Blaise Pascal : philosophe, mathématicien… et inventeur du transport en commun

Une idée révolutionnaire au cœur du XVIIᵉ siècle

En 1662, dans un Paris grouillant de vie et de désordre, Blaise Pascal imagine un système inédit : des carrosses publics circulant à horaires réguliers, accessibles à tous pour cinq sols. Ce service, soutenu par Louis XIV, devient le premier transport en commun urbain au monde.

Pascal fonde une société avec plusieurs aristocrates, dont le duc de Roannez, et lance cinq lignes desservant les principaux quartiers de Paris. Les véhicules, tirés par des chevaux, embarquent huit passagers et s’arrêtent sur demande — une logique qui préfigure nos bus modernes.

Un philosophe en avance sur son temps

Connu pour ses travaux en mathématiques, en physique et en théologie, Pascal ne se contente pas de penser : il agit. Son invention des carrosses à cinq sols n’est pas un caprice technique, mais une réponse sociale :

• Faciliter les déplacements des Parisiens
• Offrir une alternative aux fiacres coûteux
• Améliorer la sécurité et la fluidité urbaine

Il voulait que tous les citoyens, y compris les plus modestes, puissent se déplacer dignement. Une vision égalitaire… vite contrariée par le Parlement de Paris, qui exclut les soldats, laquais et gens de bras du service.

Une modernité trop précoce

Malgré un démarrage prometteur, le projet s’essouffle :

• Restrictions sociales imposées par les élites
• Hausse du tarif à six sols
• Résistance de la noblesse à partager l’espace avec le peuple

Pascal meurt en août 1662, quelques mois après le lancement. Le service décline et disparaît en 1677. Il faudra attendre 1828 pour que l’idée ressuscite à Paris sous forme d’omnibus.

En conclusion : Un penseur qui roulait loin devant

Blaise Pascal n’a pas seulement inventé une machine à calculer ou formulé des pensées philosophiques profondes. Il a aussi posé les bases d’une mobilité urbaine partagée, bien avant que la société ne soit prête à l’adopter.

Son projet de transport en commun était un acte de philosophie appliquée, une tentative de rendre la ville plus juste, plus accessible, plus humaine.

Et comme souvent avec les génies : il avait plusieurs siècles d’avance.