Les mesures de Sarkozy pour sauver l’industrie


Nicolas Sarkozy a décrété hier la mobilisation générale pour enrayer le déclin de l’industrie française, menacée par la crise, en détaillant à Marignane une série de mesures renforçant les prérogatives de l’État notamment dans les entreprises publiques.

Un constat préoccupant. Les effectifs de l’industrie sont tombés à 3,316 millions de salariés fin 2009, contre 5,3 millions en 1980.

La part du secteur manufacturier dans la valeur ajoutée produite par la France est tombée de 22 % en 1999 à environ 16 % en 2008, alors que la moyenne dans les pays de la zone euro s’établit à 22,4 % et qu’elle est de 30 % en Allemagne.

Depuis 2007, la balance commerciale de l’industrie française est devenue négative. 2009 aura été une année noire pour la production industrielle française, qui a chuté de 11,9 % par rapport à 2008. 196.100 emplois industriels ont été détruits en 2009.

Au premier rang des accusés de cette « désindustrialisation », Nicolas Sarkozy a sévèrement étrillé les 35 heures, qui ont selon lui « tué l’industrie française ». Il a également mis en cause « les charges sociales françaises » et le manque d’innovation ou d’investissement des entreprises.

Les mesures proposées.

Le gouvernement s’est fixé l’objectif d’augmenter la production industrielle du pays en volume de 25 % (hors secteur de l’énergie) et de « pérenniser » les effectifs industriels, qui ont reculé de plus d’un demi-million d’emplois depuis 2000.

Une « conférence nationale de l’industrie » sera par ailleurs créée et chargée, en premier lieu, de proposer en septembre des « mesures concrètes d’allégement et de simplification » de la réglementation.

Nicolas Sarkozy a également annoncé la création d’un fonds d’investissement public sur les brevets industriels, doté de 100 millions d’euros , pour rattraper le retard de la France dans un domaine crucial pour l’industrie, en valorisant les inventions des PME françaises.

Mais surtout, l’État va renforcer son rôle dans la définition de la stratégie des entreprises publiques en y nommant des administrateurs supplémentaires issus du ministère de l’Industrie.

Combien ça va coûter ?

Cette nouvelle politique industrielle sera financée par l’État dans le cadre du grand emprunt. En plus des 5,5 milliards d’euros déjà alloués aux entreprises innovantes, aux transports et à l’espace, 500 millions d’euros de prêts bonifiés « verts » seront versés aux entreprises qui investissent pour produire propre, a-t-il confirmé.

En outre, 300 millions d’euros financeront la « structuration des filières » industrielles et 200 autres millions une « prime à la relocalisation » des entreprises en France, a ajouté le chef de l’État.

Auteur : MAGALIE GHU

Source : www.nordeclair.fr


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