Si l’on en croit les gazettes, le panthéon des inventeurs compte un membre de plus : Steve Jobs.
Le patron d’Apple, qui vient de tirer définitivement sa révérence, serait parti rejoindre une auguste assemblée où se presseraient des hommes comme Johannes Gutenberg, Léonard de Vinci, Nicéphore Niépce ou encore Thomas Edison.
Et c’est vrai qu’à l’image de ses prestigieux prédécesseurs, le patron d’Apple aura marqué son époque. Tout comme la machine à imprimer de Gutenberg, les automates de Vinci, la photographie de Niépce ou l’ampoule électrique d’Edison, il a, grâce à ses produits, été l’instigateur de rupture sociétale forte. Ses Macintosh (1984), ses iPod (2001), ses iPhone (2007) et ses iPad (2010) ont changé la manière de travailler et de s’informer de millions de personnes.
Ce qui intrigue en revanche dans cette saga, c’est que l’on ne peut porter au crédit de Jobs aucune innovation technologique majeure. Il n’inventa pas l’ordinateur personnel (ce fut plutôt IBM en 1975), il ne conçut pas le premier baladeur MP3 (ce fut le coréen Mpman en 1997), pas plus qu’il ne pût pas revendiquer la paternité des smartphones (ce fut encore IBM) ou des tablettes numériques (une idée de Xerox).
Mérite-il alors la place que lui offre l’opinion publique dans ce panthéon des inventeurs ? Sans doute. S’il n’avait aucun talent pour accoucher d’une technologie, nul autre avant lui n’avait eu le souci de la rendre facile d’accès.
Dans un monde de plus en plus complexe, cette quête de simplicité est une vertu. Et rien que pour elle, Steve Jobs a sa place aux côtés de Johannes, Léonard, Nicéphore, Thomas et les autres.
Auteur : Thibaut de Jaegher
Source : www.usinenouvelle.com
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