Prototypage Rapide

L’impression 3D, aussi toxique que l’amiante ?


L’impression 3D porte elle les germes d’un problème de santé majeur ? Une étude universitaire prouve que certains objets imprimés sont toxiques. La question du positionnement de ces pièces toxiques dans les objets 3D et de leur recyclage sont donc ouvertes.

Ce sont des chercheurs de l’Université de Californie Riverside qui ont mené cette étude.  » Ces imprimantes 3D sont comme de minuscules usines dans une boîte  » explique William Grover, assistant professeur de bio-ingénierie au Collège Bourns de l’université.  » Nous avons des règlementations pour faire fonctionner les usines. Et nous n’en mettons jamais dans nos maisons. Pourtant, nous mettons des imprimantes 3D dans nos maisons, aussi facilement que des grille-pain « .

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De gauche à droite, de la résine liquide pour l’impression 3D, une pièce imprimée en 3D réalisée à partir de résine liquide et une pièce traitée avec de la lumière ultraviolette.

Les chercheurs ont constaté que les pièces réalisées avec les imprimantes utilisant du plastique fondu et de la résine liquide (à la façon de Terminator) sont toxiques pour les embryons de poisson zèbre, les pièces réalisées avec du liquide étant les plus toxiques. Les chercheurs ont également mis au point un traitement post-impression facile à mettre en place, à base de lumière ultraviolette, qui réduit la toxicité des pièces façonnées de cette manière.

Traitement ultraviolet pour réduire la toxicité

William Grover a commencé son étude il y a environ un an, après avoir acheté une imprimante 3D pour son laboratoire. Shirin Mesbah Oskui, une étudiant de la structure, développe alors des outils pour l’étude des embryons de poisson zèbre. Et utilise donc l’imprimante 3D pour créer ses outils. Le constat est sans appel : les pièces crées avec l’imprimante 3D sont toxiques au point de tuer les embryons de poisson zèbre positionnés à proximité. Suite à ces observations, Oskui et Grover ont alors décidé de tester la toxicité des objets imprimés à partir des deux types d’imprimantes 3D. Leurs résultats sont décrits dans un document intitulé  » Assessing and Reducing the Toxicity of 3D-Printed Parts  » (L’évaluation et la réduction de la toxicité des pièces imprimé en 3D), publiée sur Environmental Science and Technology Letters.

Shirin Mesbah Oskui a utilisé deux imprimantes 3D vendues dans le commerce, une imprimante Dimension Elite réalisée par Stratasys, qui utilise du plastique fondu pour construire des pièces. L’autre imprimante, Form 1+ est une imprimante stéréo lithographique produite par Formlabs, qui utilise de la résine liquide pour faire des pièces 3D. Elle a utilisé chaque imprimante pour créer des pièces en forme de disque de 2,5 centimètres de diamètre, et les a mis au contact des embryons de poisson zèbre. La moitié des embryons exposés aux pièces réalisées avec de la résine liquide sont morts au bout de trois jours et la presque totalité au bout de sept jours. Les quelques embryons qui ont néanmoins éclot avaient par ailleurs des anomalies du développement. Shirin Mesbah Oskui a également étudié des procédés pour réduire la toxicité de l’imprimante à résine liquide. Elle a découvert que l’exposition des pièces réalisées à la lumière ultraviolette pendant une heure réduit la toxicité.

Quel recyclage pour les objets 3D toxiques ?

Les conclusions des chercheurs portent sur la nécessité de mettre en place une règlementation liée aux matériaux utilisés pour créer des pièces d’impression 3D. Des questions se posent également sur le recyclage des pièces et des matériaux utilisés pour l’impression 3D, tant solide que liquide.

« Beaucoup de gens, moi y compris, sont très enthousiastes à propos de l’impression 3D » mentionne  William Grover. « Mais nous devons vraiment prendre un peu de recul et poser la question de la sécurité des matériaux utilisés ».

Cette étude est publiée alors que le marché comme la popularité de l’impression 3D est en plein essor. Le marché de l’impression 3D est passé de 288 millions de dollars en 2012 à 2,5 milliards de dollars en 2013 et devrait être de 16,2 milliards de dollars en 2018, affirme un rapport de Canalys. La dangerosité des matériaux utilisés pour l’impression 3D augmente également du fait que cette pénètre de plus en plus dans les petites entreprises et les domiciles, baisse des prix aidant. Les imprimantes 3D qui utilisent du plastique fondu coûtent 200 dollars, et l’imprimante qui façonne des pièces à partir de liquide coûte moins de 3000 dollars.

Auteur : Guillaume Serries

Source : www.zdnet.fr

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