Les Européens sont de moins en moins nombreux à acheter des produits de contrefaçons ou à télécharger illégalement du contenu sur internet, selon un sondage de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle.
Télécharger de la musique ou des films illégalement, acheter sciemment des faux produits, pirater des livres, des jeux vidéo ou assister frauduleusement à des événements sportifs en direct… Toutes ces activités en totale contradiction avec le respect de la propriété intellectuelle sont sur le reculoir en Europe. Tel est le constat dressé par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) à la suite d’un sondage auprès de plus de 25.000 Européens âgés de plus 15 ans dont les résultats sont publiés ce lundi.
Les Européens ont d’abord une assez bonne idée du concept de propriété intellectuelle puisque 80 % d’entre eux – contre 78 % trois ans plus tôt – déclare avoir une « très bonne » et « assez bonne compréhension » du terme. Ensuite, 83 % savent que l’achat de produits de contrefaçons ruine les entreprises et détruit des emplois. Ils sont 71 % à penser que de tels achats illégaux constituent une menace pour leur santé et leur sécurité. Ils sont encore 69 % à penser que ce comportement favorise le travail des enfants et le trafic illégal.

Peu de personnes (5 % contre 7 % en 2017) admettent acheter des contrefaçons. Les jeunes de 15 à 24 ans sont toutefois 10 % à l’admettre, même si ce pourcentage est en nette régression par rapport au sondage de 2017 (17 %).
La qualité de l’offre avant tout
Le piratage en ligne (retransmission d’événements sportifs, films, musique…) se porte encore plutôt bien même s’il régresse. Au total, près d’un Européen sur trois considère qu’il est acceptable d’obtenir illégalement du contenu à partir d’internet si c’est pour son usage personnel. En 2017, ils étaient 37 % à penser comme tel et 43 % en 2013. Résultat, 89 % des personnes interrogées déclarent préférer accéder à du contenu en ligne « chaque fois qu’il existe une option légale abordable ». Ce type d’activité frauduleuse est reconnue par 8 % des sondés contre 10 % trois ans plus tôt. Mais, 23 % des jeunes de 15 à 24 ans passent par du téléchargement illégal.

Près d’une personne sur trois (28 %) juge en effet que l’obtention de contenu en ligne via des sources illégales est acceptable s’il n’y a pas d’alternative légale disponible. Et si le recours à l’illégalité est en recul, la qualité de service joue : plus des trois quarts des sondés (76 %) « admettent que la qualité du contenu offert par les services légaux est meilleure que ce que l’on peut trouver à travers des sources illégales ». Au final, 42 % des personnes interrogées ont payé pour accéder, télécharger ou diffuser du contenu protégé par un droit d’auteur à partir d’un service sur internet. Un chiffre en hausse significative par rapport à 2017 où ils n’étaient que 25 % à le faire ou 2013 où seuls 18 % d’entre eux l’avaient fait.
Interrogés sur ce qui les ferait renoncer à recourir à l’illégalité, les sondés répondent avant tout sur la « disponibilité de contenu abordable provenant de sources légales » (58 %) et, en deuxième position, au risque de sanctions (35 %). Comme quoi, la peur du gendarme n’est pas en tête d’un éventuel changement de comportement.
Auteur : Richard Hiault – Source : www.lesechos.fr