Courant décembre, Terraotherm, start-up industrielle œuvrant dans le génie thermique, va installer son siège social dans la zone d’entreprises du Repdyck à Grande-Synthe, sur 1 000 m2. Les dirigeants de la société vont y développer leur échangeur thermique révolutionnaire en milieu industriel et créer une trentaine d’emplois.
Jaouad Zemmouri, inventeur de l’échangeur thermique Terrao, et Audrey Keunebrock, présidente de Terraotherm.
« C’est un grand saut dans le bain industriel ! » C’est ainsi qu’Audrey Keunebrock et Jaouad Zemmouri qualifient le développement de leur entreprise Terraotherm dans le Dunkerquois. Cette start-up de huit salariés va installer son siège social à Grande-Synthe, dans la zone d’entreprises du Repdyck, pour y développer son échangeur thermique Terrao, dans le milieu industriel.
« La chaleur qu’on va récupérer va resservir. C’est un cercle vertueux où l’on produit de l’énergie en recyclant. »
Ce système révolutionnaire, inventé par Jaouad Zemmouri, directeur scientifique et professeur de physique à l’université de Lille, permet de produire de l’air au taux d’humidité souhaité à partir de l’air vicié. L’appareil récupère la chaleur de l’air en la débarrassant de son humidité. « Faire passer l’air dans l’eau, cette idée n’avait encore jamais été explorée. Notre échangeur est performant car il fonctionne en circuit fermé, il est très économe en énergie », explique Audrey Keunebrock. Les serres du lycée agricole de Rosendaël ont été l’un des premiers clients de Terraotherm dans le Dunkerquois. L’expérience est réussie, avec une réduction de 45 % la consommation d’énergie.
« La technologie peut sauver la planète »
La technologie a un énorme potentiel avec un champ d’applications très divers : récupération et recyclage de l’air des centres commerciaux, des maternités, des élevages agricoles et surtout des fumées industrielles. C’est pour cette raison que Terraotherm s’installe dans le Dunkerquois. « Le but, c’est qu’il n’y ait plus d’effluents gazeux dans le ciel. La chaleur qu’on va récupérer va resservir. C’est un cercle vertueux où l’on produit de l’énergie en recyclant. »
Pour Terraotherm, le tissu industriel dunkerquois « est une énorme chance, il est très dense, glissent Audrey Keunebrock et Jaouad Zemmouri. Il y a vraiment un vivier d’énergie et de savoir-faire ici. » La start-up compte bien en profiter et recrute (lire ci-dessous). Avec un chiffre d’affaires de 1,1 million, qui devrait être doublé en 2017, Terraotherm va embaucher une vingtaine de salariés à temps plein pour son installation à Grande-Synthe, prévue en décembre. « Dans l’année à venir, nous espérons créer une dizaine d’emplois supplémentaires », projettent les dirigeants, impatients de développer leur technologie au monde industriel avec ce leitmotiv : « Le réchauffement climatique n’est pas inéluctable. La technologie peut sauver la planète. »
Les profils recherchés
La start-up Terraotherm, qui compte actuellement huit salariés, a déjà embauché une assistante administrative et deux chauffagistes ont déjà été recrutés. Le recrutement est progressif. Pour l’heure, la start-up recherche deux soudeurs métal (inox), un soudeur plastique, un ingénieur mécatronique, un dessinateur projeteur expérimenté pour travailler dans le bureau d’étude. Vous pouvez envoyer vos candidatures par mail : cg@terraotherm.com.
Terraotherm à la COP 22 à Marrakech
Dès vendredi, Audrey Keunebrock et Jaouad Zemmouri, dirigeants de la start-up industrielle Terraotherm, s’envoleront pour Marrakech où se tient depuis lundi la COP 22, la conférence sur le réchauffement climatique. « Nous sommes l’une des seules entreprises nordistes à être présente là-bas. » C’est l’association Innovation citoyenne et développement durable (ICDD) qui les a invités. « À leur demande, nous étions déjà à la COP 21 à Paris car l’ICDD considère que notre échangeur thermique est une technologie innovante qui aide à lutter contre le réchauffement climatique. » Les dirigeants de Terraotherm comptent bien sur l’effet boule de neige.
Audrey Keunebrock et Jaouad Zemmouri vont participer à des débats pour tenter d’attirer l’attention des décideurs économiques et politiques sur le recyclage de l’énergie industrielle. Une chose loin d’être aisée, selon la présidente de Terraotherm : « Nous allons essayer de savoir ce que pensent les politiques qui ne sont pas très technologiques dans leur approche. Ils ne s’intéressent pas forcément à nous. Sur le réchauffement climatique, ils crient souvent au loup sans vraiment trouver de solution. »
Pour autant, dans le Dunkerquois, Audrey Keunebrock et Jaouad Zemmouri ont trouvé une oreille attentive : « Nous avons été soutenu par la communauté urbaine et par le maire de Grande-Synthe Damien Carême, qui ont tout de suite vu l’innovation. » La start-up a également signé un partenariat avec Dalkia, filiale d’EDF qui a acheté la licence pour exploiter l’échangeur thermique. L’entreprise est à la recherche d’autres partenaires mondiaux. À Marrakech, ce week-end, ils tenteront le même pari avec les décideurs mondiaux, sur un marché du développement durable qui représente des milliards d’euros.
Auteur : AÏCHA NOUI
Source : www.lavoixdunord.fr