La fuite d’information peut être, soit une déperdition, soit une divulgation inopportune de données, ce qui met en cause la sécurité matérielle et juridique de l’information.
Si on laisse de côté la fuite d’information interprétée comme une information fuyante (inaccessible ou qui se dérobe) par exemple, dans la recherche, on peut cependant discuter la validité de la définition duale de l’introduction en remarquant, qu’au contraire de la divulgation inopportune qui laisse subsister l’information, la déperdition est une perte de l’information et non pas seulement une fuite. Cependant, cette perte n’est pas toujours irréversible et, à l’inverse, la divulgation porte souvent sur des informations tronquées dont les lacunes sont, de ce fait, parfois réellement perdues.
En ce domaine, les fuites sont nombreuses et pourtant, selon certains sondages, 95 % des entreprises ne seraient pas conscientes de celles qui concernent notamment leur fonctionnement. Pourtant, les fuites sont principalement consécutives à l’espionnage de leurs concurrents et selon Frédéric Ploquin, pour les « patrons-espions, tous les moyens sont bons »
- le risque d’espionnage économique par voie numérique et internet est en passe de devenir le problème majeur. Différents stratégies et moyens d’intrusion à distance existent, à commencer par les enregistreurs de frappes (keylogger), matériels ou logiciels, permettant de trouver tous les mots de passe protégeant l’accès au réseau et aux fichiers de l’entreprise. Évoquons aussi la technique de l’abandon volontaire au bon endroit d’une clef USB, recelant un mouchard logiciel, dans l’espoir qu’elle soit ramassée puis connectée. Cela permet ensuite de récupérer les données du réseau ainsi pénétré. À cela s’ajoutent toutes les techniques de hacking et d’intrusion logicielle. Bien que l’on retrouve aussi certaines de ces techniques en matière de viol de la vie privée par voie électronique, ces risques de fuites ont fait naître un nouveau métier de spécialiste de la sécurité industrielle et commerciale, y compris au sein de la gendarmerie et de la police qui disposent, notamment, de cellules spécialisées dans l’intelligence économique et d’une brigade centrale pour la répression des contrefaçons industrielles et artistiques.
- Enfin, plus encore, il y a les risques de fuites par l’exploitation malveillante du manque de précautions de la part de l’entreprise et de son personnel. Comme le souligne un spécialiste, l’information stratégique filtre sans que l’on en prenne conscience et peut être interceptée par la concurrence. Hors des locaux de l’entreprise il faut tenir sa langue, masquer ses documents, utiliser des écouteurs pour travailler sur un enregistrement ou baisser la luminosité de son écran d’ordinateur, par exemple dans le train ou au restaurant; se méfier des imposteurs lors d’un salon ou d’un séminaire ; et sanctuariser ses données face au risque informatique, notamment les intrusions sans fil.
- Les fuites peuvent aussi résulter du cas plus banal du départ d’un employé s’en allant avec un savoir-faire spécifique ou un processus acquis dans l’entreprise (malgré les clauses de non concurrence). Même si dans la majorité des cas, ceci est à resituer dans le cadre de l’expérience engrangée par l’agent, et n’est pas nécessairement délictuel, il n’en s’agit pas moins d’une fuite d’information, parfois irremplaçable quand seul cet agent avait acquit cette compétence particulière.
- Parfois, cependant, il peut également y avoir atteinte à la propriété intellectuelle de l’entreprise, par exemple, lorsqu’un employé part avec un fichier client qu’il a pourtant lui-même monté (qui, en France, demeure néanmoins la propriété de l’entreprise), ou s’envoie via internet, dans sa boite mail personnelle, un document de travail quelconque (même remarque). À ce propos, il est pourtant à noter, que selon les spécialistes, la plupart des fuites d’informations en entreprise par voie numérique, résultent de simples erreurs et d’imprudences de la part des collaborateurs. Par exemple, l’oubli (assez fréquent) d’un document sensible sur une imprimante. Ces fuites peuvent cependant occasionner aussi un préjudice aux clients de l’entreprise, raison pour laquelle, aux États-Unis, une loi existe qui oblige les entreprises à prévenir leurs clients si elles ont été victimes d’une fuite d’informations.
- Enfin, les entreprises et les professionnels peuvent, comme les particuliers, être l’objet de perquisitions. Certaines professions libérales bénéficient toutefois, en France notamment, de garanties supplémentaires, comme c’est le cas des avocats, des médecins, des notaires et des huissiers. La perquisition de leurs locaux professionnels nécessite la présence d’un magistrat et d’un membre de l’ordre concerné et ceci, dans le strict respect de la protection du secret professionnel. Idem pour les entreprises de presse où la présence d’un magistrat doit garantir que les investigations conduites ne portent pas atteinte au libre exercice de la profession de journaliste, ni ne ralentissent ou n’interdisent la parution.
Source : virtuelnews.com
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