Quel est le futur de gadgets de science-fiction ?


L’invisibilité est en passe de devenir une réalité. Qu’en est-il des lunettes à rayon X, des bottes-fusées et autres gadgets de science-fiction ?

Certains gadgets futuristes et procédés extraordinaires sont destinés à rester dans les pages des œuvres de science-fiction qui les ont vu naître, mais d’autres, par contre, ont suffisamment piqué l’imagination des chercheurs pour être à l’origine de recherches intensives. C’est le cas, par exemple, des hoverboards, du tourisme spatial ou de la cryogénisation.

La cape d’invisibilité

Il y a quelques semaines, deux équipes de scientifiques de l’Université de Californie ont réussi à dévier la lumière autour d’objets afin de les rendre invisibles. On ne peut s’empêcher de penser à la cape d’invisibilité de Harry Potter même si on est encore loin de pouvoir la commander par catalogue.

La perspective de pouvoir se promener sans être vu, caché par un habit magique est évidemment bien plus attirante que l’analyse approfondie de l’art de la transformation optique, mais le travail accompli en Californie est le plus récent d’une série de recherches sur la manipulation de la lumière et plus spécifiquement sur la possibilité de rendre les objets invisibles.

Il y a deux ans, une équipe de mathématiciens anglais menée par John Pendry de l’Imperial College de Londres, a mis en évidence les calculs pour créer un mécanisme de masquage optique; en avril 2007, sur la base de leurs instructions, des ingénieurs de la Purdue University, aux États-Unis, ont mis au point un arrangement de « nano-aiguilles » théoriquement capable de dévier la lumière autour d’un objet, comme l’eau coule autour d’un rocher. Leur travail, qui, pour des raisons aisément compréhensibles, est financé par l’armée américaine et les services secrets, leur a permis de dissimuler un objet tridimensionnel aux capteurs d’une machine à vision microondes.

Les conséquences à long terme de ce travail sont encore difficiles à saisir, mais on peut raisonnablement imaginer que ces expériences aboutissent à un résultat semblable dans le spectre visible utilisé par l’œil humain. D’ailleurs, Vladimir Shalaev, qui continue à travailler dans ce domaine à Purdue, estime que l’invisibilité n’est que la pointe de l’iceberg : « Par exemple, vous pourrez faire apparaître des objets là où ils ne sont pas, ou concentrer des quantités massives d’énergie sur des surfaces microscopiques. » Mais Shalaev sait ce que demande vraiment le public : une cape magique. Les films de science-fiction nous ont conduit à attendre qu’elle soit inventée, tout comme d’autres objets fantastiques. Petit inventaire pour mémoire.

Lunettes à rayon X

La vision à rayon X de Superman devrait surtout lui servir à lutter contre le crime, en découvrant par exemple les armes dissimulées par les affreux méchants, mais le film de 1978 avec Christopher Reeve a préféré souligner la capacité de Superman à voir les dessous roses de Lois Lane. Et depuis, les lunettes à rayon X ont la cote : la perspective de percer du regard incognito les habits de vos collègues est nettement plus excitante que celle de voir le contenu d’un camion.

Les détecteurs à rayon X rétrodiffusés détectent la radiation émise en retour par la cible et permettent d’obtenir une image à haute résolution. Ce type de détecteur est utilisé dans certains aéroports pour scanner les passagers et déceler d’éventuelles armes. Le fait que ces appareils permettent d’obtenir une image de ce qui se passe sous les vêtements nourrit la critique et fait la une des journaux. On peut toujours se consoler en disant qu’une machine à rayons X rétrodiffusés est bien trop encombrante pour être dissimulée dans une paire de lunettes et posée sur le nez de quelqu’un.

La servante robot

En 1893, un conte appelé « The Automatic Maid of All Work » (la servante automatique universelle), mettait en scène une servante mécanique électrique qui accomplissait toutes les tâches du ménage. Se décharger de ses corvées sur un robot qui effectuera sans se plaindre la lessive, le ménage (et la programmation de la vidéo !) est un rêve qui n’a jamais quitté les esprits depuis lors.

On prédit régulièrement l’arrivée de robots humanoïdes dans les foyers, de façon un peu prématurée. A l’exception de certains appareils automatiques qui passent l’aspirateur ou tondent la pelouse, il n’y a pas encore grand-chose sur le marché.

