C’est la dernière trouvaille de l’entreprise. Réalisés à base de déchets d’algues, les contenants servent aux semis. Une fois en terre, ils se décomposent tout en nourrissant la plante. Vertueux
Rémy Lucas, le fondateur d’Algopack, est un entrepreneur heureux. L’inventeur du plastique à base d’algues a de bons retours sur ses produits. De plus en plus d’industriels et de designers lui font confiance. Aujourd’hui, on trouve sur le marché des lampes, des montures de lunettes, des protège-cartes, des jouets de plage, réalisés avec son matériau écologique.
Panneaux de signalisation
Le plastique à base d’algues brunes est une innovation mondiale, dont Rémy Lucas a déposé le brevet. Deux produits sont commercialisés, l’Algoblend, mi-plastique et mi-algues, et l’Algopack, 100 % algues. Pour le premier, « nous avançons bien », sourit le chef d’entreprise.
Ad’hoc media, l’un de ses clients nantais, vient d’investir dans une machine qui permet d’imprimer directement sur l’Algoblend. Des panneaux de signalisation fabriqués à partir du matériau breton sont présents aux Floralies de Nantes. On en retrouvera aussi dans les aéroports. Le supermarché E. Leclerc de Bayeux (Calvados) est intéressé, quant à lui, par des jetons de chariots pour les courses.
Encore plus vertueuse pour l’environnement, la dernière trouvaille de la PME, développée en partenariat avec un laboratoire de recherche breton : des petits pots horticoles pour les semis, réalisés à base de déchets d’algues récupérés chez des industriels. « On les transforme et on en fait des granules. Il faut peu d’énergie lors du processus et nous n’utilisons pas d’adjuvants chimiques », précise Rémy Lucas.
Une fois en terre, les contenants se décomposent à la même vitesse que des gobelets en tourbe. Le matériau devient alors un engrais pour la croissance de la plante. La société Algoe, basée à Versailles, s’occupe de la distribution de cette nouveauté. « Nous avons déjà des commandes. Nos clients vont du particulier au réseau des jardineries. »
Précision d’importance : « Notre granule est vendu 1 200 € la tonne, au même prix qu’un plastique classique. » La PME, qui n’est encore qu’un petit poucet avec ses deux associés, vient d’embaucher un salarié. Elle va prendre son envol dans les mois à venir. « Nous avons prévu des investissements sur plusieurs années », dévoile Rémy Lucas. D’ici septembre, la capacité de la chaîne pilote va être augmentée.
Puis, viendra « l’étage deux de la fusée. » Pour l’instant installée dans des locaux à La Grassinais, Algopack déménagera dans l’une des zones d’activités de la ville pour passer à la fabrication industrielle. « Dans des délais assez courts », assure son patron.
Auteur : Isabelle LÊ
Source : www.entreprises.ouest-france.fr
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