Le moteur écolo d’un Alréen


Un moteur qui ne consomme pas d’énergie fossile, qui ne pollue pas et qui permet de faire avancer une voiture ou d’alimenter le groupe électrogène d’une maison pour presque rien… Tout le monde en rêve. Jean Cousin l’a fait. Après vingt ans de calculs et d’essais, cet ingénieur électronicien, aujourd’hui retraité à Auray, vient de breveter un procédé. Reste à trouver des partenaires pour passer à la phase d’industrialisation.

Tout a commencé en 1984. Jean Cousin est ingénieur en recherche appliquée à Alcatel Lannion (22). L’entreprise spécialisée dans la téléphonie traverse une mauvaise passe. Ancien membre de la Compagnie internationale d’informatique et responsable sur la Bretagne de la société Datelec, il se voit alors confier une mission : convertir les usines de centraux électroniques à de nouveaux marchés. Pour ce faire, il doit développer de nouveaux secteurs d’activité et, notamment, de nouvelles sources d’énergie.

Du sodium à l’hydrogène

Avec un petit groupe, il travaille sur un moteur à sodium. Le projet avance bien. Mais en 1986, Jean Cousin n’échappe pas à la vague de licenciements économiques. Il négocie toutefois son départ et obtient d’Alcatel l’autorisation de poursuivre ses recherches. Jean Cousin s’installe alors à Vannes. Cette année-là, Philips expérimente son moteur « Stirling ». Problème de ce moteur thermique qui marche à hydrogène haute pression : « L’air se liquéfiait quand on arrêtait de chauffer les cylindres », se souvient Jean Cousin. En contact avec le Conseil scientifique, il décide de s’attaquer à ce nouveau credo. En 1987, l’ingénieur pense avoir trouvé la solution. Un expert de la Drir juge « sa démonstration intéressante ». Jean Cousin pense alors obtenir le feu vert pour financer un prototype. Il investit 100.000 francs. Mais il n’obtient pas les rentrées d’argent escomptées. Résultat : « surendettement, maison saisie, moral en berne et invention reléguée dans un tiroir »… Pour faire face, il enchaîne des petits boulots, remonte peu à peu la pente et devient enseignant.

Un moteur de 50 cm³ pour alimenter une maison

Retraité, il s’installe à Auray et décide de reprendre ses recherches en 2005. Soutenu logistiquement par la Société mécanique de précision d’Auray, il réalise un prototype, puis un second, et finalise ainsi son moteur baptisé Kenderv (cousin en breton). Un moteur qui fonctionne avec de l’hydrogène haute pression et qui marche en circuit fermé. Sûr de l’efficacité de son procédé qu’il estime être « peu coûteux et non polluant puisqu’il ne rejette que du froid », il a déposé un brevet en 2007. « Avec ce système, un groupe électrogène de 50 cm³ suffit à alimenter une maison en énergie », affirme-t-il. « Il peut aussi faire avancer une voiture, sans contrainte d’autonomie, mais il nous reste à étudier l’usure des pièces, les technologies utilisées étant très particulières ». D’ici trois mois, il pense être prêt pour passer à la phase d’industrialisation. Reste à trouver les fonds nécessaires et donc, des partenaires…

Contact : Jean Cousin

Tél. : 02.97.56.64.71

E-Mail : Kenderv@free.fr

Site Web : Blog du moteur KENDERV

Auteur : Sarah Morio

Source : www.letelegramme.com


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