La moto qui se relève toute seule

A mi-chemin entre auto et moto, cet engin électrique cumule les avantages d’un deux-roues avec la sécurité d’une voiture. Sans béquille ni vitesse, tous les deux-roues … tombent. Tous ? Non, une start-up américaine a imaginé un système qui permet à une moto de rester «debout» à l’arrêt, Pour Lit Motors, c’est le véhicule urbain du futur. La forme de l’engin, baptisé C-1, rappelle en effet de curieux véhicules apparus ces derniers temps. On peut y reconnaître une Renault Twizy ou une Smera de Lumeneo, mais avec seulement deux roues.

Une prouesse rendue possible grâce à deux gros gyroscopes installés sous le plancher. De quoi s’agit-il ? Ce sont de gros disques qui, en tournant, s’opposent en permanence aux forces tendant à faire chuter le véhicule. Le principe peut être expérimenté chez soi avec une simple roue de vélo, que l’on tient à bout de bras par le moyeu, et que l’on fait tourner le plus vite possible. Plus la rotation est rapide, plus il est difficile de maintenir la roue inclinée sur le côté. C’est que le mouvement de rotation s’oppose au déplacement latéral et tend à ramener la roue à la verticale. Adapté à un véhicule comme le C-1, ce dispositif d’auto-équilibrage semble si efficace qu’en cas de collision avec une voiture, la moto s’incline puis se remet bien droite sur ses deux roues à la façon d’un Culbuto. Dans la vie de tous les jours, elle peut enchaîner les virages en s’inclinant jusqu’à un angle de 45° sans que son pilote ait à intervenir pour équilibrer la machine, comme il devrait le faire sur un deux-roues classique.

Convaincant sur le papier, le système a une limite dans la réalité : les gyroscopes et l’électronique qui les contrôle ont besoin d’électricité pour fonctionner. Que se passe-t-il en cas de panne ? «Le C-1 dispose de redondances, c’est-à-dire que tous les systèmes critiques sont doublés ou triplés, explique Ryan James, un dirigeant de Lit Motors. De plus, une sorte de béquille se déploie automatiquement en cas de panne de tous les systèmes. » Un appendice qui sert aussi à maintenir le C-1 quand il est garé. L’engin, encore au stade de prototype, devrait coûter cher s’il est commercialisé. «Les premiers véhicules seront livrés fin 2014 aux États-Unis, au prix de 24 000 dollars [19 700 €], prévoit Ryan James. La production à plus grande échelle (les livraisons en Europe devraient suivre de près celles aux États-Unis) devrait faire passer le prix sous la barre des 16 000 dollars.»

liens: litmotors.com/lit-news et www.dailymotion.com/video/xd6kcf_le-gyroscope_creation

LA TROISIÈME ROUE

La méthode la plus efficace pour taire tenir un deux-roues en équilibre est… de lui rajouter une roue. Depuis 2006, Piaggio produit ainsi des scooters à trois roues. Le gain en termes de sécurité est tel que ces tricycles connaissent un grand succès commercial. D’autres fabricants tels que Quadro ou Peugeot ont donc suivi. Le concept repose sur un train avant composé de deux roues et d’une suspension articulée qui rend les roues indépendantes l’une par rapport à l’autre. Le scooter peut donc s’incliner dans les virages. En revanche, lorsqu’on bloque l’articulation à l’arrêt, il reste droit.

Auteur : Olivier Hertel

Source : sciencesetavenir.nouvelobs.com