Prototypage Rapide

HP veut pousser l’impression 3D dans les usines


Le groupe américain développe une technologie présentée comme dix fois plus rapide que celles de ses concurrents. Il vise autant les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile que de la santé.

Faire rentrer l’impression 3D dans les usines. C’est aujourd’hui l’objectif d’HP Inc., le pôle PC et imprimantes d’HP, devenu indépendant à l’automne. Après les États-Unis en mai, le groupe a présenté mardi en Europe ses premières imprimantes 3D à l’occasion du salon In(3D)Dustry de Barcelone. Des machines d’environ 700 kg capables de produire des pièces thermoplastiques en trois dimensions avec une vitesse jusqu’à 10 fois supérieure à celle des techniques existantes, pour un coût deux fois moindre, assure HP.

Alors que les deux leaders de l’impression 3D, Stratasys et 3D Systems, connaissent de sérieuses difficultés, HP arrive avec la volonté d’aller au-delà du marché de la fabrication des prototypes, évalué aujourd’hui à 5 milliards de dollars. Le groupe entend proposer une solution économiquement viable, pour la production de séries allant jusqu’à plusieurs milliers de pièces. « Nous allons cibler les marchés de l’aéronautique, de l’automobile, des biens de consommation et de la santé », explique Scott Schiller, vice-président en charge du développement du marché de l’impression 3D chez HP Inc. Le tout afin de réaliser le rêve des promoteurs d’Industrie 4.0 : produire des pièces à la demande à un coût acceptable.

Gain de temps

L’idée de base de la technologie HP est de pulvériser très finement un agent chimique sur de la poudre plastique afin d’abaisser sa température de fusion en des points précis, puis de balayer l’ensemble avec une source de chaleur pour transformer la poudre traitée en une couche solide. Un gain de temps conséquent par rapport à une fusion réalisée point par point par laser, affirme HP. La technologie permet aussi de modifier la couleur, la texture ou la conductivité électrique d’une pièce via la pulvérisation d’agents chimiques spécifiques.

Le fonctionnement de l’imprimante 3D de HP (en anglais)

Projet confidentiel

Le procédé a été conçu dans le centre de R&D de Barcelone, où un groupe d’ingénieurs a travaillé sur le concept à partir de 2012. Fin 2014, HP a dévoilé ses ambitions, sans commercialiser de produits. Mais le groupe, qui travaille avec Jabil, Nike et BMW sur le sujet, a mis en place une « dark room « , un espace de visite confidentiel, dans lequel il a présenté le concept, puis des prototypes aux industriels intéressés. « Du coup, un certain nombre d’entreprises ont reporté leur projet d’achat pour nous attendre « , assure Ramon Pastor, directeur général de l’activité impression 3D chez HP Inc.

Rompre avec la culture « Nespresso »

Pour séduire le marché, HP a aussi rompu avec la culture « Nespresso  » qui caractérise son activité imprimantes jet d’encre. Dans le cas de la 3D, la marge n’est pas réalisée avec les poudres de plastiques mais avec la machine, vendue à un prix minimum de 130.000 dollars. « Ce sont nos partenaires qui fixent les prix de leur poudre. Nous nous contentons de la certifier « , explique Ramon Pastor.

Le groupe travaille notamment avec les chimistes Arkema, BASF et Evonik, avec l’idée d’étendre la gamme de poudres de plastique disponibles. Aux yeux d’HP Inc., la création d’un écosystème sur le modèle de l’App Store est une étape indispensable au succès de la technologie.

Auteur : Emmanuel Grasland

Source : www.lesechos.fr

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