L’Agence de l’innovation industrielle, dotée de 1,7 milliard d’euros, soutient ses six premiers projets. Le chef de l’État plaide une nouvelle fois pour une politique industrielle européenne.
LA CHINE affiche ses forces avec bientôt un million de chercheurs, soit cinq fois plus que la France. Le Japon et les États-Unis continuent de donner la priorité aux nouvelles technologies. Afin d’éviter le pire, la France mobilise ses forces depuis plus d’un an pour rattraper son retard. L’Hexagone joue l’atout des pôles de compétitivité. Il a aussi mis en place un catalyseur pour encourager les industriels à inventer les produits de demain : l’Agence de l’innovation industrielle (AII) mise en place en août. Cet organisme présidé par Jean-Louis Beffa, président de Saint Gobain, vient de financer ses cinq premiers projets dans des domaines les plus divers : moteurs de recherche, télévision sur les mobiles, bâtiments capables d’économiser de l’énergie, métro automatique sur pneumatiques, biotechnologies.
Ces cinq programmes représentent un investissement total de 596 millions d’euros, dont 236 millions accordés par l’AII. Un sixième projet défendu par PSA » un véhicule familial électrique et Diesel » recevra le feu vert dans environ un mois. On en comptera une quinzaine d’ici à la fin de l’année.
De grands groupes allemands engagés dans deux programmes
Le principe défendu par l’Agence est simple : un grand groupe s’associe à des PME et des laboratoires publics. Le risque financier est partagé entre l’État et les groupes privés. Les plus grands noms de l’industrie française sont partie prenante : Alcatel, Thomson, France Télécom, Safran, Thales, EDF, PSA Peugeot Citroën, Roquette, le quatrième amidonnier mondial.
Mais il n’est pas question de jouer la seule carte des champions tricolores. De grands groupes allemands comme Siemens et Bertelsmann sont engagés dans deux de ces programmes. Deux autres projets réunissant industriels français et allemands vont aussi être encouragés. «Chaque pays doit remettre en marche l’initiative», affirme Jean-Louis Beffa. Ce dernier préside également avec Gerhard Cromme, président du conseil de surveillance de Thyssen, un groupe réunissant des chefs d’entreprise français et allemands sur l’innovation, l’emploi, le travail, le financement et la concurrence.
La politique industrielle, «une nouvelle frontière»
Tout en insistant une nouvelle fois sur le rôle clé de la France et de l’Allemagne, Jacques Chirac a affirmé sa volonté de doter l’AII «d’une dimension européenne», car la définition d’une grande politique industrielle est pour l’Europe «l’une de ses nouvelles frontières». Désireux de montrer qu’après l’échec du CPE, il a gardé des marges de manœuvre pour l’action, le président de la République a pris le contre-pied des déclinologues, ceux qui ne voient la France «que comme un pays-musée». «La France fait résolument le choix de la science, de l’innovation, de l’industrie, a-t-il dit. C’est la clef de l’emploi et de la croissance durable. C’est la meilleure réponse aux délocalisations. C’est essentiel pour conserver le rang et le rayonnement de notre pays dans le monde, pour retrouver collectivement le goût du risque et la fierté d’innover.»
Jacques Chirac a aussi appelé une nouvelle fois «la Commission européenne à redoubler d’efforts pour que tous les pays européens s’engagent dans cette voie». Il souhaite que l’Europe double ses efforts de recherche qui atteindraient ainsi 30 milliards d’euros lors du prochain budget européen en permettant à la Banque européenne d’investissement de financer l’innovation.
Source : www.lefigaro.fr
JJS : C’est très bien. Vive la France !… Mais, dommage (…une fois de plus) qu’on ne fasse référence qu’aux multinationales… en oubliant les créateurs indépendants ( « lead users » ) qui eux aussi, sans aides, ni subventions et avec peu de moyens…mais une énorme volonté…réalisent pourtant du concret ( monsite.wanadoo.fr/jjscreations/page6.html ) et participent aussi à leur échelle, au progrès, à l’évolution et au rayonnement de notre pays.
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