agit d’un système  » distributif « , sans pouvoir central. Peut-être devrions-nous avoir plus de réseaux très ramifiés de ce type.

Dans ce raisonnement, il est à se poser la question s’il n’y a pas d’autres risques, comme ceux liés à l’âge, la négligence ou la corrosion des systèmes ; C’est vrai que le monde a connu plusieurs accidents graves, dont le plus dramatique est sans doute l’accident nucléaire en Ukraine. Puis il y a eu les pannes de courant à New York qui ont privé toute la ville d’électricité. Et enfin cette terrible tragédie de la navette Challenger, où tout l’équipage a péri. Oui, les catastrophes existent bien car, les systèmes vieillissent et les défaillances sont multiples.

Dans un regard efficient, on peut ne pas voir de gens prêts à relever le défi, et pourtant, nous ne survivrons peut-être pas le siècle prochain si nous continuons sur cette lancée. De tous temps, les choses se sont passées ainsi : Nous réagissons quand les problèmes deviennent suffisamment graves, quand nous sommes au pied du mur. Un jour ou l’autre, le pétrole viendra à manquer, et peut-être alors développerons-nous d’autres formes d’énergie. L’inertie est grande. Nous avons tant investi dans le pétrole. Pensez à toutes les stations-service et plates-formes de forage, à toutes ces sociétés qui produisent et raffinent le pétrole. Pensez aux énormes gisements de pétrole et à tous les gens qui en vivent. On ne peut pas changer tout cela en une nuit. Seul un événement ou un problème assez grave peut nous sortir de cette inertie et changer le cours des choses. Ceci se produira peut-être. Il se pourrait qu’il soit alors trop tard, le mouvement ne continuera pas ainsi.

Avec un autre regard, faudrait-il une nouvelle technique créée par une nouvelle génération d’inventeurs indépendants et faire relancer l’élan de l’Homo creativus. Tout porte à croire que Oui, car les grandes firmes ne soutiennent pas les inventeurs indépendants, qui souvent créent des  » technologies disruptives « , appelées ainsi parce qu’elles rompent le statu quo. General Motors, qui fabrique des voitures avec moteur à combustion, ne veut pas de technologie révolutionnaire qui acculerait à la faillite les fabricants de ces moteurs. Voilà pourquoi les grandes corporations n’aiment pas trop les inventeurs indépendants. Edison n’était pas au service d’une grande société, pas plus d’ailleurs qu’Alexander Graham Bell ou Elmer Sperry. Les grandes compagnies dominent aujourd’hui l’univers des technologies, ont fait la pluie et le beau temps pendant plus de trente ans sauf peut-être, l’informatique. Pensez à Palo Alto, ou à la Silicon Valley, où de petites sociétés indépendantes. Voilà un excellent exemple de changement radical. Certes, cela a pris du temps avant que n’arrive le PC ou le lap-top, mais du point de vue historique, l’évolution a été rapide et remarquable. Reste que ce sont, une nouvelle fois de petites firmes qui ont fait preuve d’inventivité, et non les grandes.

S’intéresser aux inventeurs indépendants du temps d’Edison ne confère pas à dire qu’avant l’ère 1800, c’est le début du règne liberté et indépendance des Inventeurs. Même de l’époque de la Renaissance, Il y a toujours eu des Inventeurs Indépendants et, avant cette époque, dans un autre continent,

DES DEBUTS DIFFICILES pour Michael Faraday est né le 22 septembre 1791 dans le Surrey (Angleterre). Issu d’un milieu très modeste (son père était forgeron), le jeune Michael a eu une éducation très superficielle. Dès l’âge de 14 ans, il travaille pour un libraire-relieur et fait preuve de grands talents manuels. Un jour pourtant, un des clients de la librairie dans laquelle Michaël travaille, lui offre des places pour assister à des conférences de chimie menées par un certain Humphrey Davy. C’est ainsi que Faraday se rend pour la première fois à la Royal Society de Londres pour assister aux conférences de Davy. La Royal Society était un des hauts lieux de la science britannique et Humphrey Davy s’était attaché à lui apporter le prestige dont elle avait besoin. Faraday est très vite impressionné et fasciné par les travaux que mène Davy.

Faraday

L’ASSISTANT D’HUMPHREY DAVY

Faraday, en fréquentant les conférences de Davy, comprend immédiatement que l’électrochimie est un domaine qui le passionne plus que tout. Il devient bientôt le secrétaire puis l’assistant scientifique de Davy (1812). Mais les choses ne se déroulent pas idylliquement pour le jeune Michael. Il est cantonné à des tâches mineures parfois assez loin de la chimie. Lorsqu’en 1812 Davy quitte la Royal Society et entreprend un long voyage dans toute l’Europe, il emmène Faraday avec lui. Au contact de Davy et des nombreux savants qu’il rencontre lors du périple, Faraday apprend beaucoup dans le domaine de l’électrolyse. Faire passer un courant dans un liquide afin d’étudier sa composition est le rôle de cette science nouvelle qui attire bon nombre de savants britanniques et français.

