L’article ci-dessous (paru dans la Tribune) explique en détail comment faire : regrouper un vidéoprojecteur et un vélo d’appartement, choisir un nom avec « éo », « éa » ou « oo » dedans, dire qu’on y a mis de l’intelligence artificielle et louer un stand au CES de Las Vegas…
La société angevine Cottos Médical a mis au point un cycle connecté en réalité virtuelle qui permet de lutter contre la perte d’autonomie des résidents des maisons de retraite.
« Quand je pédale, je suis admirée par les autres. Ça fait plaisir. Quand ils me regardent, je suis fière et je pédale plus fort ! », témoigne Françoise, 70 ans, résidente d’un foyer-logement où la startup angevine Cottos Médical a installé son Cycléo, un vélo d’appartement connecté en réalité virtuelle. Lancé il y a dix-huit mois, l’appareil équipe une cinquantaine d’Ehpad et de maisons de retraite. Depuis, Françoise, Raymond, Madeleine et les autres ont parcouru plus de 20.000 kilomètres et participent à des challenges interétablissements.
Des courses par équipe, en quatre étapes, dont chacune est ponctuée par un goûter. « Le vainqueur final reçoit une coupe. C’est ludique, motivant et valorisant pour les résidents et le personnel. On a fait venir la presse et, pour une fois, on parle des Ehpad de façon positive », raconte Benjamin Cosse, président et cofondateur de Cottos Médical.
L’aventure débute fin 2010. Michel Pohrel, alors directeur d’un Ehpad, se désole de constater que des personnes souffrant de troubles cognitifs sont contraintes de rester enfermées dans un espace restreint. Une privation de liberté qui affecte leur autonomie et leur goût à la vie. L’idée germe alors de créer une balade virtuelle dans le confort et la sécurité, avec une ergonomie adaptée aux personnes âgées.
Un actionnariat de choc, composé de trentenaires et de sexagénaires, se mobilise : le directeur d’un Ehpad, le patron d’une PME industrielle, le PDG d’une société d’images de synthèse, une entrepreneuse autodidacte de l’hôtellerie-restauration, l’ingénieur spécialisé en réalité virtuelle et intelligence artificielle Benjamin Cosse, et AM Valor, filiale de valorisation de l’École nationale supérieure des arts et métiers (Paris Tech). Cottos Médical voit le jour en 2014 à Avrillé, dans la périphérie angevine. Entre 2016 et 2017, la startup lève un million d’euros en plusieurs tours de table pour financer la commercialisation de son vélo connecté Cycléo, via notamment le fonds Anjou amorçage et des business angels.
Concrètement, les balades durent de cinq à quinze minutes (1,5 à 2 km) et mobilisent résidents et accompagnants. Assis confortablement, guidon en main, le résident sélectionne la balade de son choix (en montagne, au bord de la mer, dans un village, à la campagne ou sur un pédalo). Le paysage défile sur grand écran. Le guidon et les freins sont réactifs, les difficultés sont choisies selon le profil moteur et cognitif de la personne. « Grâce à l’intelligence artificielle, on peut faire varier les virages, les côtes, les saisons, avec de la neige en hiver, des fleurs au printemps… Le virtuel permet aussi d’atténuer les tremblements », explique l’expert en réalité virtuelle. Le Cycléo devrait à l’avenir reproduire les sensations du vent et des odeurs.
La R & D souhaite aussi interconnecter les établissements. Même si l’appareil ne se revendique pas comme un dispositif médical, les CHU de Caen et de Nantes ont lancé des essais cliniques pour mesurer l’impact physique et psychosocial de ces balades. Des personnes apathiques se seraient remises à l’activité physique. « J’ai encore un bon coup de pédale ! » savoure satisfait, Raymond, 86 ans. À l’achat ou en location, le Cycléo revient entre 20.000 et 25.000 euros. Cottos Médical espère toucher 4% à 5 % des 13.000 établis sements français potentiellement concernés en 2020. Et réaliser un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros dès 2019, avec une centaine de sites. La startup compte aussi sur le CES de Las Vegas pour tenter de convaincre des distributeurs étrangers d’enfourcher le Cycléo.
Excellent à espérer se développer rapidement. Il y aura bientôt la queue devant cet appareil. Plusieurs seraient bienvenus et les maisons de retraite se feront une nouvelle bonne réputation pour nos aînés qui le méritent bien.
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Bonjour Nahan,
Avant l’article (tiré de la Tribune) nous avons ajouté un paragraphe de présentation en caractères un peu visibles. Si vous l’avez lu, vous avez dû voir qu’il était très ironique. Nous avons publié ça (et avec ce titre là) pour nous moquer de cette mode du « tech washing » qui permet de vendre hors de prix des produits qui n’ont rien de révolutionnaire.
Mais si vous êtes emballés par un vélo au prix d’une voiture, tant mieux pour eux, nous sommes dans un monde libre !
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J’ai vu pour le principe et surtout le résultat, pas pour le prix
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Bonjour,
ce que je retiens de cet article, c’est qu’un produit est né de plusieurs facteurs favorables.
Tout d’abord, il répond à un vrai besoin dans les EHPAD où nos anciens s’ennuient et font de moins en moins d’effort. Et on sait l’importance de maintenir une activité pour rester en forme. Si en plus c’est fun, tant mieux.
Ensuite , le projet s’est développé grâce à une équipe multidisciplinaire et le soutient de financeurs. Ce qui illustre le fait que l’on innove rarement seul.
Enfin le projet a démarré en 2010 ce qui traduit une belle persévérance de l’équipe.
Après, c’est vrai que l’on peut discuter du prix… mais je pense que la valeur est là et que le produit répond à un vrai besoin. Bonne chance à Cycleo !
A bientôt,
Laurent Cachalou du blog Innover-Malin
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