Le créateur du Thé de Bordeaux vient de gagner son procès. Il récupère ses droits sur sa création qu’une autre société avait copiée.
Abdelhadi Darouiche affiche aujourd’hui un large sourire après plusieurs années d’inquiétude. L’inventeur du Thé de Bordeaux vient de gagner en appel, le procès qu’il avait engagé à l’encontre d’une concurrente, Stéphanie Coste, ayant copié sa création. Un véritable bras de fer juridique qui aura duré trois ans. « La justice m’a finalement donné raison et je vais enfin pouvoir récupérer mes droits sur mon invention », se rassure-t-il. Sa recette de thé ? Il n’en livrera pas les secrets. La formule a été élaborée en 2002 dans son petit laboratoire de la Bastide, à partir de thé noir, de feuilles de vigne et de pépins de raisins.
Ce Bordelais d’origine marocaine avait alors déposé son invention auprès de l’Institut national de propriété intellectuelle (Inpi) par le biais d’une enveloppe Soleau à 15 euros, un système qui permet aux créateurs de signifier leurs inventions. « Je me suis rendu compte que cette enveloppe ne donnait aucun droit exclusif sur les créations, contrairement au dépôt d’une marque auprès de l’Inpi… », explique-t-il.
Préjudice financier
Peu après avoir inscrit son exploitation commerciale au registre du commerce en 2007, Abdelhadi Darouiche apprend avec stupéfaction que sa marque a été déposée par une autre personne… « J’ai découvert qu’une de mes premières clientes m’avait copié et qu’elle avait déposé la marque « Thé de Bordeaux » afin de prouver son droit exclusif sur la création. Contrairement à moi, cette femme issue d’une famille de notables Bordelais avait les moyens financiers de le faire ». C’est ce qu’a retenu son avocat, le ténor du barreau, Me Gilbert Collard, lors de l’audience en première instance. Dans cette affaire, il avait, entre autres, plaidé « un acte de spoliation d’une riche sur un pauvre ».
En juin 2010, à l’issue de cette même audience au tribunal de grande instance de Bordeaux, les juges avaient donné raison à Abdelhadi Darouiche. Et considéré que Stéphanie Coste avait déposé la marque d’un produit déjà commercialisé, ce qui portait un préjudice financier à son inventeur. Cette décision vient d’être confirmée par la cour d’appel de Bordeaux. Stéphanie Coste gérante de la société Thé de Bordeaux dispose d’un délai d’un mois pour cesser l’usage du nom Thé de Bordeaux. Reste à savoir si cette dernière va se pourvoir en cassation. Contactée par nos soins à plusieurs reprises, son avocate n’était pas joignable.
Si Abdelhadi Darouiche se dit aujourd’hui satisfait de cette décision de justice, il semblerait qu’il ne soit pas au bout de ses peines. « Mon ancien attaché commercial a décidé aussi de me concurrencer en lançant un thé aux feuilles de vignes et je compte engager une nouvelle procédure », avance-t-il. Un thé bordelais décidément très convoité… Et une affaire à suivre.
Auteur : Caroline Campagne
Source : www.sudouest.fr
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