Si Faraday a beaucoup appris lors des 18 mois de voyage avec Davy, il garde toutefois un souvenir mitigé de ce voyage car une fois de plus, on le traite trop souvent comme un page ou un domestique. La reconnaissance prend du temps à arriver. A son retour en Angleterre, Faraday est toutefois engagé en tant que consultant scientifique dans l’industrie chimique et son salaire augmente fortement. Sa renommée ne tarde pas à dépasser les frontières de l’Angleterre, créant une certaine jalousie chez Humphrey Davy.

LES RELATIONS SE DETERIORENT

Le voyage en Europe avait contribué à créer des tensions entre Faraday et Davy. Ces tensions s’accentuent lorsque Faraday est nommé à la tête de la Royal Society en 1824 (23ans avant la naissance de Thomas Alva Edison ) contre l’avis de Davy. Faraday peut maintenant financer lui-même ses recherches. Il a toujours eu cette envie de travailler seul. SOn seul assistant est un militaire discret qui n’a pas d’ambitions réelles. Les informations sur ses découvertes ne seront pas ébruitées et on ne lui volera pas ses travaux.

En 1827 Faraday, très attaché à l’enseignement, imagine à la Royal Society les conférences de Noël pour enfants. Conférences qui bien plus tard feront l’objet de reconstitutions et qui seront diffusées à la télévision britannique.

La vie privée de Faraday évolue à ce moment. Marié dès 1821 à Sarah Barnard, il entre dans une secte protestante : les sandemaniens, pour y rester jusqu’à la fin de sa vie.

LES LOIS DE L’ELECTROLYSE

Même si Faraday est aujourd’hui connu essentiellement pour ses travaux sur l’électromagnétisme, il débute sa carrière en étudiant le phénomène d’électrolyse. Il détermine rapidement la première loi de l’électrolyse en remarquant que la quantité de matière qui apparaît à une électrode est proportionnelle à l’intensité du courant qui traverse l’électrolyte (la solution).

Il faut très peu de temps pour que les travaux révolutionnaires de Faraday arrivent aux oreilles des autres savants européens. Pourtant, il est évident aujourd’hui que les résultats des travaux de Faraday sur l’électrolyse ne seront réellement exploités qu’après sa mort, notamment par le savant allemand Hermann von Helmholtz vers les années 1880 (33ans après et à la naissance de Thomas Alva Edison ) qui voit dans les théories de Faraday une première indication de l’existence de particules plus petites que l’atome. Et c’est le Français Perrin et le Britannique Thomson qui plus tard révèleront l’existence des électrons grâce aux travaux de Faraday.

Invention « Première dynamo de Faraday »

LA NAISSANCE DE l’ÉLECTROMAGNÉTISME

Vers les années 1820, Faraday se concentre sur l’étude du magnétisme. Il est en outre, le premier à montrer une corrélation entre les phénomènes électriques et les phénomènes magnétiques, entraînant ainsi la naissance d’une discipline nouvelle : l’électromagnétisme. Tout commence par l’étude de l’expérience célèbre menée par le physicien danois Christian Oersted. Un courant électrique qui traverse un fil longiligne fait dévier l’aiguille d’une boussole placée à proximité de ce fil. Ce qui fascine Faraday c’est que pour la première fois, la force qui apparaît n’est pas une force qui agit selon l’axe qui joint le fil et la boussole (comme ça peut être le cas avec la force de gravitation ou avec la force électrostatique). La boussole est déviée perpendiculairement au fil. La force dont créée agit en cercles autour du fil.

Faraday montre que la circulation d’un courant provoque un effet magnétique. Il invente dans la foulée le moteur électrique. Il lui faudra peu de temps pour se rendre compte que l’inverse est valable aussi : un effet magnétique produit un courant électrique. C’est ainsi que Faraday met au point la première dynamo en faisant tourner un aimant autour d’un fil. Faraday met par la suite au point un anneau qui est l’ancêtre du transformateur actuel. C’est aussi à ce moment qu’il comprend pourquoi l’électromagnétisme a été ignoré par les plus grands savants qui exerçaient dans le domaine de l’électricité. Ce n’est pas la circulation continue d’un courant dans le premier anneau qui peut faire apparaître un courant dans le deuxième, mais une variation de l’intensité de ce courant. Le phénomène d’induction est enfin compris et exploité et la notion de flux qui sera développée plus tard est enfin mise en évidence.

