MON ŒIL Flippant ou utile ? L’invention d’un professeur de Pittsburgh permet d’identifier un individu situé à plusieurs mètres de vous…
Marios Savvides, un professeur de l’Université de Carnegie Mellon, a mis au point une technologie capable d’identifier une personne à plusieurs mètres de distance aussi précisément qu’avec ses empreintes digitales.
Ce dispositif de reconnaissance d’iris longue portée est le premier du genre selon son concepteur. Il repose sur le fait que, comme nos empreintes digitales, nos iris sont uniques. Mais là où l’identification digitale nécessite un contact, la technologie de reconnaissance fonctionne même quand le sujet est éloigné.
Dans une vidéo, Marios Savvides explique que son système pourrait servir lors de contrôles de police : l’iris du conducteur sera analysé au moment où celui-ci jette un coup d’œil dans son rétroviseur, permettant à l’officier de savoir s’il a affaire à un délinquant. Selon le magazine américain The Atlantic, ce dispositif de reconnaissance d’iris longue portée aurait pu aider Mark Collins, un agent de la circulation agressé par un récidiviste.
Mais cette technologie pose aussi de nombreux problèmes éthiques évoqués par The Atlantic : un gouvernement pourrait par exemple décider de « scanner » tous les gens déambulant dans la rue. Ou identifier un activiste politique qui chercherait à dissimuler son identité sous un déguisement.
Pour le professeur de Pittsburgh, cette critique ne tient pas la route : nous serions déjà tous « traqués » en permanence grâce à nos cartes de fidélité et de crédit, via les dispositifs de reconnaissance faciale… Il insiste aussi sur l’intérêt de son invention, qui pourrait servir à identifier les victimes de trafic d’êtres humains ou d’enlèvement. Et si selon lui, Hollywood a donné mauvaise presse au système de reconnaissance de l’iris – on se souvient de l’inquiétante société sous contrôle de Minority Report –, son but est avant tout de définir comment il peut aider la société avec son invention.
Si les dispositifs commercialisés aujourd’hui sont de courte portée et exigent donc la collaboration de la personne scannée, ils sont déjà utilisés aux États-Unis pour identifier les prisonniers et en Inde pour attribuer à chaque habitant un numéro unique donnant droit à l’aide sociale.
Auteur : Coline Clavaud-Mégevand
Source : www.20minutes.fr