Ce chercheur d’origine indienne revendique la paternité de l’e-mail, communément attribuée à l’Américain Ray Tomlinson, décédé le 5 mars dernier.
Le concert de louanges qui a salué la mémoire de l’Américain Ray Tomlinson, considéré comme l’inventeur de l’e-mail et décédé samedi 5 mars, a mis en colère un autre Américain, d’origine indienne celui-là : Shiva Ayyadurai. “Ceux qui inventent des choses méritent de la reconnaissance […], mais je voudrais être clair : je suis l’inventeur de l’e-mail, contrairement à ce que prétendent certains pour des raisons qui les regardent”, explique ce scientifique natif de Bombay, formé au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), dans une tribune publiée par le site d’information indien DailyO.
“A l’occasion de sa disparition, dit-il, je tiens à saluer les innovations dont Ray Tomlinson est à l’origine dans le domaine de la communication en ligne, avec notamment l’invention du signe @, utilisé dans les adresses e-mail.”
Écarté à cause de ses origines ?
Shiva Ayyadurai affirme qu’il est le premier à avoir eu l’idée de “créer un logiciel reproduisant les fonctionnalités” d’un système très simple mis en place autrefois par la Poste américaine, qui consiste à faire circuler “physiquement” une enveloppe sur un lieu de travail pour faire passer des messages entre les collaborateurs. “J’ai appelé mon logiciel ‘EMAIL’, un terme qui n’avait jamais été employé en anglais, et j’ai même reçu le copyright des autorités américaines pour cela”, rappelle-t-il.
C’était en 1978, et Shiva Ayyadurai, qui n’avait alors que 14 ans, était un chercheur pour le moins en avance à l’université de médecine de Newark, dans le New Jersey. Si la paternité de l’e-mail lui a été volée, prétend-il, c’est parce qu’il a la peau foncée et qu’il appartenait à une caste inférieure en Inde. “C’est l’employeur de Tomlinson, le groupe de défense Raytheon, qui a réécrit l’histoire”, selon lui. “Ce n’est pas par vanité […] que je veux faire éclater la vérité, se défend-il, mais simplement pour que la reconnaissance aille à qui de droit.”
Source : www.courrierinternational.com