Impossible de passer à côté de « Skipping Rocks Lab » ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Cette start-up britannique a lancé un crowdfunding afin de pouvoir introduire sa goutte d’eau comestible au sein du grand public.
Pouvoir ingérer une boisson tout en mangeant son emballage : pas de doute, cela ne peut relever que de l’un de ces rêves très étranges que l’humain s’inflige de temps à autres. Pourtant, c’est une réalité mise au jour par une équipe de jeunes entrepreneurs : Ooho! Après deux années de développement, l’équipe vient de lancer une campagne de financement participatif sur le net. Les trois jeunes entrepreneurs se sentent prêts à introduire leurs billes désaltérantes sur le marché. Pour cela, ils avaient besoin de 400.000 livres sterling.
Présentation vidéo de Ooho!
L’idée germe, à la base, dans l’esprit de trois étudiants du Royale College of Art de Londres. L’invention est relayée par les médias dès 2014, même si des prototypes existent depuis 2013. Depuis lors, le projet a fait du chemin: un des trois étudiants à claqué la porte pour mieux laisser sa place à une autre, la start-up « Skipping Rocks Lab » a été créée, et s’est même faite intégrer par un grand incubateur de start-up londonien, totalement consacré aux technologies vertes. Trois jeunes, trois nationalités : un Français, Pierre-Yves Palsier, co-fondateur ; un Espagnol, Rodrigo García González, le dernier des co-fondateurs ; une Britannique, Lise Honsinger.
Fini, les déchets
Chaque année, en Belgique, 475 kg de déchets sont récoltés par habitant. Dans le nord de l’océan Atlantique, certains vont même jusqu’à parler d’un « septième continent », composé de déchets du monde entier. C’est le cadre dans lequel ces jeunes entrepreneurs se sont donnés pour mission de faire disparaître les déchets d’emballages, au profit de Ooho! « Il s’agit d’une alternative durable aux bouteilles et gobelets. Nous voulons venir à bout du problème de gestion des déchets et réduire l’impact des emballages sur le climat. Notre produit est composé d’extraits d’algues« , explique l’équipe sur la page de leur crowdfunding. »C’est une membrane entièrement biodégradable et tellement naturelle, que l’on peut même la manger ! Notre emballage est même moins cher que le plastique et peut contenir tout sorte de boissons comme de l’eau, des sodas, de l’alcool et même des cosmétiques. »
« C’est une membrane entièrement biodégradable et tellement naturelle, que l’on peut même la manger ! »
Depuis deux ans, la jeune équipe développe sa technique de production mécanique qu’ils veulent innovante. Supportés par l’incubateur « Climate-KIC » basé à l’Imperial College de Londres, ils ont passé les six derniers mois à vendre leurs prototypes dans la capitale britannique et ont récemment signé leur première licence commerciale. »Nous sommes en contact avec des organisateurs d’événements (…) pour tester nos produits sur leurs terrains. On croit vraiment que ce produit peut être la solution aux boissons on-the-go.« Dans la même optique, l’un des objectif de la boîte serait d’abreuver les coureurs du marathon de Londres grâce à leur bulle, et éviter ainsi aux organisateurs d’avoir à ramasser et traiter les bouteilles et gobelets jetés par les sportif après s’être désaltéré.
1 million de dollars en trois jours
La campagne de financement participatif a reçu un soutien étourdissant. En trois, jours, la startup qui projetait de récolter 400.000 livres sterling s’est retrouvée avec un trésor de près d’un million en dollars. Un résultat dont ils se félicitent. Sur leur compte Twitter, ils n’ont d’ailleurs pu que remercier leurs quelque 1.000 investisseurs d’avoir doublé leur objectif. Objectif qui était atteint en seulement 24 heures.
Des 400.000 livres initialement espérés, la moitié devait être dédiée au développement de machines en vue d’une production plus intensive. Grâce à cet argent, ils pensent pouvoir établir les valeurs de leur marque et leur réputation. Pour cela ils se donnent quatre ans. Très ambitieux, leur souhait est clair : devenir un producteur d’emballage aussi important que TetraPak ou Huhtamaki.
Auteur : Maxime Dumoulin – Source : www.lecho.be