La SARL rochelaise Watercycle commercialise une machine destinée à retraiter, en circuit fermé, les eaux usées des industriels et des sociétés de transports en commun.
Ils sont quatre passionnés d’environnement, actionnaires de Watercycle. Cette jeune SARL, créée voici huit mois à La Rochelle, commercialise de drôles de machines, innovantes en diable.
L’invention, mini-station d’épuration, s’adresse aux industriels et aux gros consommateurs d’eau. D’un coût de base de 28 000 euros (1), elle permet de retraiter les eaux usées en circuit fermé.
Elle est l’œuvre du Niortais Jean-Pierre Dorme. Avec Frédéric Nesti, Franck Brun et Denis Cormenier, il commercialise désormais Neptune et Poséidon, les deux machines mises sur le marché charentais-maritime.
Denis Cormenier, le directeur de Watercycle, explique le fonctionnement – simple – de l’engin.
« Il retraite toutes les eaux usées consommées pour les lavages industriels des camions ou des transports en commun. L’eau sale, au lieu d’être évacuée par le réseau d’assainissement, est récupérée ».
« Elle est tout d’abord filtrée, poursuit Denis Cormenier. Un premier nettoyage qui permet d’évacuer les particules lourdes comme les boues ou les graviers. L’eau est ensuite régénérée dans une cuve d’oxygénation, puis filtrée à plusieurs reprises une dernière fois ».
Un procédé unique
À ce stade, l’eau, redevenue propre, pure mais non potable, peut être réutilisée pour le lavage industriel. « Bien sûr, admet Denis Cormenier, il y a une légère déperdition d’eau, du fait de l’évaporation. Mais nous compensons par une addition d’eau de pluie, pour conserver le volume. L’objectif, c’est de travailler en boucle fermée et d’éviter à nos clients de dépenser une seule goutte d’eau ».
Les stations de lavage fonctionnent ainsi, en circuit fermé. « Mais, au final, l’eau n’est pas pure, objecte Denis Cormenier. La filtration est approximative et il reste des sables et des particules. Si l’usage était fréquent, cela userait les carrosseries des voitures ».
Watercycle vante son procédé, qui est « unique en France », tout en admettant que les Hollandais sont compétitifs dans ce secteur. Eux aussi procèdent en circuit fermé, eux aussi recyclent une eau pure.
Denis Cormenier apporte cependant un bémol au procédé hollandais. « Leurs machines doivent être enterrées et leur concept nécessite d’énormes travaux de génie civil ».
Toutes ses actions investies
Denis Cormenier, architecte de métier, est âgé de 57 ans. Quand il voyage, il visite l’Afrique. Ses villages où les ONG (Organisations non-gouvernementales) installent des puits. Il se dit « humaniste et écologique par passion » et il a investi toutes les actions qu’il possédait dans Watercycle.
« Actuellement, précise-t-il, aucun de nous quatre n’a de salaire. Nous travaillons pour la gloire. L’entreprise est trop jeune, encore… »
Parmi les principaux clients que la jeune SARL rochelaise a entrepris de démarcher, figurent toutes les entreprises consommatrices d’eau. La RTCR (Régie des transports communautaires rochelais) a été contactée…
Début juillet, Denis Cormenier dépose le brevet. En attendant, Watercycle vient d’empocher une subvention de la Région Poitou-Charentes, de 3 500 euros, pour aider au démarrage de la société.
L’inventeur de la machine, Jean-Pierre Dorme, co-actionnaire de la SARL, travaille aussi avec la Communauté d’agglomération niortaise (CAN).
« Il recycle en interne l’eau des 36 camions-poubelles de la CAN, rappelle Denis Cormenier. Grâce à cela, ladite communauté n’a pas dépensé un seul mètre cube d’eau l’an dernier. On voit les économies réalisées et le bénéfice dans le domaine de l’écologie… »
(1) Hors taxes.
Auteur : Isabelle pouey-SANCHOU
Source : www.sudouest.com
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