Article de presse

Inde / Les toilettes « écolo » qui sauvent des vies


Dans un pays où la pénurie de sanitaires est préoccupante, l’ONG de Bindeshwar Pathak, Sulabh, a mis en place 1,2 million de toilettes à faible consommation d’eau. Dans un entretien à l’AFP, le médecin explique que près de trois Indiens sur quatre, soit plus de 700 millions d’habitants, n’ont pas accès à des installations sanitaires de base et souffrent d’un manque d’hygiène qui entraîne la mort d’un demi-million de personnes chaque année. Sulabh a jeté les bases d’un partenariat avec une quinzaine de pays, la plupart en Afrique, afin de montrer ce qu’il est possible de faire en matière d’installations sanitaires.

C’est dans les années 70 que le docteur Pathak a eu l’idée de lancer son organisation humanitaire, Sulabh. Grâce à son projet de toilettes « écolo », des dizaines de milliers de « ramasseurs d’excréments », pour la plupart des Indiens de la caste des intouchables, ne sont plus obligés de nettoyer les excréments des autres à mains nues. Une tâche insalubre qui, chaque année, provoque la mort de plusieurs milliers de personnes en Inde, principalement du choléra. Les femmes dans les zones rurales sont également touchées. Par pudeur, elles font leurs besoins la nuit en plein air et sont souvent victimes de morsures de serpents.

Respect de l’environnement

Aujourd’hui, plus d’un million d’installations sanitaires de ce type ont étés mises en place. Si ces latrines estampillées Sulabh ont permis de sauver un grand nombre de vies ces quarante dernières années, elles présentent également l’avantage de soulager l’environnement, souligne leur inventeur. « Elles ne nécessitent qu’1 à 1,5 litres d’eau pour tirer la chasse, au lieu de 10 normalement », précise Bindeshwar Pathak, ce qui permet l’économie « de milliards de litres d’eau » chaque année.

De plus, selon un système simple et ingénieux, ces installations transforment les matières fécales en engrais pour l’agriculture. Les déchets sont en effet disposés alternativement dans deux puits. Une fois le premier puits rempli, au bout de quatre années, la famille utilise le second, pour une durée identique, période pendant laquelle les déchets du premier se convertissent naturellement en un compost riche.

Un prix adapté aux revenus de chacun

Adossé aux revenus de l’acheteur par souci de justice sociale, le coût des toilettes individuelles de Bindeshwar Pathak n’excède pas 15 dollars (10,5 euros) pour les plus démunis. Les plus fortunés, devront, eux, débourser 1 000 dollars (700 euros). Jusqu’à présent, Sulabh a installé plus d’1,2 million de toilettes de ce type chez des particuliers, ainsi que 7 500 sanitaires publics. L’accès à ces derniers ne coûte qu’un dollar pour un mois. Un mois pendant lequel « vous pouvez aller aux toilettes, prendre un bain ou boire de l’eau » potable, explique l’inventeur, qui ajoute que « les intouchables y ont accès gratuitement, tout comme les femmes et les enfants. »

Bientôt sur le continent africain ?

Les inventions de Bindeshwar Pathak ont déjà été exportées au Bhoutan et en Afghanistan, à Kaboul. Sulabh a par ailleurs jeté les bases d’un partenariat avec une quinzaine de pays, la plupart en Afrique, afin de montrer ce qu’il est possible de faire en matière d’installations sanitaires.

Le prix de l’Eau, remis par l’Institut international de l’eau de Stockholm, récompense chaque année depuis 1991 une initiative contribuant à préserver les ressources en eau, à améliorer la santé des habitants de la planète et à protéger les écosystèmes.

Source : AFP

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