Cabinet spécialiste de la propriété industrielle, créé il y a quatorze ans à Aix-en-Provence, Omnipat SAS a assis sa réputation sur la compétence de ses associés fondateurs et le sérieux de ses prestations. La société aixoise axe son offre de services sur la protection de l’innovation dans les technologies de pointe et envisage de diversifier ses activités dans les années à venir.
Décryptage.
En France, dans le secteur des cabinets de conseils en propriété industrielle, avoir son siège social en Province et des ambitions de développement à l’échelle nationale demeurent un pari osé.
Pourtant, depuis sa création il y a maintenant quatorze ans, Omnipat SAS a réussi à s’imposer comme un acteur important du marché, en raison de sa spécialisation dans la protection des inventions dans les secteurs de l’électronique, de la microélectronique, de l’informatique, du traitement du signal, des technologies et applications associées (cartes à puce, transactions bancaires, téléphonie mobile…). Le cabinet basé à Aix-en-Provence possède aujourd’hui des bureaux à Paris (Saint-Cloud) et Grenoble et comporte en sus de son service « Brevets », un service « Marques, Dessins et Modèles » chargé de la protection des signes distinctifs et du design industriel.
La filiale Omnipat MDM (Marques, Dessins et Modèles) a pour sa part été fondée en 2008 à Marseille. « Cette filiale a été créée pour offrir nos services à une clientèle différente de celle des brevets, dans des secteurs comme celui de la mode, du textile, de la bijouterie ou des sociétés de production audiovisuelles », confie Patricia Bismuth, conseil en propriété industrielle et dirigeante d’Omnipat MDM. « Cela nous a permis de capter des enseignes prestigieuses telles qu’American Vintage ou Ginette NY ». Omnipat MDM bénéficie bien entendu de l’image de marque d’Omnipat SAS ainsi que de sa plateforme administrative très pointue.
Les États-Unis, 1er marché mondial des dépôts de brevets
La clientèle d’Omnipat se compose principalement d’entreprises de dimension internationale du secteur des hautes technologies. « Notre clientèle attend que nous protégions son innovation sur de nombreux marchés étrangers, ce qui nous a conduit à nous doter d’un département administratif très bien organisé tout en conservant une dimension humaine, pour un service de qualité. Notre activité d’extension des brevets dans de nombreux États nous a permis d’engager ou de former du personnel administratif hautement qualifié et de consolider notre offre sur l’international : Europe, États-Unis, Chine, Japon, Corée du Sud, Brésil, Inde, Australie… », explique André Marchand, fondateur et Président d’Omnipat. «Le marché américain des dépôts de brevets demeurant le premier au monde, nous apportons un soin tout particulier à la rédaction des brevets dans la perspective de leur extension sur ce territoire : plusieurs de nos collaborateurs ingénieurs sont d’origine américaine ou ont séjourné plusieurs années aux États-Unis, ont de bonnes connaissances en droit américain, et sont parfaitement bilingues français – anglais ». Cette attention n’est pas le fruit du hasard : alors que le brevet américain a des effets juridiques dans les 50 États que comporte ce territoire, le brevet européen pose problème car il n’est pas communautaire. En effet, après sa délivrance, ce brevet se subdivise par processus de validation et donc, du point de vue juridique, perd son unicité, donnant naissance à des brevets « euronationaux ». « Pour la valorisation du portefeuille de brevets par l’action en contrefaçon, la clientèle préfère donc généralement gérer un seul contentieux en contrefaçon sur le marché américain qu’une multiplicité de contentieux nationaux européens », précise André Marchand.
Le principal point fort d’Omnipat demeure toutefois son expertise dans sa spécialité technologique, et des méthodes de travail éprouvées et voulues par son fondateur. « J’ai fait travailler autrefois des cabinets en propriété industrielle, j’ai été leur client, j’ai aussi été inventeur. À la création d’Omnipat, j’avais une idée précise du service que je voulais offrir en termes de conseil et de rédaction de brevets, en particulier en ce qui concerne l’adéquation entre l’invention protégée par le brevet et l’invention exploitée par le client, ayant constaté de nombreuses dérives lorsque je gérais un portefeuille de brevets dans l’industrie. Ce problème est lié, à mon avis, à des circuits de communication insuffisants entre le conseil et l’entreprise, au fur et à mesure que les demandes de brevets, soumises à l’examen de brevetabilité devant les Offices, font l’objet d’amendements en réponse aux objections émises par les examinateurs. Au final, il n’est pas rare que la protection conférée par le brevet soit différente de ce que le client voulait initialement protéger. Le rôle du conseil est donc également de recaler sans cesse le processus d’amendement sur les besoins réels de protection du client, ce qui nécessite d’être très présent au sein de l’entreprise », indique André Marchand.
Un profil de conseils seniors indépendants
Ce credo se retrouve au sein d’Omnipat qui base sa stratégie de développement sur un service de proximité avec une implication forte dans la vie de l’entreprise cliente et pas un simple conseil externe. Cabinet à taille humaine, Omnipat privilégie l’embauche de seniors et attache un grand soin à la formation de ses juniors pour maintenir une qualité de service jugée haut de gamme. Après une période probatoire, les seniors recrutés sont promus au rang d’associés, le système de salariat n’étant pas jugé adapté au fonctionnement d’Omnipat. « Afin de maintenir l’axe directeur du Cabinet, à savoir la qualité de service et des compétences affirmées, le Cabinet s’est développé au gré des opportunités d’association représentant une réelle plus-value, en recrutant des associé(e)s spécialistes et spécialisés, passionnés, créatifs, à l’esprit ouvert… Privilégier le « non-salariat » est une option managériale basée sur un point de vue rationnel : capacité à gérer son activité au quotidien, à moyen et long terme avec une grande autonomie, capacité à prévoir et anticiper en permanence, réactivité, rythme et horaires fluctuants, toutes ces contraintes qui font difficilement coïncider l’exercice de la profession avec le mode salarial. » précise André Marchand.
