À l’ère où la technologie évolue à une vitesse fulgurante et où l’innovation est le moteur de la compétitivité, il devient crucial de repenser les modes de valorisation des inventions. L’Open Invention se présente comme une solution audacieuse pour libérer des idées trop souvent confinées dans des tiroirs et redéfinir les relations entre inventeurs, PME/PMI et recherche publique.
Libérer les inventions oubliées
Trop souvent, des idées brillantes restent non exploitées pour des raisons économiques, politiques ou parce que leur rentabilité immédiate n’est pas démontrée. Le modèle de l’Open Invention vise à :
- Donner une seconde vie aux inventions : Permettre aux inventeurs de partager leurs idées, souvent restées sur le papier, afin qu’elles puissent être exploitées et améliorées.
- Éviter l’enfermement des savoirs : En rendant ces inventions accessibles, on ouvre la porte à des développements ultérieurs qui pourront bénéficier à toute la société.
Cette approche encourage la diffusion des innovations et lutte contre le gaspillage des idées en garantissant qu’aucun projet ne soit laissé de côté faute de ressources financières ou d’intérêt immédiat.
Une base de données collaborative pour PME/PMI
Pour les petites et moyennes entreprises, l’accès à une base de données centralisée d’inventions est un véritable levier d’innovation. Un tel référentiel permettrait :
- Une utilisation légitime et sécurisée : Les PME/PMI pourraient intégrer ces innovations dans leurs produits ou services tout en respectant l’originalité de chaque idée.
- La lutte contre le plagiat : L’obligation d’attribuer le nom de l’inventeur sur chaque utilisation des inventions dissuaderait les pratiques malhonnêtes et garantirait une reconnaissance minimale indispensable.
- L’optimisation des ressources : Au lieu de réinventer la roue, les entreprises bénéficieraient d’un socle technologique éprouvé, sur lequel elles pourraient bâtir des innovations adaptées à leur marché.
Ce système offrirait non seulement une sécurité juridique pour les inventeurs, mais aussi une assise solide pour ceux qui souhaitent innover sans craindre les écueils du plagiat.
Brevetage sous conditions : Une arme contre le conflit d’intérêts
L’un des aspects les plus novateurs de l’Open Invention est l’idée de permettre aux PME/PMI de brevetter des évolutions ou des adaptations d’inventions présentes dans la base, mais sous conditions strictes. Ce mécanisme pourrait s’articuler autour de plusieurs éléments clés :
- Attribution obligatoire
Chaque dépôt de brevet résultant d’une amélioration devra impérativement mentionner l’inventeur initial. Ce système de gratitude officielle renforce le lien entre l’idée originale et ses évolutions. - Clauses de partage ou compensation
L’entreprise qui dépose le brevet pourrait être amenée à reverser une part des bénéfices à une entité commune ou à verser une compensation à l’inventeur, garantissant ainsi une forme de redevance éthique. - Protection de l’innovation collective
En établissant un cadre légal clair, on s’assure que ni l’innovation originale ni ses dérivés ne soient monopolisés de manière abusive. Ce modèle favorise un échange équitable entre la valorisation de l’idée et la liberté d’innovation privée.
Ce compromis permet de préserver l’esprit collaboratif tout en donnant aux entreprises l’incitation financière nécessaire pour investir dans la recherche et le développement.
Intégrer la recherche publique : Une synergie complémentaire
L’Open Invention ne se limite pas au monde privé. Il se nourrit également des avancées de la recherche publique. Par exemple, des projets comme « France Brevet » ont démontré combien il est possible d’optimiser l’économie de la recherche publique en valorisant des inventions souvent laissées de côté. L’intégration de ces résultats au sein d’une base collaborative présente plusieurs avantages :
- Valorisation des découvertes académiques : Les travaux de recherche, largement financés par l’État, peuvent ainsi trouver une application concrète dans l’industrie, tout en donnant de la visibilité aux chercheurs.
- Un pont entre public et privé : Plutôt que de créer une concurrence, cette approche facilite un partenariat gagnant-gagnant, où les innovations publiques renforcent la compétitivité des PME/PMI.
- Un impact économique élargi : En diffusant les inventions issues de la recherche, on stimule l’innovation à l’échelle nationale, maximisant l’impact des financements publics sur le développement technologique.
L’ouverture de ces innovations permet d’enrichir l’écosystème dans son ensemble et de donner à chacun les moyens de contribuer à une économie réellement collaborative.
Conclusion
L’Open Invention représente un modèle hybride alliant liberté et protection : il permet de rendre accessibles des inventions essentielles tout en protégeant et en valorisant le travail des inventeurs grâce à des mécanismes tels que le brevetage sous conditions. En intégrant à la fois les apports du secteur privé et les résultats de la recherche publique, ce système offre un terrain fertile pour l’innovation collaborative et éthique.
Ce projet, en plus de lutter contre le plagiat, inaugure une nouvelle ère où l’innovation ne se mesure pas uniquement en profits, mais aussi en partage, reconnaissance et contribution collective. Un véritable levier pour stimuler une économie d’innovation ouverte, solidaire et respectueuse des talents.
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