- Le phénomène représente 7% de la production mondiale
- C’est l’équivalent de 775 milliards de dollars/an
Des faux sacs Louis Vuitton saisis par les autorités et qui seront détruits. Les grandes marques de luxe de la maroquinerie sont parmi les plus copiées par les réseaux de contrefaçon
«Un fléau pour l’innovation et l’entreprise, en général». Devant un auditoire conquis, Fabrice Campoy, directeur général HP Afrique, commentait les dégâts financiers et économiques de la contrefaçon. Le groupe est lui-même attaqué par les fabricants des copies (presque parfaites) de consommables informatiques. Et en première ligne, les cartouches d’imprimantes qui sont un gros marché au Maroc et en Afrique sub-saharienne. HP mène d’ailleurs régulièrement des campagnes de sensibilisation.
Les chiffres de la contrefaçon sont à peine croyables! 7% de la production mondiale, soit l’équivalent de 775 milliards de dollars par an et des centaines de milliers d’emplois perdus. Avec des méthodes toujours plus complexes, l’«industrie du faux» progresse chaque année dans la maîtrise des process. Elle a aujourd’hui largement débordé son domaine originel, le textile-habillement et la maroquinerie de luxe pour envahir le médicament, la téléphonie mobile, les composants automobiles, etc. Les entreprises et les gouvernements qui perdent des revenus, tentent de riposter. Par la sensibilisation, la répression, le durcissement de la réglementation et le renforcement de la protection de l’innovation. Au Maroc, l’Office de protection industrielle et commerciale (Ompic) a simplifié les procédures de dépôt des titres de propriété intellectuelle. Mais la bataille contre ce fléau va bien au-delà de la sécurisation juridique des brevets.
Pour contenir les réseaux de contrefaçon, il faut des actions coordonnées entre le secteur privé, l’administration des douanes, les Chambres de commerce et les autorités locales. L’interception des produits contrefaits à la douane est toute récente, après la signature de l’accord de libre-échange avec les États-Unis. Les Américains avaient tenu à ce que cette compétence soit reconnue à la Douane. C’est surtout l’offensive contre la sous déclaration qui a, par effet collatéral, touché les produits de contrebande aux frontières. En 2014, l’administration des douanes a saisi quelque 7,34 millions d’articles contrefaits pour une valeur de 105,6 millions de dirhams contre 3,3 millions de pièces d’une valeur de 92 millions en 2013.
Entre 0,7 et 1,3% du PIB
Selon l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (Ompic), le marché des produits de la contrefaçon est estimé entre 6 et 12 milliards de dirhams par an (0,7 à 1,3% du PIB). Principalement présente dans les secteurs des textiles, cosmétiques et électroniques. Rien qu’en 2014, la contrefaçon entraîne un manque à gagner de 1 milliard de dirhams de recettes fiscales pour le Budget de l’État.
Auteur : Q. D.
Source : www.leconomiste.com