C’est un des médicaments les plus populaires de France… le Synthol. Le lien avec Romorantin ? Son inventeur, Paul-Ernest Roger, né dans la ville en 1872.
Plus de 90 % des Français connaissent le Synthol. Mais quels sont ceux qui peuvent nommer son inventeur et la ville où il est né ? « Ah oui, le Synthol, je connais, mais alors je ne me suis jamais demandé de qui ça provenait ». Comme Fabienne, rencontrée place du Général-de-Gaulle, beaucoup de Romorantinais, ne savent pas que l’inventeur du Synthol est né et a vécu durant toute son enfance à quelques pas de là. Paul-Ernest Roger est tombé dans l’anonymat, victime du succès de son médicament.
Brillant élève au collège rue du Four-à-Chaux
Ce pharmacien est né à Romorantin le 18 mai 1872. Si l’absence de renseignements biographiques précis ne permet pas de retracer fidèlement le parcours de son enfance romorantinaise, certains évoquent la place de la Paix pour situer la maison familiale. Une chose est sûre, son père, Arthur Roger a travaillé comme menuisier ébéniste dans la grande rue de la Varenne, actuellement rue Georges-Clemenceau. Entre 1886 et 1888, Paul-Ernest Roger brille en classe de mathématiques préparatoires puis élémentaires au collège de la rue Four-à-Chaux (à l’emplacement de l’actuelle gendarmerie). Il se marie dans sa ville natale en 1899 avec Marguerite Émilie Ansaloni dont le grand-père, médecin, fut maire de Romorantin de 1878 à 1881.
Mais c’est à Blois que Paul-Ernest Roger s’installe comme pharmacien. Le laboratoire de production du Synthol aurait été installé à Orléans.
Dès 1921, probable date de naissance du produit, le Synthol a tout de suite été considéré comme un médicament miracle. Il est utilisé en compresses, frictions, gargarismes ou pansements. Plus de 90 ans après son invention, les usages n’ont pas changé. « Aussi bien en externe qu’en interne, c’est du tout en un et c’est ce qui plaît », explique une pharmacienne de Romorantin.
Un retour qui fait du bien
Fin juin 2016, le Synthol a fait son grand retour dans les pharmacies après près de deux ans d’absence due à un problème d’approvisionnement d’un des principes actifs. À Romorantin, la pharmacie Combe a passé une commande au début du mois de juillet qui n’est toujours pas arrivée. « On les attend mais c’est vrai que le Synthol est toujours demandé, même lorsqu’il n’était plus en vente ». Et dans les pharmaciesoù on peut le trouver, il se fait discret, de peur de disparaître rapidement. Remède ancestral et familial, le produit qui « fait du bien là où ça fait mal » fait souvent appel aux souvenirs. « L’odeur me rappelle les cataplasmes que je faisais à mes enfants », sourit Fabienne. Une sorte de madeleine de Proust.
Article réalisé avec les recherches de Jackie Germain Chartin et la Sahas.
Synthol addict
C’est un ouf de soulagement qu’ont poussé les inconditionnels du Synthol. Après près de deux ans d’interruption, le Synthol liquide a fait son retour dans les pharmacies cet été. Une page Facebook a même été créée lors de l’arrêt de fabrication du produit miracle. « Synthol Forever » (Synthol pour toujours) regroupe les bons plans des utilisateurs pour trouver du Synthol dans les pharmacies mais aussi des témoignages et des souvenirs. En voici un florilège. « Ce produit était unique, contre la douleur et pour l’hygiène dentaire » ; « En voyage, je ne partais jamais sans un petit pulvé de Synthol » ; « Il m’en reste un dans ma pharmacie et je le garde !!» ou encore « Pitié, rendez-nous notre Synthol ». Reine-Claude a encore un flacon dans ses placards, mais elle se demande si c’est le cas de tous les Romorantinais.
Le chiffre
C’est le nombre en millions d’utilisateurs du produit en France recensé en 2014. Le médicament a réussi à toucher de nombreuses générations, notamment grâce à des spots publicitaires percutants. Des personnalités ont même accepté de se prêter au jeu. Josiane Balasko vantait les mérites du Synthol dans une jungle infestée de moustiques… De quoi être utile aux Solognots !
Auteur : Margaux Rousset
Source : www.lanouvellerepublique.fr