C’est en 1951 que l’Unifab (UNIon des FABricants), une association regroupant près de 200 entreprises engagées contre la contrefaçon, a fondé le Musée de la contrefaçon afin d’apprendre au visiteur à distinguer les produits contrefaits des modèles authentiques. Et pourtant, encore aujourd’hui, bien rares sont les consommateurs qui peuvent dire sans connaître le prix d’achat quel produit est ou non une copie. Il faut reconnaître que les contrefacteurs sont parfois tellement habiles que la différence est parfaitement invisible pour qui n’a pas été préalablement formé.
Les douaniers ont depuis longtemps reçu cette formation et les limiers français en particulier sont réputés par leur sixième sens. Ils feront ouvrir un conteneur en plein port du Havre au milieu de mille autres identiques parce qu’ils « savent » que la marchandise suspecte est dans celui-là et pas dans un autre. Mais l’intensification des échanges internationaux et l’essor de la vente en ligne font qu’ils sont totalement débordés par la quantité de faux Vuitton, de faux Louboutin… et de faux Viagra.
Aux grands maux les grands remèdes, les Douanes françaises ont entamé le « recrutement » d’un bataillon parfaitement inattendu de soldats anti-contrefaçon : 840.000 scolopendres de Samoa. Animal peu avenant, voire dangereux puisque certaines de ses espèces sont venimeuses, la scolopendre se distingue par une sidérante sensibilité aux composés organiques volatils (COV). Connus pour leurs effets sur l’asthme chez les personnes très jeunes ou très âgées, les COV sont directement liés à l’abus de solvants et autres dérivés pétroliers dans la fabrication des produits bas de gamme. Ainsi, ils sont de bons indicateurs du « made in china » typique.
Or nos petites bêtes peu ragoûtantes savent détecter les COV à très grande distance : il suffit de sortir un biberon fabriqué en Chine, bourré de Bisphénol-A, pour que la scolopendre située à plus de 200 mètres change radicalement de comportement : soudain très nerveuse, elle se tortille en tous sens comme si elle était placée sur une surface brûlante. Aucune scolopendre française ne réagirait ainsi à la présence, bien trop banale pour elle, de lunettes de soleil estampillées « Chenal » (!) mais ce n’est pas le cas à Samoa qui fait partie des rares régions du monde pas encore inondées par les produits de l’empire du Milieu.
Cette étonnante idiosyncrasie sera mise à profit dès le début des vacantes d’été 2018 par les douaniers de l’aéroport Charles de Gaulle. Ils prévoient de glisser un vaillant représentant de l’espèce dans chaque bagage provenant d’une destination à risque. La liste de ces destinations sous surveillance n’a pas encore été communiquée, nous la publierons dès que nous en disposerons.
(source = douanes d’aujourd’hui)
Poisson d’avril, bien sûr. Mais j’ai été l’arroseur arrosé car j’ai découvert après-coup que le titre « douanes d’aujourd’hui » existe réellement…
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