Le procédé a été inventé au début des années 1980 par le professeur Jean-Claude André dans les laboratoires de l’École nationale supérieure des industries chimiques de Nancy. Ce principe de fabrication des pièces par stéréo lithographie a été ensuite réellement industrialisé en 1986 aux États-Unis.
Jeune ingénieur spécialisé dans le développement de nouveaux produits, Charles W. Hull est le premier à saisir l’intérêt de la démarche pour les applications industrielles. « Je connaissais les difficultés, les coûts et les délais de fabrication d’outillages nécessaires à la réalisation de pièces prototypes », explique ce fou d’inventions.
Le problème posé concernait surtout des pièces qui ne pouvaient être obtenues que par injection plastique. « Quand j’ai appris l’existence de matériaux polymérisables aux ultraviolets, utilisés alors pour le revêtement et l’impression conventionnelle, j’ai immédiatement pensé qu’il devait être possible de les utiliser pour construire rapidement des prototypes en plastique à partir de la CAO (conception assistée par ordinateur) », se souvient Charles W. Hull.
Trouver une solution adaptée lui demandera quelques années de travail, qui lui permettront ensuite de breveter le procédé. L’histoire va alors très vite, avec la création en mars 1986 de la société 3D Systems à Valencia, en Californie.
Dans la foulée, Charles W. Hull met au point, avec son équipe, la première machine de prototypage rapide. 3D Systems sera ensuite à l’origine de nombreuses innovations qui sont devenues des fondements du prototypage rapide.
Citons par exemple le format de fichier STL qui permet de convertir des données CAO 3D en un logiciel adapté aux techniques de construction additive. Ou encore l’adoption des lasers solides pour durcir les résines.
Aujourd’hui, le prototypage rapide s’est métamorphosé en une véritable industrie, avec des acteurs aussi importants que HP par exemple. Et le procédé ne cesse de s’enrichir avec d’autres méthodes, comme le frittage de poudre plastique et métallique. Pour donner naissance à une voie royale : la fabrication rapide des produits complexes dans la bonne matière.
Aujourd’hui, à 71 ans, Charles W. Hull n’a rien perdu de sa fougue. « Je crois que ces techniques vont se développer sur deux axes, explique le vice-président de 3D Systems, chargé du développement technologique. Le premier concerne la fabrication rapide de pièces en bonne matière, notamment dans l’aéronautique et le médical. Le second, c’est l’utilisation des imprimantes 3D pour la fabrication personnelle. »
Auteur : Mirel Scherer
Source : www.usinenouvelle.com
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