Afrique / L’Oapi veut renforcer le soutien aux innovations


Une concertation régionale pour renforcer le fonds mis en place s’est ouverte mardi à Douala.

L’Afrique ne manque ni d’inventivité, ni de créativité, reconnaît-on. Oui, mais après ?

Quelques bonnes idées, une découverte pertinente, une innovation technologique révolutionnaire sont-ils à la mesure des enjeux du développement du continent s’ils en restent à leur seule phase conceptuelle ?

L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) a compris que non, au moment où elle a mis en place en 2000, le Fonds d’aide à la promotion de l’invention et de l’innovation (Fapi).

L’objectif de ce fonds étant d’améliorer le niveau d’exploitation des inventions brevetées à l’Oapi en soutenant son industrialisation et sa commercialisation. Et partant, de créer des petites et moyennes entreprises, des industries ou même des entreprises artisanales, vecteurs d’emplois et de croissance. Pour renforcer les capacités d’intervention du Fapi, les représentants des 16 pays membres de l’Oapi se sont retrouvés pendant trois jours à Douala, pour réfléchir aux voies et moyens de pallier aux faiblesses notées. La cérémonie d’ouverture de cette concertation a été présidée mardi dernier par Charles Sale, ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique, par ailleurs président en exercice du conseil d’administration de l’Oapi.

Les enjeux de ce qui va bien au-delà d’un simple toilettage du Fapi, tous les intervenants les ont rappelés à leur manière, du représentant de Pro-Invest, partenaire du projet, au ministre Sale, en passant par le représentant de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) et le directeur général de l’Oapi, Paulin Edou Edou. C’est de développement qu’il s’agit. L’essor technologique dont est créditée l’Asie et qui en est aujourd’hui le principal moteur économique, s’est appuyé sur des recherches déjà existantes, mais exploitées industriellement à bon escient.

L’Afrique a, de ce point de vue, un train de retard.  » La protection d’une invention n’est pas une fin en soi. Encore faut-il pouvoir l’exploiter pour faire progresser la société « , a rappelé le Dg de l’Oapi. A cet égard, le Fapi dans sa configuration de départ avait une marge restreinte. La surface financière devant favoriser l’exploitation des œuvres brevetées étant faible par rapport au niveau des projets viables dans les 16 pays membres, l’Oapi n’a pour l’instant pu faire fonctionner qu’un seul des trois guichets prévus dans le cadre du fonds.

Au-delà donc du modèle de fonctionnement qu’il faudra repenser, la concertation de Douala se doit surtout de prospecter les voies de partenariats avec les grandes institutions financières extérieures capables de faire augmenter les capacités d’intervention du Fapi. En contrepartie, et c’est l’une des interpellations de Charles Sale dans son discours, les inventeurs qui solliciteront l’aide du fonds devront présenter des projets à la pertinence et à l’intérêt avérés, ce qui n’est, à l’heure actuelle, pas souvent le cas. Un dossier délicat donc pour Paulin Edou Edou, tout juste promu Dg de l’Oapi depuis un peu plus d’un mois.

Auteur : E. E. (Cameroon Tribune)

Source : fr.allafrica.com


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