Moteur électrique, dynamo et alternateurs, transformateurs… autant d’inventions encore utilisées aujourd’hui et qu’on doit à Michaël Faraday. Et c’est en 1840 que Faraday fait ses dernières découvertes majeures en montrant le lien entre la lumière et le magnétisme. Il sera le premier à montrer que la lumière polarisée (dont les vibrations sont toutes dirigées vers la même direction) ne change pas de polarisation en traversant le verre. Par contre, la présence d’un aimant à proximité du verre provoque un changement de direction des vibrations. C’est le phénomène de diamagnétisme. Ainsi, d’autres substances que le fer ou l’acier ont des propriétés magnétiques.

dynamo

Dispositif utilisé par Faraday pour mettre en évidence le phénomène d’induction : le déplacement d’un conducteur traversé par un courant provoque l’apparition d’un courant dans un autre conducteur placé à proximité

UNE CARRIÈRE TRONQUÉE

En 1841, Faraday est atteint d’une grave maladie qui va progressivement détériorer ses capacités intellectuelles et sa mémoire. Les années fastes sont derrière lui. De plus, de par son appartenance à la secte des sandemaniens, Faraday prend un soin tout particulier à redistribuer tous ses revenus aux autres membres de la secte. Les nombreux dons externes faits pour financer les travaux de Faraday finissent presque tous dans les caisses des sandemaniens.
Le manque de crédits et la maladie auront vite raison des travaux de Michaël Faraday. A la fin de sa vie (Faraday décède le 25 août 1867) il ne peut plus parler ni se déplacer. Il est enterré discrètement au cimetière Highgate. 22 septembre 1791-25 août 1867, 76ans de vie, riche, pleine de rebondissement mais, aucune Reconnaissance réelle.

Faraday décède le 25 août 1867 et Thomas Alva Edison naît le 11 février 1847 soit, 20ans d’alchimie, de télépathie, de téléportation ou réincarnation, 5 à 10 ans après la mort de Faraday, Edison saisira le témoin, il ne cessera d’inventer jusqu’à sa mort en 1931 avec un total de… 1093 brevets 84ans de vie, riche en pleine de rebondissement.

LA NATURE ULTIME DE LA MATIÈRE

Faraday était un expérimentateur de génie ; un pur physicien. Sa connaissance trop sommaire des mathématiques ne lui permit pas de mettre en équation ses découvertes sur l’électromagnétisme, c’est Maxwell qui s’en chargera un peu plus tard. Et ce modèle mathématique développé par Maxwell et basé sur les expérimentations de Faraday n’a pas été modifié depuis. Mais au-delà des découvertes très concrètes de Faraday, il reste une philosophie de travail étonnante pour l’époque. Grâce à l’influence de Davy, Faraday a développé une image de la matière qui était nouvelle pour l’époque. Farday a très tôt imaginé que la matière n’était pas faite de billes matérielles comme le pensaient tous les savants de l’époque, mais que les atomes étaient en fait des centres d’où émanaient des forces et qu’ils étaient eux-mêmes composés de particules plus petites à l’origine de ces forces. La découverte des électrons et de la radioactivité quelques années après la mort de Faraday ont montré que la vision de Davy et de Faraday, étonnante pour l’époque était juste, et a débouché sur de nombreux travaux jusqu’à la connaissance actuelle de la matière.

Le 12 mars 1832, Faraday dépose au secrétariat de la Royal Society, un document scellé qui contient l’ensemble de ses recherches et de ses points de vue sur les phénomènes électromagnétiques. Afin d’avoir la certitude que ses découvertes ne seront pas récupérées par d’autres, il demande que le document ne soit pas ouvert avant 100 ans. Il sera de fait ouvert le 24 juin 1937 (105ans après et 70 après la mort de Faraday) par William BRAGG le président de la Royal Society de l’époque. Dans ce fascinant manuscrit, FARADAY indique entre autre qu’il avait eu, dès les années 1830, la conviction de l’existence d’ondes électromagnétiques, mais que par peur de passer pour un illuminé il n’avait pas souhaité en parler en ce temps.

EDIFARAD

Caricature de Faraday publiée en 1891. On le voit utiliser des inventions qui ont découlé de ses propres découvertes. (phonographe d’Edison, microphone, téléphone, télégraphe).

En conclusion, elle ne saurait se conclure car, tout reste à mettre en place, l’inventeur indépendant doit avant tout, plus que par les passés modernes, se prendre réellement en charge par tous les moyens dignes d’honnêteté où alors, faire ébruiter ses travaux au dépend des plus astucieux économiquement et qui en tireront d’énormes bénéfices. Chacun peut se faire une bonne idée ou mauvaise de sa situation d’inventeur indépendant qui n’est pas près de recevoir de l’aide public ou du gouvernement pour faire avancer ses travaux. Cela ne doit nullement faire baisser les bretelles à tous les Chercheurs et Inventeurs Indépendants.

Auteur : WOU Mathias


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