La trottinette électrique est devenue un moyen de locomotion urbain à la mode. Un inventeur vient de créer sa version livraison et librairie ambulante. Le prototype a été usiné à Amboise.

Ce sera la première trottinette électrique de fabrication française capable de déplacer plus de 250 kg. Et le châssis de cet engin révolutionnaire est sorti d’un atelier métallurgique à Amboise, celui d’où sortit, après la guerre, la mythique Facel-Vega !
Khaïl Piérin, auteur d’un conte écologique, avait besoin d’un moyen de transport pour créer une librairie mobile sur les trottoirs de Paris. Un triporteur, c’est bien mais il faut un garage et c’est un moyen de locomotion qui prend de la place.
Une création moderne dans un lieu chargé d’histoire
L’engouement actuel pour la trottinette électrique et la facilité d’utilisation de ces véhicules légers, qui sont considérés comme piéton sur les trottoirs s’ils vont à moins de 6 km/h, ont poussé Khaïl Piérin à créer lui-même un moyen de faire vivre sa librairie mobile avec une trottinette électrique. L’idée a germé et fait son chemin. Le Trottiporteur® est né. La marque a été déposée. Il fallait ensuite passer à la réalisation.
L’inventeur s’est d’abord tourné vers un spécialiste de la création en 3D pour fabriquer un plan, tenant compte des contraintes, notamment du poids supporté par cet engin. Les contacts de Khaïl Piérin à Amboise, où il vient depuis quelques années, sa curiosité de l’histoire et de la littérature, l’ont fait découvrir le passé industriel de la ville et notamment l’usine Prestal.
C’est un des salariés de cette entreprise, Jérôme Heltzle, qui s’est attelé à la tâche pour monter, souder, fabriquer le premier prototype de ce trottiporteur. Il a fallu une dizaine d’heures de travail dans l’atelier pour réaliser cette invention qui sera équipée, dans un second temps, d’un moteur électrique avec des piles lithium et d’une sorte de panier pour les livres.
La start-up du même nom, créée par l’inventeur, espère, à terme, fabriquer un millier de trottiporteurs par an pour les professionnels et le grand public, pour tout type de transport.
Ce prototype, sorti la semaine dernière, est aussi un point final pour l’usine qui a fermé définitivement ses portes quelques heures après. Or, c’est un lieu mythique de l’histoire de la mobilité française puisque les voitures Facel-Vega sont sorties des presses de l’endroit entre 1954 et 1965. Et l’histoire propose quelquefois des raccourcis étonnants.
Khaïl Piérin, amateur de livres, veut créer une librairie mobile. Et la littérature est liée à l’histoire de cette voiture. Le nom Vega fut suggéré par l’écrivain Pierre Daninos à son frère qui créa la marque. Et c’est malheureusement dans la Facel-Vega de Michel Gallimard que le monde de la littérature a perdu un de ses dignes représentants, Albert Camus, mort dans un accident le 4 janvier 1960. Six décennies plus tard, c’est un petit véhicule à deux roues qui termine l’histoire… ou en commence une autre !
Pour plus d’information : www.trottiporteur.fr
Auteur : Ivan ROULLET – Source : www.lanouvellerepublique.fr