La Commission, les États membres et l’industrie ont décider d’investir 3 milliards d’euros dans la recherche en nanoélectronique. La proposition que la Commission a adoptée aujourd’hui en vue de lancer un partenariat public-privé paneuropéen dans le domaine de la nanoélectronique, sous la dénomination ENIAC, ouvrent nouvelles perspectives s’ouvrent pour un nouveau monde électronique, désormais miniature. Doté d’un budget estimé à trois milliards d’euros provenant de l’industrie, des États membres et de la Commission, ce partenariat vise à permettre de créer une recherche en nanoélectronique performante et un secteur manufacturier fort en Europe. L’objectif est de proposer des produits innovants contenant une intelligence intégrée et ce, dans des domaines tels que l’électronique grand public ou encore les secteurs automobile, des soins de santé et environnemental.
« Les semiconducteurs sont le moteur de la révolution de l’information, a rappelé Viviane Reding, membre de la Commission européenne chargée de la société de l’information et des médias. Il s’agit d’une course dans laquelle l’Europe doit s’appuyer sur les nouvelles technologies nanoélectroniques pour maintenir son rang » poursuivait-elle se référant notamment à la loi de Moore selon laquelle la puissance des microprocesseurs double tous les 18 mois. « Cette nouvelle initiative technologique commune lancée aujourd’hui par la Commission devrait permettre à l’Europe de se maintenir en tête dans ce domaine, garantissant la croissance et l’emploi pour les générations futures » a-t-elle affirmé avec une vision très optimiste.
Du mètre au nanomètre

L’ENIAC, qui est le nom de baptême de cette initiative, est un clin d’œil. On se souvient en effet que c’était le nom d’un des tout premiers ordinateurs qui pesait 30 tonnes réparties sur une surface de 170 m² et qui consommait une puissance de 160 Kilowatts. L’ENIAC visera le prochain niveau de miniaturisation requis pour franchir la frontière qui sépare la microélectronique de la nanoélectronique, à l’heure où les produits commerciaux simples intègrent de plus en plus de fonctions. Cette technologie ouvrira de nouvelles perspectives dans la communication et l’informatique (intelligence dans chaque objet), les transports (électronique embarquée pour une conduite plus assistée, une plus grande autonomie des véhicules et un contrôle plus sûr et efficace de la circulation), les soins de santé (nouveaux types de soins médicaux rendant plus confortables les traitements à domicile et permettant le dépistage précoce des maladies grâce à des équipements médicaux portables intelligents ou à l’intelligence présente dans les objets de la vie courante), la gestion de l’énergie et de l’environnement (bâtiments intelligents surveillant et réduisant la consommation d’énergie, et petits dispositifs intelligents peu coûteux en réseau surveillant et gérant la pollution et les risques environnementaux), la sécurité et la sûreté ainsi que les loisirs.
L’ENIAC est une initiative technologique conjointe (ITC), un nouveau type de partenariat public-privé paneuropéen visant des domaines déterminants où les instruments actuels n’ont ni l’échelle ni la vitesse nécessaires pour maintenir l’Europe en tête de la concurrence mondiale. Il s’agit de domaines où un financement national, européen et privé de la recherche peut apporter une importante valeur ajoutée, notamment en encourageant l’augmentation des dépenses privées pour la recherche et le développement.
L’initiative ENIAC sera mise en œuvre via une entreprise commune qui sera établie par un règlement du Conseil et qui devrait débuter ses activités au début de 2008. Entre 2008 et 2013, 60 % des 3 milliards d’euros de fonds prévus pour la recherche en nanoélectronique proviendront de l’industrie, le reste étant à charge de la Commission, des États membres et des pays associés, tous partenaires de l’entreprise commune. Chaque euro investi par l’Union européenne devrait se traduire par 7 ou 8 euros dans la recherche.
Les partenaires industriels seront représentés par l’AENEAS, une association industrielle sans but lucratif. L’AENEAS est ouverte aux grandes entreprises ainsi qu’aux PME, aux instituts de recherche, aux universités et aux associations actives dans la nanoélectronique. L’ENIAC s’inscrit dans le prolongement du lancement en mai dernier d’une des premières ITC, ARTEMIS, consacrée à la recherche sur les systèmes embarqués.
Différence entre microélectronique et nanoélectronique
– En microélectronique, les transistors sont fabriqués à partir de plaques de silicium. Les motifs sont gravés par lithographie et le surplus de silicium est éliminé dans un bain d’acide ou par gravure plasma. Précision : 10 nanomètres => insuffisant. Méthode descendante car on élimine pour fabriquer.
– La nanoélectronique est une méthode ascendante fondée sur la synthèse chimique des composants, qui sont ensuite assemblés pour réaliser les circuits.
Source : www.itrmanager.com
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