La Chine, puissance technologique de demain ?

Récemment, la Chine a fait parler d’elle avec deux projets technologiques en apparence fous : un bus aérien et un train roulant à 1000 km/h. Loin d’être farfelues, ces deux idées novatrices symbolisent les ambitions technologiques chinoises…

Le prototype de bus aérien, qui se déplacerait au-dessus des voies routières, aurait notamment pour fonction de désengorger un trafic routier qui asphyxie les grandes villes chinoises en raison de la hausse continue du nombre de voitures. Cette idée, née dans un laboratoire de Shenzhen, entre dans le cadre d’une politique urbaine novatrice de la Chine.

Celle de créer un train roulant à 1000 km/h concerne elle le domaine des transports, une priorité pour la Chine en raison de la taille de son territoire.

La dépendance technologique actuelle

Toujours est-il que si la China a aujourd’hui des idées, elle est surtout très dépendante technologiquement du reste du globe. 30% de son arsenal technologique est d’origine nationale, son pôle recherches/développement ne soutient pas la comparaison du Japon, et le pays ne peut se passer du savoir faire des grandes entreprises étrangères.

C’est notamment dans ce soucis de devenir un laboratoire du monde, et non plus un simple atelier, que la Chine développe certains projets, qui à court terme devraient en rester à des domaines à forte visibilité mondiale et à gros potentiel d’exportation.

Pour ce qui est du moyen et long termes, l’avenir est plus flou en raison de la grande distance qui sépare la Chine des leaders technologiques mondiaux. Néanmoins, ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent, et Pékin a déjà mis sur pieds un plan ambitieux pour le développement scientifique et technologique entre 2006 et 2020.

2006-2020 : le plan pour rattraper le retard

Ce plan prévoit notamment de doublier les fonds pour la recherche/développement et de concentrer ces nouveaux efforts sur des secteurs clés : micro-électronique, biotechnologie, aéronautique, aérospatiale ou encore les transports…

L’ambition de la Chine est aussi importante que son besoin, car cette hausse de niveau en matière d’innovation est une condition essentielle à son prestige mais aussi à son statut de leader régionale et de puissance globale.

S’il faudra au moins 15 à 20 ans à la Chine pour refaire la majeure partie de son retard, on peut facilement imaginer que les grands groupes occidentaux, japonais ou sud-coréens commencent à s’inquiéter : dans le secteur des TGV ou de l’aviation notamment -le premier vol du long courrier chinois est prévu pour 2014-2015- la compétition deviendra intense avec l’arrivée de concurrents chinois.

La menace est encore plus grande pour le Japon, dont le modèle économique actuel repose sur son savoir-faire technologique. On peut facilement comprendre aujourd’hui la grande prudence des entreprises nippones quand il s’agit de négocier un contrat avec la Chine, et que cette dernière revendique un transfert de technologie.

Auteur : Nicolas Jucha

Source : www.radio86.fr