Chut ! Pour protéger une invention, il faut soit garder le secret (mais c’est difficile), soit, plus sûrement, déposer un brevet. L’institut national de la propriété industrielle conserve ceux qui ont été publiés depuis 1791. Et incite les entreprises à innover.
L’histoire des brevets remonte à 1791. Le 7 janvier, Louis XVI signe une loi présentée par le chevalier Stanislas de Boufflers « relative aux découvertes utiles et aux moyens d’en assurer la propriété à ceux qui seront reconnus en être les auteurs ».
Louis-François Ollivier est le premier à déposer un brevet la même année, celui de la fabrication de la terre noire anglaise. Et puis il y aura Thomas Edison et ses 1 100 brevets, Graham Bell et le brevet américain n° 174465 derrière lequel se cache le téléphone ou, plus récemment, Apple et les 200 brevets déposés rien que pour l’iPhone.
« L’Institut national de la propriété industrielle est bien connu pour le dépôt de brevets. Aujourd’hui, nous voulons dire que la propriété industrielle doit permettre aux entreprises de gagner dans un match mondial », insiste Cécile Hugo, la directrice régionale de l’INPI. « Les entreprises gagnent à innover. Pour gagner des parts de marché, bien sûr, mais aussi pour gagner en crédibilité, en assurance pour des partenariats… Les chiffres d’affaires des entreprises qui innovent peuvent progresser de 30 % en trois ans et leur capacité de financement augmenter de 39 %. » Gaëlle Guns est juriste chez Décathlon, chargée de la propriété industrielle. Le groupe dépose désormais une quarantaine de brevets chaque année.
Jusqu’en 1995, c’était au maximum cinq par an. La donne a changé depuis que le centre de recherche et développement a été créé en 1997 et que les séances de créativité sont légion. « Le dépôt de brevet est une question de valorisation et d’image. C’est d’abord montrer que la société est innovante. C’est aussi gêner des concurrents qui vont perdre du temps dans l’analyse de nos brevets. » Quand on invente, on est parfois copié. La tente 2 secondes de Décathlon l’a été. Elle est brevetée. Le recours à la justice est donc possible. « Il y a des procédures en cours. Mais c’est souvent assez long. Les dirigeants doivent être convaincus que la démarche est utile et rentable. » Les retombées économiques d’un brevet sont en effet rarement immédiates. Mais pour Cécile Hugo, elles sont là. « Le brevet est une stratégie et un investissement sur le long terme. »
Sur Internet : www.inpi.fr
Auteur : VALÉRIE SAUVAGE
Source : www.lavoixeco.com
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