Les Japonais sont à la pointe de ce développement. Le Wakamaru de Mitsubishi est un adorable petit robot jaune principalement destiné à tenir compagnie aux personnes âgées et fonctionne selon un programme journalier que son propriétaire lui donne par Internet. Le robot de Honda, Asimo, a été lancé l’année dernière : sa taille lui permet d’appuyer sur des interrupteurs ou d’actionner des poignées de porte, il est relativement léger et son allure est agréable à l’œil humain, même si sa démarche reste pour le moins incertaine.

Le Graal, pour toutes sortes de raisons, est de développer un robot qui ait l’air aussi humain que possible. Le New Scientist a publié récemment un article sur un tout nouveau matériau qui ressemble à la peau, à base de nano-tubes en caoutchouc et carbone, et qui devrait envelopper les robots du futur.

Bottes fusées

Le pouvoir des bottes de sept lieues (ou de quarante kilomètres, en langage courant) a souvent été invoqué dans le folklore européen et ont fait une apparition dans les romans de Terry Pratchett. Pratchett a fait remarquer que les immenses distances entre les pas causeraient une pression préoccupante sur l’aine. Néanomoins, certains appareils modernes devraient nous permettre de marcher ou de courir à des vitesses surhumaines.

« Powerbocking » est le nom donné à la pratique qui consiste à marcher sur ces étranges engins à ressort appelés Powerstriders, Kangaroo Boots et Velocity Stilts. Un inventeur russe a créé une version avec un petit moteur à combustion alimenté au diesel. Ses Quickwalker Boots semblent néanmoins si difficiles à contrôler qu’on peine à croire qu’elles aient été conçues pour l’armée russe. A moins que le plan n’ait été de neutraliser l’ennemi par un fou-rire irrépressible.

Visiophone

La communication face à face au travers d’une liaison vidéo a toujours été un point central des films de science fiction, depuis que ce genre existe. Mais quand la technologie a finalement été disponible au public, dans les anneés 70, avec le Picturephone d’AT&T, l’engouement n’a pas été au rendez-vous : le nombre d’abonnés n’a jamais dépassé 500 dans tous les États-Unis. Le prix élevé de l’abonnement n’est sans doute pas étranger à ce lent décollage, qui a permis de réaliser que, dans le fond, l’idée d’appel vidéo était plus excitante que sa réalité. En effet, la vision de son interlocuteur n’ajoute pas une grande valeur à un appel standard.

Aujourd’hui, la plupart des smartphones ont une option pour ce genre d’appels, mais une fois passé le frisson Blade Runner, la plupart des abonnés reviennent à l’option classique moins onéreuse.

Rayon tracteur

Les mordus de science-fiction adorent les rayons tracteurs, cette technique consistant à utiliser un rayon lumineux pour immobiliser un objet ou, au contraire, le déplacer. . Malgré le fait qu’il s’agisse d’une méthode purement factice, le site des fans de Star Trek discute de ses effets avec un grand luxe de détail.

Récemment, un équivalent microscopique de rayon tracteur a été développé : ces « optical tweezers » ont permis de déplacer des cellules à l’aide d’un laser. Une technique similaire a été utilisée pour construire des structures à la surface de micropuces. A long terme, cela pourrait aboutir au développement de détecteurs de maladie ou à des interfaces entre des composants biologiques et électroniques.

Nourriture en pilule

Toutes les prédictions sur le style de vie futuriste ne dépeignent pas un monde fait de hoverboards et de pyjamas unisexes. Certaines sont plus sombres. Parmi elles, la nourriture en pilule : des cachets produits en masse et préemballés dans une variété de teintes …

On peut discuter des mérites nutritionnels des repas micro-ondables, mais ils sont certainement meilleurs que les rations d’aliments de synthèse à base de corps humains qui constituaient la base du film Soleil Vert sorti en 1973. Certains scandales récents de l’industrie agroalimentaire prouvent que l’horreur n’a pas besoin de pilules pour finir dans nos assiettes.

En réalité, ce sont les barres énergétiques et les packs nutritionnels sous vide destinés aux soldats et aux astronautes qui s’approchent le plus de la nourriture en pilules. Ces paquets ont été conçus pour économiser de l’espace, et non pour être agréables à l’œil ou au palais. « Mmmm. Comment est ton substitut de repas, Steve ? »

Auteur : Hélène Keller Bonacchi / The Independent

Source : www.bluewin.ch


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