Patrick Hélias est l’inventeur du Potagéco qui permet de cultiver un jardin dans sa pièce de vie. Le produit est expérimenté au foyer Kerozal des Genêts d’or à Taulé. Reportage.
Yves-Marie Bannier et Jean-Pierre Louboutin, les co-gérants de la société brestoise Plus jeune la vie, commercialisent le Potagéco.
La conception est proche de celle d’un bureau. Au centre du meuble, un emplacement a été prévu pour un fauteuil ou une chaise.
Deux tiroirs se trouvent à portée de main sur la droite. À gauche, un aquarium encastré abrite des poissons rouges.
Enfin, un lopin de terre est aménagé sur le plan de travail. Voilà pour la description du Potagéco. Particularité : ce petit jardin peut fonctionner de manière autonome.
Les tiroirs ne servent pas de rangement mais de composteur qui produit du terreau et des vers de terre. Ces derniers sont donnés aux poissons. Autres originalités : l’arrosage du jardin se fait de manière automatique. Le surplus d’eau tombe dans l’aquarium.
En voici une démonstration en vidéo :
Depuis un mois, le prototype du Potagéco est installé dans la pièce de vie du foyer Kerozal à Taulé, près de Morlaix. Dans cette structure, les Genêts d’or accueillent des adultes handicapés.
Engouement
Une dizaine de résidents s’occupe de l’entretien des fleurs et des plantes aromatiques. « Cette action collective a engendré des échanges au sein du groupe et avec d’autres résidents. Le fait de produire quelque chose a également permis de créer une dynamique », observe Antoine Guyomarc’h, éducateur spécialisé.
Au regard de ce prix assez élevé, ce produit s’adresse davantage aux collectivités ou aux associations qui gèrent des foyers ou des maisons de retraite.
Satisfaction aussi pour Philippe Labat, le directeur du foyer. « Les résidents et l’équipe d’encadrement se sont approprié cet outil. Il répondait aussi à un besoin. Compte tenu de l’engouement, nous projetons d’acquérir un exemplaire du Potagéco. »
Les Genêts d’or devront alors débourser 8 000 euros hors taxe. « Au regard de ce prix assez élevé, ce produit s’adresse davantage aux collectivités ou aux associations qui gèrent des foyers ou des maisons de retraite », indique Jean-Pierre Louboutin.
Avec Yves-Marie Bannier, ils ont fondé en début d’année l’entreprise Plus Jeune la vie à Brest. Cette dernière a en charge la commercialisation du Potagéco.
Le duo d’entrepreneurs a conclu un partenariat avec son inventeur, Patrick Hélias, qui vit à Primelin près de la Pointe du Raz. « Son invention vise à répondre au vieillissement de la population en trouvant une solution pour permettre aux personnes âgées de pouvoir continuer à jardiner chez elle sans sortir de leur domicile », reprend Jean-Pierre Louboutin.
Des perspectives
Le Potagéco est modulable ; la hauteur est réglable pour éviter à l’usager de se baisser. Sa création remonte à 2014 et sa fabrication est assurée à Quimper, précisent Jean-Pierre Louboutin et Yves-Marie Bannier.
Ils l’ont aussi présenté au salon Quai des futurs à Saint-Malo en septembre dernier. « Plusieurs députés ont manifesté de l’intérêt ainsi que le ministère de l’Écologie qui veut mener la lutte contre le gaspillage alimentaire. »
Ces perspectives sont plutôt de bon augure pour la petite entreprise dont l’offre vise l’amélioration des conditions de vie des seniors à leur domicile. « La commercialisation du Potagéco peut devenir notre activité principale. Cela dépendra des retours », conclut Jean-Pierre Louboutin.
Auteur : Matthieu Gain
Source : www.cotebrest.fr