La croissance régulière du chiffre d’affaires d’Omnipat s’explique aussi par son profil atypique qui lui permet se rendre indispensable à ses clients. La crise financière internationale ? Les clients considérant la protection de l’innovation comme un investissement pérenne, ils n’ont pas réellement taillé dans ce budget-là depuis 2008. L’adoption du protocole de Londres ? Les grands cabinets qui disposaient de services internes de traduction ont dû procéder à des licenciements massifs mais Omnipat, disposant de collaborateurs bilingues et faisant appel à des traducteurs extérieurs, n’a pas eu à modifier sa stratégie en la matière.
Breveter des inventions de plus en plus abstraites
« Nous sommes en relation directe avec le client et nous sommes impliqués techniquement », affirme Bruno de Roquemaurel, dirigeant du bureau de Saint-Cloud et associé chez Omnipat depuis 2005. Cette spécificité paraît essentielle dans la mesure où le cabinet est amené à traiter des questions de protection d’inventions de plus en plus complexes : il est difficile de faire entrer dans le « moule » des brevets des inventions qui, il y a quelques années de cela, n’auraient tout simplement pas été brevetables. Par exemple, les inventions mathématiques de type contre-mesures dans le domaine bancaire sont d’autant plus compliquées à breveter qu’elles relèvent davantage de la théorie mathématique que de la pratique. Une certaine créativité est donc nécessaire pour repousser les limites d’un brevet quand il s’agit de protéger des inventions toujours plus abstraites. « Mais lorsque nous parvenons à les décrire comme des procédés techniques, ces inventions deviennent brevetables », se réjouit Jean Jacques de Jong, dirigeant du bureau de Grenoble et associé chez Omnipat depuis l’année dernière. « Nous sommes donc dans un secteur créatif confinant presque à la recherche fondamentale dans le domaine technico-juridique, pour repousser sans cesse les limites de ce qu’il est possible de breveter ou non ».
Tous les associés qualifiés en matière de brevets ont une expérience d’ingénieurs en entreprise et aiment à challenger leurs clients, leur apporter de nouvelles exigences, se poser en « sculpteurs d’idées », selon André Marchand, qui précise ce qu’il entend par ce terme : « les inventions que les ingénieurs nous soumettent sont parfois à l’état brut, c’est-à-dire présentées sous forme de modes de réalisation ou d’applications qui comportent de nombreuses spécificités appelées « limitations » dans notre langage juridique, et impropres à être protégées en l’état au risque d’obtenir une protection très réduite. Dans l’exercice de notre mission de conseil, nous nous accordons une grande liberté de décision et une large marge de créativité pour mettre en lumière les fonctions essentielles qui sous-tendent les inventions. Ce travail d’approfondissement imposé par les aspects juridiques du brevet peut aussi porter des fruits au plan technique, et conduire l’inventeur à envisager d’autres modes de réalisation que celui qu’il nous avait initialement présenté comme étant « l’invention », de sorte que nous devenons aussi, parfois, de purs conseillers techniques. Dans d’autres cas au contraire, l’invention nous est présentée sous la forme d’une « idée » impropre à être brevetée en l’état. Nous apportons alors notre savoir-faire pour conférer à l’invention un caractère plus concret, plus technique, ou définir le ou les modes de réalisation que le brevet doit obligatoirement décrire ».
Une stratégie de conseil impliquée dans la vie des entreprises
Au final, Omnipat ne se cantonne donc pas à la simple rédaction de brevets et étend ses services au conseil en matière de stratégie et de technologie, en s’impliquant étroitement dans le développement des sociétés clientes et en participant aux réunions de travail internes ou aux réunions de direction « pour acquérir une vision stratégique des marchés tant au plan technologique qu’économique, nécessaire à la conduite d’une politique de protection de l’innovation cohérente et efficace », précise André Marchand.
Il en va de même pour les marques au sein de la filiale Omnipat MDM. « Je possède une expérience de quatre ans au tribunal de grande instance de Marseille, j’interviens également en tant qu’expert à la Maison de la Mode à Marseille et dans deux Masters PI à l’Université de droit d’Aix-en-Provence », précise Patricia Bismuth. Cette expérience permet à Omnipat MDM d’offrir une expertise forte pour tout ce qui relève du contentieux, de l’administration, du dépôt de marques et des stratégies de développement à l’étranger.
Quelle diversification pour demain ?
Dans les années à venir, Omnipat SAS devrait donc chercher à se développer par la diversification vers de nouveaux secteurs technologiques, comme l’indique André Marchand : « Nous sommes aujourd’hui prêts à accueillir d’autres conseils indépendants, tout aussi convaincus que le conseil en propriété industrielle est source de valeur, tant pour des individus que pour des entreprises. Le cabinet recherche notamment de nouveaux partenaires à travers la France et les autres pays européens dans les domaines de la chimie, de la biologie, des biotechnologies, et de la pharmacie ».
De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet suivant : www.omnipat.fr
Auteur : Alexandre T. Analis
Source : www.actu-cci.com
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