Il y avait le plancher chauffant. Il faudra désormais compter aussi avec la « cloison calorifique ». Du moins, c’est ce qu’espère un inventeur, Roland Magnan, qui a déposé un brevet !
L’histoire
« 40 années d’activité dans le chauffage, la plomberie, la climatisation et la tuyauterie. » Autant le dire, l’énergie n’a pas de secret pour Roland Magnan.
Originaire de la région parisienne, il a terminé sa carrière à Nantes en 2002. Il s’est ensuite installé à Pornic pour couler des jours heureux, à la retraite. Mais une idée continuait de lui trotter dans la tête. Et s’il inventait le chauffage par les murs ? « Pour moi, il manquait quelque chose sur le marché. » Le septuagénaire a fini par créer son entreprise en avril 2011 pour vendre « la cloison calorifique », un produit qu’il a breveté.

« Le même principe qu’un plancher chauffant »
« Le principe est le même qu’un plancher chauffant. Elle fonctionne avec un système hydraulique à basse température », décrit Roland Magnan. De l’eau, qui peut être chauffée par différentes sources d’énergie, circule dans un serpentin, placé à l’intérieur d’une structure en mousse de polyuréthane. Ce système hydraulique est invisible, puisqu’intégré dans une cloison en plâtre.
L’homme a déposé un brevet auprès de l’institut national de la protection industrielle en mars 2005 (1). Il n’en est pas à son premier. « J’ai déposé huit brevets dans ma vie, dont un sur des capteurs solaires. » Jusqu’en 2009, il se met en mode « recherche et développement » et monte des prototypes avec un chauffagiste d’Arthon-en-Retz, Jean-Michel Guyot, aujourd’hui à la retraite. « C’est facile d’installation. Avec deux ouvriers, et une journée et demi de travail, on monte 150 m 2 de plancher chauffant. On installe des cloisons calorifiques dans trois pavillons en une journée. » Il n’empêche, un installateur-chauffagiste qui voudrait monter ces cloisons calorifiques devra suivre une journée de formation avec Roland Magnan et signer un cahier des charges. « J’ai sécurisé le produit au maximum. » Cinq installateurs seraient intéressés dans le secteur de Pornic.
34 prototypes en marche
À ce jour, 34 prototypes fonctionnent déjà chez sept particuliers à Pornic, Arthon-en-Retz, Saint-Hilaire-de-Chaléons, Vue, Crossac. « J’ai fait un suivi de toutes ces installations pendant une année. Le système est viable. Je n’ai eu aucun retour d’insatisfaction », explique Roland Magnan. La mousse de polyuréthane provient d’une entreprise de Challans et les composants sont assemblés par Inseretz.
D’autres types de cloisons chauffantes doivent également voir le jour en France. Une entreprise toulousaine expérimente par exemple une solution de cloison chauffante au milieu d’un mur en briques en terre crue. Des particuliers en bricolent aussi. Mais à ce jour, aucun industriel ne s’est intéressé au brevet de Roland. « J’ai essayé de le vendre, mais ils attendent du chiffre ! »
Dans le détail, cette cloison peut mesurer de 0,70 m à 2,50 m de haut et 1,20 m de large. « Quand il fait moins 5° à l’extérieur, la température moyenne du fluide est de 45° pour une température de 26° dans la pièce. » Au niveau des tarifs, une cloison calorifique de 1,90 m de haut coûte 252 € hors taxe ; de 1,50 m, 232 €. À l’installation, c’est donc plus cher que la pose de radiateur, mais à l’usage, cela consommerait plus de 30 % d’énergie en moins, selon Roland Magnan. Autre intérêt : l’été, la cloison peut aussi rafraîchir l’atmosphère, en remplaçant l’eau chaude par de l’eau froide.
Roland Magnan. 25, rue de la Bossarzerie 44210 Pornic. Tél. : 09 75 46 60 59. 06 61 86 53 55. E-mail : rolland.magnan@wanadoo.fr
(1) Le dépôt du brevet lui a coûté 850 €. Chaque année, il faut également payer une redevance.
Auteur : Nadine BOURSIER
Source : www.ouest-france.fr
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