Article de presse

Un PDG démissionne pour créer un vélo que l’on s’arrache


David Weiner était l’un des dirigeants d’un cabinet de conseils en logiciels, avec 285 employés sous sa responsabilité quand, en début d’année dernière, il décida de quitter ce poste, pourtant enviable pour un homme de 34 ans. Il a conçu un tout nouveau vélo qui ne nécessite aucun entretien et dont les pneus sont quasi increvables. Après une brillante campagne Kickstarter, ses deux-roues sans dérailleur, ni câble de frein, ni chaîne mais avec des pneus increvables séduisent les clients urbains.

Ce que ne savaient pas ceux qui le croyaient fou, c’est que David Weiner préparait ce projet depuis des années. A l’époque, encore consultant en logiciel, il avait élaboré le business plan d’une entreprise de vélo. Il n’a parlé de son projet à personne, sachant à quel point il était chanceux d’avoir un bon salaire dans un climat économique difficile.

L’idée d’un business de vélos lui est venue quand il était adolescent. Il travaillait comme mécanicien pour deux magasins de vélos, ajustant des plateaux de vitesse et réparant des pneus crevés. Son travail a fini par le passionner et c’est de cette passion qu’est né son rêve de posséder sa propre affaire. Cette idée fixe ne l’a jamais quitté, même quand il est parti à Manhattan travailler dans l’informatique. Se servant de son vélo tous les jours pour se déplacer en ville, il est resté au courant des problèmes souvent décriés par les cyclistes : chaines défectueuses, pneus crevés, vulnérabilité des antivols. « Le vélo haut de gamme a beaucoup évolué », commente-t-il, « mais ceux qui n’utilisent leur vélo qu’occasionnellement ont été délaissés ». C’est là que David Weiner a décelé une opportunité.

Il a alors démissionné et fondé la start-up « Priority Bicycles » dont il est désormais propriétaire et PDG. David Weiner n’a pas perdu de temps. Devenu sans emploi, il est immédiatement parti en vadrouille dans les rues de Manhattan pour faire des recherches : prendre de photos de vélos qui avaient été modifiés d’une quelconque façon, en notant la nature et le coût de la modification. Il s’est rendu compte que s’il incorporait directement ces caractéristiques au vélo lors de sa construction, cela plairait aux cyclistes souhaitant aller d’un point A à un point B à moindre coût.

David Weiner s’est efforcé d’imaginer les profils des clients à conquérir : l’étudiant qui va en cours, le citadin qui va au yoga ou faire ses courses et l’actif-occupé qui souhaite faire de l’exercice le weekend. Bien trop souvent, ajoute le PDG de Priority, ces gens découvrent que leur vélo nécessite une réparation au moment où ils le sortent pour l’utiliser. « L’objectif de Priority est d’assurer que cela n’arrive pas ».

Tout cycliste vous le dira, les quatre parties d’un vélo qui sont le plus sujettes à des problèmes sont les vitesses, les freins, les pneus et la chaine. David Weiner a conçu un système à trois vitesses qui ne nécessite aucun mouvement de pièces séparées. Les freins s’enclenchent à l’aide d’un simple pédalage en arrière et n’ont donc pas besoin de câble. Les pneus, qui ressemblent plus à du plastique qu’à du caoutchouc, sont quant à eux quasiment increvables, du moins dans le cadre d’un usage classique. Ces caractéristiques réduisent considérablement les chances d’avoir besoin d’une réparation.

Toutefois, l’atout majeur de Priority, c’est de se passer d’une chaîne. D’autres entreprises avaient déjà créé des vélos sans chaine auparavant mais il s’agissait toujours de vélos haut de gamme destinés à des cyclistes chevronnés. David Weiner a trouvé un fournisseur disposé à travailler avec lui sur un modèle solide et économique.

La plupart des cyclistes urbains remplacent les attaches rapides – qui permettent de retirer les pneus et la selle du cadre du vélo par une petite action de levier – par des boulons. Une modification qui revient à 50 dollars lorsqu’elle est effectuée à la vente. David Weiner a décidé d’incorporer cette caractéristique à tous les vélos dès leur fabrication. Il leur ajoute aussi le porte-bidon et la béquille que de nombreux cyclistes finissent par ajouter et qui représentent souvent un coût supplémentaire en magasin.

La campagne Kickstarter de Priority, lancée en juillet 2014, avait un objectif de 30 000 dollars. Celui-ci fut atteint en quelques heures. Là encore, tout était question de préparation, les succès sur Kickstarter reposant en général sur trois points : une vidéo réalisée par des professionnels, une communication réactive et un prototype fonctionnel à montrer au grand public.

A la fin des trente jours de campagne, Priority avait amassé 555 286 dollars. Chaque utilisateur ayant donné 350 dollars s’est vu promettre un vélo lors de la première expédition. Depuis la clôture de la campagne Kickstarter, le plein tarif de 399 dollars s’applique. Priority semble par la même occasion avoir attiré l’attention de quelques grands de l’industrie cycliste. Le PDG démissionnaire n’était vraiment pas fou.

D’après cet article du Business Insider

Traducteur : JMD

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