«Dans l’agriculture il faut être patenteux»

Après une expérimentation de quatre ans couronnée de succès, le chalumeau en acier inoxydable d’Armand Guérard est prêt à percer le marché et les érables.

Armand Guérard est très fier de son chalumeau en acier inoxydable résistant aux bactéries et d’une durabilité à toute épreuve. Le modèle qu’il a mis au point, par sa petite taille d’un quart de pouce de diamètre, demande moins de matériel de fabrication, ce qui permet de le vendre à un prix abordable, autour de 0,60 $.

Armand Guérard entouré de ses inventions.

Le prix est amorti très rapidement car l’utilisation du chalumeau Chaluminox améliore la qualité du sirop en éliminant le risque de contamination. N’ayant aucune aspérité poreuse, il garde sa fraîcheur toute la saison, les bactéries ne peuvent s’y agripper et contaminer l’entaille, ce qui permet d’augmenter les coulées tout en gardant l’érable en santé.

«Il est surtout conçu pour s’adapter aux chutes 5/16 de pouce en plastique nouvelle génération. Un contenant de quatre litres contient 1 500 chalumeaux et une mèche 15/64 pouces est nécessaire pour l’entaillage. Après la récolte, on apporte les chalumeaux à la cabane pour un bon lavage et ils sont prêts pour l’année suivante. Le produit vient d’être mis sur le marché et 12 000 unités ont déjà trouvé preneur. À date, les commentaires sont tous positifs», a déclaré avec enthousiasme le concepteur.

Des outils pensés et conçus par Armand Guérard.

Ces chalumeaux sont manufacturés à Plessisville, dans un bâtiment de la ferme qu’exploite Armand Guérard avec ses fils. En plus de deux modèles de chalumeaux, il a mis au point une pince multifonction pour manipuler et désinfecter les chalumeaux sans perte de temps. Un poinçon a également été prévu pour agrandir le tube afin de faciliter l’opération, ainsi qu’un arrache chalumeau. La proximité du lieu de production lui permet de livrer les grosses commandes dans la semaine.

«Patenteux» par nécessité et par plaisir

Monsieur Guérard, un homme très impliqué dans le milieu agricole, a derrière lui une longue carrière de «patenteux».

«Si j’ai développé ce nouveau chalumeau, c’est à cause de la passion que j’ai pour les érablières depuis mon enfance. En 1940, mon père exploitait une érablière de 7 000 entailles et nous récoltions l’eau à la chaudière. J’assure la relève de l’érablière familiale avec mes fils Yvan et Yvon.»

Pour ce qui est de ses dons d’inventeur, il semble qu’ils ont toujours fait partie de lui.

«Dans l’agriculture il faut être patenteux. Quand il y a des problèmes, j’aime ça me débrouiller pour inventer des machines qui n’existent pas ou améliorer celles qui existent. Il faut s’organiser pour arriver à bien faire, efficacement et rapidement, un ouvrage de qualité.»

Quand Armand Guérard a une idée en tête, elle ne s’ennuie pas, car elle est rarement seule !

Source : www.lanouvelle.net