Prix de l’inventeur européen, le palmarès 2011


L’office européen des brevets récompense chaque année des innovateurs au parcours exemplaire. A la découverte des lauréats.

Organisés depuis 2006 par l’Office européen des brevets, en collaboration avec la Commission européenne, le pays qui préside l’Union européenne et, cette année, en partenariat avec « Les Echos », ces prix honorifiques – aucune récompense financière n’est attribuée -distinguent cinq inventeurs dans cinq catégories : œuvre d’une vie, industrie, PME, recherche et pays non européen. Les lauréats ont été désignés par un jury indépendant, présidé par Jerzy Buzek, président du Parlement européen, où siégeait également Thierry Sueur, vice-président propriété intellectuelle et affaires internationales d’Air Liquide.

Voici le palmarès.

Œuvre d’une vie Per-Ingvar Branemark (Suède)

En 1952, la Suédoise Per-Ingvar Branemark entend parler d’une expérience réalisée à l’université de Cambridge d’implantation de titane dans le tissu souple d’une oreille de lapin. Per-Ingvar Branemark conduit ses propres travaux et constate que le titane implanté dans les tissus humains ne provoque aucun rejet. En 1965, elle réalise une première implantation dentaire en titane sur un patient humain. En 1978, après l’approbation par les autorités suédoises de l’utilisation clinique de sa méthode, elle crée Nobel Biocare, qui détient 35 % du marché des implants dentaires et réalise 576,6 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2010. Ce procédé est répandu pour l’implantation de prothèses ancrées sur les os, en chirurgie maxillo-faciale et, aujourd’hui, pour les membres jambes et bras.

Industrie Ann Lambrechts, Bekaert (Belgique)

Au sein de la société belge Bekaert, Ann Lambrechts a développé, en 2000, une technique de fabrication du béton, qui remplace les armatures traditionnelles par l’ajout de fibres d’acier. Cette technologie améliore la résistance à la rupture de 32 %, réduit les coûts de construction et apporte une solution technique aux architectures audacieuses. Commercialisé sous la marque Bramix, ce procédé a notamment été utilisé pour la construction du tunnel du Gothard en Suisse et le siège de la télévision d’Etat chinoise (CCTV), à Pékin. Bekaert réalise un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros et Ann Lambrechts dirige désormais la R&D de l’entreprise.

PME Jens Dall Bentzen, Dall Energy Aps (Danemark)

Mieux valoriser la biomasse pour produire de la chaleur et de l’électricté. Jens Dall Bentzen et sa société Dall Energy commercialisent un four qui accepte les biocarburants ayant un taux d’humidité de 60 % au maximum ; il est plus économique et plus écologique, avec des émissions de gaz à effet de serre réduites. Après avoir construit une installation pilote de 2 mégawatts, Dall Energy a mis en service en mars une centrale thermique de 8 mégawatts sur l’île de Funen, au Danemark. Selon l’Agence internationale de l’Energie, la part de la biomasse dans la production mondiale d’électricité devrait représenter de 3 %, aujourd’hui, à 5 % d’ici à 2050.

Recherche Christine Van Broeckhoven, Vlaams Interuniversitair Instituut voor Biotechnologie (Belgique)

Identifier les gènes des maladies dégénératives, dont la maladie d’Alzheimer, celle de Parkinson ou le trouble bipolaire, tel est l’apport de Christine Van Broeckhoven, chercheur à l’Institut flamand de biotechnologie en Belgique. Chacun des gènes et des protéines qu’elle et son équipe ont identifiés constitue une cible potentielle pour d’éventuels nouveaux traitements. Mais la principale affection concernée est la maladie d’Alzheimer. En 2006, 27 millions de personnes étaient atteintes de cette pathologie dans le monde. Un chiffre qui devrait croître fortement dans les prochaines années, pour atteindre 85 millions de personnes touchées par la maladie en 2050.

Pays non européens Ashok Gadgil et Vikas Garud (états-Unis – Inde)

Une simple lampe de 40 watts traite 1.000 litres d’eau par heure. C’est le procédé de désinfection de l’eau par ultraviolets mis au point par Ashok Gadgil et Vikas Garud. Baptisée « UV Waterworks », la technologie a été lancée sur le marché en 1996 par la société Water Health. Peu encombrant, de la taille d’un four à micro-ondes, et économique, 16 litres d’eau à la minute pour 0,01 euro, ce procédé alimente en eau propre plus de 2 millions de personnes dans le monde.

Auteur : Yves Vilagines

Source : www.lesechos.fr


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