Fauteuils roulants : un appel aux inventeurs

Réaction de Jacques Delbaere à la lettre « Embarquement immédiat »

«QUAND une personne handicapée, telle Bernard Loynet, s’exprime avec humour, – cette forme d’élégance et de pudeur – pour évoquer ses expériences en milieu hostile… je dis bravo. Pour lui, l’aventure commence dès sa porte franchie. Moi, je ne m’attaquerai pas aux pavés médiévaux, ni aux trottoirs mais à l’archaïsme des moyens de la mobilité, tel le fauteuil roulant…

Je suis également utilisateur obligé d’un fauteuil roulant manuel… auquel j’impulse ma modeste énergie physique. Couplé à mon automobile, il me permet d’aller et venir où je peux, et non où je veux. Normal…

Mais souvenez-vous de la « Trèfle Citroën », copieusement secoué bien aéré et priant le ciel en guise de frein, c’était le bonheur ! Souvenez-vous aussi du landau, caisse à savon suspendue par des lanières en cuir, véritable secoueur à bébé (j’allais écrire secouard). C’était à l’aube du siècle dernier et leurs descendants sont méconnaissables ; la technique est passée par là.

Eh bien, mon fauteuil roulant, lui, n’a pas changé… ou si peu ! Et il n’a pas pris le chemin du musée.

Aussi j’en appelle, avec mes amis para et tétraplégiques, aux inventifs de tous poils, créatifs, illuminés peu importe : réinventons les moyens techniques qui compensent le handicap. On oublie tout, face à la feuille blanche, on cogite, on innove, on invente… et on propose. Formons un groupe de recherche sur toutes les techniques qui compenseront la perte de l’autonomie… qui nous guette tous ! Les obstacles nous invitent à être surmontés.

J’ai la naïveté de croire qu’il existe, dans notre région, suffisamment de cœur et de compétences pour s’investir… et, rêvons un peu, créer une véritable activité économique innovante… ici. »

Auteur : J.D. (Grandham, Ardennes)

Source : www.lunion.presse.fr