Il a créé la marque Ligreed, qui commercialise un ingénieux système de ligature pour saxophone et clarinette. Une invention qui pourrait bien lui ouvrir les portes d’un marché international.
Ayant déposé les brevets nécessaires, le musicien vise le concours Lépine.
Tous les saxophonistes le savent, placer correctement l’anche de son instrument est un geste délicat. « C’est un réglage au millimètre. Si elle est mal positionnée, le son ne sort pas. Pour les plus jeunes, cela peut être décourageant. » Féru de pédagogie, Jean-Jacques Mure est un professeur attentif.
D’Yssingeaux à Los Angeles
Celui qui enseigne le saxophone au conservatoire du Puy-en-Velay, à Tence, au Monastier-sur-Gazeille et à Yssingeaux est parti d’un simple constat, pour arriver à une idée géniale.
« J’ai inventé cette pince. Il s’agit d’une ligature sur laquelle l’anche vient se fixer, en butée. Ensuite, le réglage fin de la position se fait au moyen d’une vis. La ligature se fixe au bec, tout simplement. »
Simple, mais il fallait y penser ! Avec cette trouvaille, finis les mauvais réglages. « La pièce est en bi-matière plastique. Ce qui permet plus de nuances dans le son qu’avec un équipement traditionnel », poursuit le professeur inventeur. Faciliter le montage, tout en enrichissant le timbre de l’instrument, la preuve que près de deux siècles après son invention, le saxophone peut encore évoluer. Destinée au sax alto, la ligature made in Haute-Loire se décline aussi en version clarinette en si bémol, autre instrument à anche. « À terme, je souhaite étendre la gamme à tous les saxophones et toutes les clarinettes », explique le professeur.
100 % made in France
Confiée à plusieurs sous-traitants, de la Haute-Loire à la Savoie en passant par la Loire, la fabrication de la ligature pince est 100 % française. « J’ai déposé un brevet international. Aujourd’hui, j’ai des contacts en France, en Espagne et au Benelux. » Un marché qui pourrait bientôt prendre de l’ampleur puisque Jean-Jacques Mure rentre tout juste des États-Unis, où il était invité au Namm (National Association of Music Merchants), un des plus importants salons de la musique au monde qui se tient en Californie.
« J’ai d’abord participé au Salon de Francfort, où j’ai rencontré un professionnel japonais intéressé par mon invention. C’est lui qui m’a invité à Los Angeles, car pour s’y rendre il faut être invité. Là-bas, je suis entré en contact avec l’importateur de grandes marques d’instruments à vent comme Buffet Crampon et Selmer. » L’aventure américaine de Jean-Jacques Mure pourrait lui ouvrir les portes du marché national et du Brésil. Avant cela, l’entrepreneur est en quête de musiciens qui pourraient devenir « ambassadeurs de la marque ». « Je recherche également des partenaires financiers pour faire évoluer le projet », explique-t-il. La Région pourrait également octroyer un prêt à l’entreprise. Enfin, Ligreed est classée parmi les « entreprises innovantes », un label qui permet un crédit d’impôt à d’éventuels investisseurs.