La Foire de Paris vient de fermer ses portes. L’occasion comme tous les ans de voir des inventions de toutes sortes et des inventeurs de tous niveaux. Certains prétendent révolutionner le monde alors qu’ils ne font que suivre l’air du temps mais d’autres ont une démarche très humble en apportant tout simplement une solution à un problème qu’ils ont effectivement vécu. Et en général cette solution est efficace, pas très chère, évidente après coup. Ce sont évidemment ces inventeurs-là que nous préférons chez Invention-Europe.
Parmi nos coups de cœur 2017, le numéro 1 revient à Philippe Perrein qui a trouvé une alternative aux grandes bâches en plastique noir qu’on voit un peu partout dans nos campagnes, lestées la plupart du temps par un amoncellement de pneus usagés. A la place de la bâche, il constitue une sorte de croûte protectrice d’origine 100 % naturelle. On vous avait prévenu que ce n’était pas de la « French Tech » et qu’il n’irait pas au C.E.S. de Las Vegas mais ça marche et ça répond à un besoin… ce qui est la définition d’une bonne invention.
Un test grandeur nature effectué dans une exploitation de Darnieulles le 26 septembre dernier a permis de bien comparer les efficacités respectives de la bâche plastique et de « SIL.P.P ». L’agriculteur prépare un mélange pâteux composé à 80 % d’une algue riche en minéraux et en oligoéléments, le lithotamne (aussi appelé lithothame). En une heure, la pompe (habituellement utilisée sur des chantiers de BTP) a recouvert les 40m² du silo d’une « bouillie » qui va sécher et le protéger des intempéries. « Elle est étanche et résiste à la pluie, au soleil et au froid » selon l’inventeur. Et la veille, on avait protégé deux autres silos de façon traditionnelle, c’est à dire avec des bâches en plastique lestées de pneus. Un travail qui a nécessité cinq heures pour huit hommes.
L’économie de temps et de fatigue n’est pas tout. D’abord, le fait de supprimer les pneus usagés permet d’éliminer autant de micro-réserves d’eaux stagnantes dont on sait qu’elles favorisent la prolifération des moustiques et des maladies qu’ils transportent. Ensuite, la carapace protectrice n’a pas besoin d’être soulevée ou retirée au fur et à mesure de l’utilisation du fourrage : celui-ci est chargé de façon classique et les morceaux de « croûte » qui viennent avec s’y mélangeront et l’enrichiront en constituant un complément alimentaire pour le bétail. Que dire de plus ? Il est bien rare qu’une invention n’ait que des avantages sur la solution antérieure et nous nous faisons un malin plaisir sur ce site de dénoncer cet inévitable « petit truc qui coince ». Mais là, il n’y a rien à dire à part bravo et bonne chance.
Sur la photo ci-dessus, on voit à gauche la méthode classique (pneus et bâche plastique) et à droite la couverture comestible.
Ce produit sera commercialisé prochainement par le distributeur « HADN » installé à Saint-Amé (03 29 61 21 12)