Les pays de l’Union Européenne sont encore loin des objectifs fixés lors de la réunion de Lisbonne qui visait de consacrer 3% du PIB à la R&D n’a atteint que 1,84%. En raison d’une présence relativement faible dans les hautes technologiques par rapport à celui des États-Unis, les investissements des entreprises restent faibles. Telle est la principale conclusion du rapport A more research-intensive and integrated European Research Area – Science, Technology and Competitiveness key figures report 2008/2009 que vient de publier la Commission européenne.
Le rapport contenant les principaux chiffres de 2008 dans le domaine des sciences, des technologies et de la compétitivité, qui vient d’être publié, donne pour la première fois un aperçu des progrès accomplis entre 2000 et 2006 en ce qui concerne à la fois l’investissement en R&D dans l’UE et la mise en œuvre de l’Espace européen de la Recherche (EER).
Ce rapport montre que le nombre de chercheurs en Europe s’accroît et que l’UE attire davantage les chercheurs étrangers et les investissements privés de R&D provenant des États-Unis. Toutefois, la stagnation de l’intensité de la R&D dans l’UE-27 (dépenses de R&D en % du PIB) à 1,84 % nuit à l’ambition de l’UE de devenir une société basée sur la connaissance compétitive à l’échelon mondial.
Une présence faible sur le secteur des hautes technologies
Bien qu’un grand nombre d’États membres aient intensifié leurs investissements dans la recherche et se soient dotés de secteurs de la recherche plus efficients, l’UE est encore loin d’atteindre son objectif de Lisbonne, l’investissement de 3 % du PIB en R&D. Le niveau des investissements des entreprises en R&D reste faible, notamment parce que la structure industrielle de l’UE comporte un secteur de haute technologie plus petit que celui des États-Unis, ce qui entrave les performances de l’UE. Le tableau de bord de l’innovation de 2008, publié au même moment, fournit de plus amples détails sur les résultats de l’UE en matière d’innovation. Les deux rapports montrent que l’UE doit modifier sa structure industrielle, miser davantage sur l’innovation et faire en sorte que la R&D soit mieux mise à profit.
«Vu le contexte de la crise actuelle, ce n’est pas le moment de relâcher l’effort d’investissement dans la recherche et l’innovation, considère Janez Potočnik, le commissaire européen chargé de la science et de la recherche. L’UE dispose de nombreux atouts, notamment le fait que l’Espace européen de la Recherche est de plus en plus attrayant et que les performances en matière d’innovation s’améliorent constamment. Toutefois, il reste beaucoup à faire, notamment pour accroître l’investissement des entreprises, qui demeure relativement faible ».
La R&R française se situe tout juste au-dessus de la moyenne des pays de l’Union européenne. Parmi les facteurs qui font la force de la France, le rapport met en avant les ressources humaines, les aspects financiers et le support. Les investissements des entreprises, l’entrepreneuriat sont plutôt considérés comme les maillons faibles.
1. La recherche est un atout essentiel pour la compétitivité sur un marché mondialisé.
Des acteurs importants sont apparus dans le domaine des sciences et des technologies, notamment en Asie. La connaissance se répartit de manière de plus en plus uniforme, et l’UE détient aujourd’hui une part de moins de 25 %. L’Espace européen de la Recherche doit devenir plus attrayant, plus ouvert et plus compétitif sur la scène mondiale.
2. L’intensité de la R&D de l’ensemble de l’UE stagne, mais cela masque des disparités au niveau national.
Tous les États membres de l’UE ont augmenté leurs dépenses de R&D entre 2000 et 2006, ce qui démontre leur engagement à l’égard de la stratégie de Lisbonne. Toutefois, le PIB a enregistré le même taux de croissance sur cette période, ce qui signifie que l’intensité de la R&D est demeurée à environ 1,84 % depuis 2005. Entre 2000 et 2006, 17 États membres, principalement ceux qui sont en phase de rattrapage, ont augmenté l’intensité de leur R&D, mais 10 autres, représentant 47 % du PIB de l’UE, ont enregistré une tendance inverse. Le Japon a augmenté l’intensité de sa R&D de 3,04 à 3,39 %, la Corée de 2,39 à 3,23 % et la Chine rattrape rapidement son retard, passant de 0,90 % à 1,42 %.
3. L’intensité de l’investissement du secteur privé reste trop faible.
La principale raison à la base de cette différence d’intensité de la R&D entre l’UE et ses concurrents réside dans le financement de la R&D par les entreprises, qui a diminué dans l’UE entre 2000 et 2005 alors qu’il a augmenté de manière substantielle aux États-Unis, au Japon et en Chine. Ceci s’explique principalement par la plus petite taille du secteur de la haute technologie à investissement intensif dans l’UE. La construction d’une économie largement basée sur la connaissance nécessite des changements structurels en faveur d’une plus forte intensité de l’activité de R&D sectorielle et d’une présence accrue des secteurs à haute technologie dans l’économie de l’UE. Cela implique un cadre favorisant le développement de PME à haute technologie et à croissance rapide, la mise en place de marchés favorables à l’innovation en Europe, et une diminution du coût des brevets à l’échelle de l’UE.
4. Excellence dans la recherche: un nombre croissant de chercheurs mais une capacité d’exploitation des connaissances qui demeure inférieure à celle des concurrents.
Le nombre de chercheurs a augmenté deux fois plus rapidement dans l’UE qu’aux États-Unis et au Japon depuis 2000, même si le pourcentage de chercheurs dans la population active reste inférieur. En ce qui concerne l’impact de la recherche, l’UE reste le premier producteur mondial de connaissance scientifique (mesurée par les publications), alors qu’elle contribue moins que les États-Unis aux publications à fort impact.
5. Un secteur plus attrayant pour les investissements et les professionnels étrangers dans le domaine des sciences et des technologies.
L’UE attire une proportion croissante d’investissements privés de R&D des États-Unis malgré la progression de l’Asie en tant que nouveau pôle de R&D. En 2005, les sociétés affiliées aux États-Unis réalisaient 62,5 % de leurs investissements de R&D dans l’UE, et 3,3 % seulement en Chine. L’UE attire également un nombre croissant de professionnels des sciences et des technologies de pays tiers.
Rapport complet sur les principaux chiffres 2008 relatifs aux sciences, aux technologies et à la compétitivité : ec.europa.eu/research/era/
Rapport complet sur le tableau de bord européen de l’innovation de 2008 : www.proinno-europe.eu/metrics
Source : www.itrmanager.com
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