Rosa, le robot de Bertin Nahum, équipe une trentaine d’hôpitaux dans le monde.
Bertin Nahum, inventeur du robot chirurgical Rosa
En 2012, une revue canadienne l’avait sacré « 4e entrepreneur high-tech le plus révolutionnaire au monde », derrière Steve Jobs, feu le papa de l’iPhone, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et James Cameron, dieu vivant des effets spéciaux. A la tête de la société Medtech basée à Montpellier (Hérault), le Français Bertin Nahum est l’inventeur du robot chirurgical Rosa qui donne un précieux coup de main aux chirurgiens en les guidant au millimètre près lors d’interventions au niveau du cerveau et, depuis peu, de la colonne vertébrale. Sa machine, qui comptabilise 2 000 opérations, équipe une trentaine d’hôpitaux dans le monde, dont 8 CHU (Grenoble, Nantes, Strasbourg…) de l’Hexagone.
En quoi Rosa a-t-il fait progresser la chirurgie ?
BERTIN NAHUM. Grâce à sa précision, il a sécurisé et clarifié le geste du chirurgien. C’est comme un GPS dans une voiture, il vous indique le chemin à suivre, il apporte ainsi un gain de contrôle sur l’acte chirurgical. Il évite les dégâts collatéraux, il fiabilise. Il s’inscrit dans une tendance très forte, celle de la chirurgie dite mini-invasive avec une incision minimale. Pour le patient, ce sont des douleurs postopératoires réduites, un temps de récupération plus rapide et, sur le plan esthétique, une cicatrice plus petite.
Y a-t-il des opérations et des organes interdits aux robots ?
Non. A terme, il n’y aura pas de limites. Aujourd’hui, c’est encore le début de l’aventure de la robotique chirurgicale. Les sociétés sont très spécialisées, dans la chirurgie du cerveau, de la colonne vertébrale, du genou ou de l’abdomen. A l’avenir, il y aura d’autres entreprises qui se créeront et qui se concentreront sur d’autres organes.
A quoi ressembleront les robots de demain ?
Des solutions technologiques vont se développer pour opérer via les orifices naturels comme les oreilles ou le nez. L’autre tendance, c’est d’arriver à des incisions toujours plus petites. De trois trous au minimum, l’un pour faire passer la caméra, les deux autres pour les instruments, on passera à un seul. L’étape ultime consistera à opérer sans avoir besoin de procéder à une incision en délivrant de l’énergie, des champs électriques.
La machine pourra-t-elle un jour remplacer le chirurgien ?
J’ai du mal à imaginer de mon vivant une machine complètement autonome. La chirurgie aura toujours besoin de l’expertise d’un chirurgien capable, en temps réel, de s’adapter aux réactions du patient. Les chirurgiens ont de très beaux jours devant eux !
Propos recueillis par Vincent Mongaillard
Source : www.leparisien.fr