Fausse joie. « Des chiffres publiés dans quelques jours indiquent une croissance de 8,6% des investissements privés en R&D en Europe en 2007, contre 7,4 % en 2006 », a dévoilé Janez Potocnik, commissaire européen pour la Science et la Recherche. Une annonce réalisée lors de l’ouverture de la conférence « Recherche et Pme, comment faire plus et mieux » qui se tient les 15 et 16 septembre à Paris.
Mais c’est une fausse bonne nouvelle. « Malheureusement, ces investissements sont moins réalisés en Europe qu’en Asie. Du coup, le taux de R&D dans le BIP européen ne progresse pas et stagne à 1,84 %, loin des 3% visés – mais désormais utopiques – pour 2010 », reconnait encore Janez Potocnik, qui explique : « L’Europe manque d’attractivité et de créativité. »
Et le salut ne viendra pas des PME. Pourtant l’Europe souhaiterait les voir investir de plus en plus dans l’innovation. Dans ce sens, les démarches pour les inscrire dans les programmes de recherche du septième programme cadre européen (PCRD) ont été simplifiées. Mais, semble-il, pas encore assez. « C’est pour recueillir les premiers retours d’expérience auprès des Pme et faire un point sur ce qui peut être amélioré que nous organisons ce colloque. La question n’est en effet plus d’ajouter des crédits, mais de faire mieux en termes de coordination et de simplification d’accès aux différents programmes de financements, européens, nationaux et régionaux », commente le Commissaire européen.
Le « small business act » européen moteur de l’innovation ?
Reste que rapidement, parmi les intervenants au colloque, chacun voit midi à sa porte. Au problème d’innovation dans les PME européennes, la présidence européenne française, par la voix d’Hervé Novelli, secrétaire d’état chargé du commerce, de l’artisanat des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services, répond par le projet de « small business act européen », future loi visant à aider les PME à se développer, mais qui élude l’idée de discrimination positive en faveur des PME innovantes. Pourtant, nombres d’entre elles appellent justement de leurs vœux un statut unique européen d’entreprise innovante avec des critères de taille plus souples, pour accompagner leur croissance. Il reste à définir.
Le centralisme français a lui aussi été battu en brèche. « Fortes de leur grande proximité avec les entreprises, ce sont les régions qui doivent tirer les aides à l’innovation », affirment d’une seule voix Josep Huguet, ministre espagnol de l’innovation, des universités et des entreprises et Pia Elda Lacatelli, député italienne au Parlement européen. Comme toujours avec l’Europe…les débats se poursuivent.
Auteur : Aurélie Barbaux
Source : www.usinenouvelle.com
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