Le Tokamak de Varennes, un projet québécois de réacteur à fusion nucléaire, se trouvant maintenant au Musée des sciences et de la technologie du Canada, je fais un triste constat : beaucoup trop d’inventions québécoises finissent ainsi, avortées avant d’avoir pu voir le jour et de propulser le Québec à l’avant-scène internationale. Le gouvernement fédéral a décidé d’abandonner le projet du Tokamak de Varennes. Hydro-Québec a abandonné le projet, qualifié de révolutionnaire par nombre d’ingénieurs, du moteur-roue et du système de traction qui aurait pu mener à mettre sur le marché un véhicule hybride dont l’économie d’essence aurait été d’environ 85 %. L’expertise en technologie éolienne est confiée à des entreprises étrangères, par exemple General Electric.
Malgré le nombre important d’inventions québécoises sur le marché international, force est de constater que les plus importantes, en l’occurrence celles qui ont le potentiel de créer des révolutions technologiques à l’échelle internationale, sont mises de côté, puis, souvent, oubliées. Il y a ici un manque évident de leadership de la part des décideurs, tant au fédéral qu’au provincial. Nous ne nous rendons pas compte à quel point ces inventions pourraient accroître notre niveau de vie, assainir notre environnement et stimuler notre économie moribonde.
Pourquoi avons-nous laissé faire nos dirigeants ? Pourquoi ne faisons-nous rien, ou si peu, pour que ces inventions fassent la fierté de notre civilisation et profitent aux autres ? Est-ce trop rêver que d’avoir en main l’énergie analogue à celle des étoiles pour nous éclairer et nous réchauffer ? De conduire des véhicules qui ne provoquent pas d’alerte au smog ? D’utiliser le vent pour notre bien commun et celui de nos descendants ? Je me rappelle que beaucoup de révolutions scientifiques ont commencé par un rêve. Et ces rêves sont devenus réalité.
Auteur : Olivier Ménard
Source : www.ledevoir.com
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