Chercheurs, à vos neurones !


La fondation Théophile-Legrand (du nom d’un industriel de Fourmies du XIXe siècle) a décidé de lancer, avec l’Écomusée de l’Avesnois et plusieurs organismes de recherche, un prix international de l’innovation textile.

De son riche passé industriel, la cité de Fourmies garde le souvenir ô combien traumatisant du 1er mai sanglant de 1891.

Pourtant Christian Cambier éprouve de la fierté à se déclarer le descendant direct de Théophile Legrand (1799-1877), un capitaine d’industrie dynamique, entreprenant et novateur qui contribua à l’essor économique de l’Avesnois et à faire de Fourmies, où il exploitait une usine de 1 700 ouvriers, l’une des capitales de la laine peignée.

Comme un Prix Nobel

Théophile Legrand était un « homme de bien ». La conseillère régionale socialiste Anne-Marie Stievenard en est tout autant convaincue que Christian Cambier.

Afin de rendre hommage à son ancêtre, ce dernier avec d’autres membres de sa famille a décidé de lui dédier une fondation au sein de l’Institut de France.

Parmi les premières initiatives lancées par cette fondation reconnue d’utilité publique, et qui n’a qu’un an d’âge, le financement des travaux de recherches de l’historien Jean-Louis Chappat qui travaille sur une biographie de Théophile Legrand, un prix pour récompenser les meilleurs élèves du lycée technique Théophile-Legrand à Louvroil et l’organisation d’un voyage de lycéens au musée d’histoire naturelle de Paris.

En instituant le prix international Théophile-Legrand de l’innovation textile, la fondation veut aller plus loin tout en se référant à cette foi dans le progrès qui animait Théophile Legrand. Christian Cambier n’y va pas par quatre chemins : il souhaiterait que, avec des prix de 10 000 € et de 8 000 € le prix qu’il lance soit le Nobel des « textiliens ».

Utopique ? Patrice Gallant, président d’honneur de Clubtex, organisme qui regroupe des entreprises du textile dit innovant partage l’ambition de M.

Cambier. Oui, le textile suscite encore l’intérêt si on en croit le succès remporté par l’exposition organisée au Tri postal en 2007 (230 000 visiteurs), et si on considère aussi la montée en puissance du concours mis sur pied par Clubtex à l’intention des étudiants.

Applications industrielles

La fondation, pour sa part, se place à un niveau international. Elle souhaite débusquer où qu’ils soient tous les cerveaux qui phosphorent actuellement sur le textile (fibre, étoffe, procédés de production). Le jury dans lequel siégeront des experts de la recherche s’intéressera en premier lieu à l’originalité, à l’innovation et à la possibilité d’appliquer industriellement les idées défendues par les concurrents (chercheurs, doctorants, masters).

« On se rend compte qu’il y a tellement de domaines encore inexplorés dans le textile. Tenez, récemment je lisais qu’on a même inventé des draps… aphrodisiaques », s’amuse Christian Cambier. Il est parvenu à convertir à son projet l’Écomusée de l’Avesnois qui coordonne l’organisation du concours, le Clubtex qui en assure la promotion dans les milieux économiques et l’ENSAIT de Roubaix qui, avec HEI-Lille, l’ENSISA de Mulhouse et l’ITECH de Lyon, grâce au réseau OTEX compte répercuter auprès d’une quarantaine d’universités et d’une cinquantaine de laboratoires textiles l’appel au branle-bas de méninges lancé par la fondation Théophile Legrand. Pour tout renseignement concernant le prix Théophile-Legrand, s’adresser à l’Écomusée de l’Avesnois, place Maria-Blondeau, 50610 Fourmies auprès de Paul Schuler.

E-mail : p.schuler@ecomusee-avesnois.fr


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