Le prototypage rapide ignore la crise


Les fabricants d’imprimantes 3D ont le sourire sur le salon Euromold de Francfort. Ils profitent d’un marché porteur où l’innovation constitue encore le maître mot.

« Nous allons réaliser une excellente année 2012, très supérieure à ce que nous voulions, explique Frank Herzog, directeur général de Concept Laser, filiale d’Hofmann Innovation Group. » Ce constructeur de machines de fabrication additive reposant sur une technologie laser est un exemple extrême mais symptomatique.

Le hall 11 du salon Euromold, qui se tient du 27 au 30 novembre à Francfort, rassemble les fabricants et fournisseurs de services autour des technologies d’impression 3D et de fabrication additive. Les exposants ont le sourire. S’il est le plus petit des trois espaces occupés par Euromold, le hall 11 est aussi celui qui connaît la plus forte affluence et qui regroupe le plus de nouveautés.

Les affaires sont également favorables chez Objet. Là encore, pas de chiffres précis, car ce fabricant israélien d’imprimantes 3D, non coté en Bourse, va fusionner avec l’américain Stratasys. Même bonne impression chez Exaone et Voxeljet, fabricants d’imprimantes 3D à technologie sable, principalement destinées à la fabrication de moules à usage unique. Les différents types de fabrication additive arrivent aujourd’hui à maturité et les industriels commencent réellement à mesurer l’avantage que ces technologies peuvent leur apporter.

Les sociétés proposant des services bénéficient également de cet engouement. Même si Patrick Christoux, président d’Axis, prestataire de prototypage rapide et de maquettes et l’un des rares exposants français à Euromold, tempère : « Nos clients français ont de plus en plus de problèmes de trésorerie et les délais de paiement s’allongent bien au-delà des 45 jours légaux. C’est en Allemagne que j’investis surtout actuellement. »

La machine-outil moins optimiste

Dans le secteur plus traditionnel de la machine-outil, on ne ressent pas le même optimisme. Après une bonne année 2011, la progression est moins forte, surtout en cette fin d’année. Et le maître mot reste « absence totale de visibilité ». La moindre progression des pays asiatiques, Chine et Inde en tête, pèse sur les marchés. Les éditeurs de logiciels de CFAO observent d’un œil attentif l’évolution des ventes de machines.

« Tant que les machines de production se vendent, cela va bien pour nous », résume Christian Arber, PDG de Missler Software. Cette année, son entreprise affichera une progression de 10%, avec, paradoxalement, un +15% en France, dû au lancement dans l’Hexagone de Topsolid 7, avant un déploiement à l’international en 2013. Optimiste, Christian Arber remarque également un début de relocalisation en France. L’autre français de la CFAO, Sescoi, dont le stand n’est jamais très loin de celui de Missler sur les salons allemands, affiche une croissance de 25% au premier semestre et voit se terminer l’année avec une certaine sérénité.

Malgré les interrogations sur l’année à venir et les prévisions de croissance peu engageantes, « les machines tournent », comme me le faisait remarquer un interlocuteur. Bien sûr, les entreprises qui dépendent davantage de l’aéronautique ou du médical ont plus le sourire que celle trop marquées « automobile »…

Auteur : Patrice Desmedt

Source : www.usinenouvelle.com


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